Chroniques

Hors-jeu : Le courage de la démission

C’est incroyable ce que le football peut produire comme effets sur les Marocains ! Il aiguise leur fierté quand tout baigne et suscite en eux une tristesse indicible quand l’équipe nationale s’effondre comme elle l’a fait face à l’Afrique du Sud. Quand il s’agit de l’équipe nationale, le football n’intéresse pas seulement les seuls férus de la balle ronde. La déception devient générale et touche aussi bien les jeunes, les moins jeunes mais aussi les vieux et les vieilles. C’est une catastrophe ! disent les plus fanatiques. Non ce sont les choses de la vie. Ce qui est, par contre, catastrophique, c’est cette passivité déconcertante des dirigeants de notre football devant l’ampleur des dégâts. Ils continuent depuis des décennies à nous faire miroiter la grandeur de notre football alors qu’il est descendu au plus bas de l’échelle. Tout cela parce qu’ils veulent conserver leurs postes et les privilèges que leur procure ce statut. Non, l’élimination de l’équipe nationale de la coupe du monde et de la coupe d’Afrique, n’est pas de la seule responsabilité de l’entraîneur et des joueurs. Elle découle plutôt de ce nid aux oeufs d’or que se partagent certains opportunistes dans la fédération. L’intérêt personnel les rend aveugles jusqu’à s’accrocher à la barre d’un football qui coule pour en tirer le plus possible d’avantages avant de l’enterrer. Le reste, c’est-à-dire l’avenir de notre football n’est que littérature et verbiage qu’affectionnent à merveille les beaux parleurs de la fédération. L’un d’eux s’est donné beaucoup de peine pour servir notre football en supportant des voyages éreintants à l’étranger. Figurez-vous que ce pauvre dirigeant a passé 100 jours en une année à voyager pour une indemnité journalière modique de 3000dirhams. Faites le compte, cela ne mérite pas la peine. Un fonctionnaire du ministère de la jeunesse et des sports supporte le fardeau de travailler à la fédération après avoir servi l’Etat pendant des décennies. Tout cela pour toucher un salaire de 20000 dirhams et de jouir du soi-disant avantage de recruter sa fille et son gendre à la FRMF. C’est trop peu pour un génie pareil Non franchement les dirigeants peinent pour rien et pour boucler la boucle on les prive de leur droit d’avoir le courage de démissionner. C’est une atteinte aux droits de l’homme.

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