Les représentants du Maroc aux différentes coupes africaines sont toujours au cœur du combat. Si pour le Raja et le WAC, le public ne commence à s’inquiéter qu’à partir des demi-finales, en raison de l’expérience, des moyens et de l’envergure des deux clubs casablancais, la donne n’est pas la même pour le club gadiri. De ce fait, le nul concédé par le Hassania d’Agadir contre l’ASEC Mimosas d’Abidjan au stade Al Inbiât dimanche dernier ne doit pas passer inaperçu. Certes un nul blanc est loin de garantir une qualification, mais la proportion entre le HUSA et l’ASEC est fichtrement différente. En premier lieu, figurent les moyens dont dispose chacun des deux clubs. Avec son budget annuel qui avoisine quatorze milliards de centimes, ses inépuisables effectifs et son immense public, le club ivoirien part largement favori. Remarquons que nos meilleurs clubs tournent avec un budget de deux millions de dirhams. Même pas le 1/5 de la manne servie à des clubs frères comme Al Ahli et Zamalek d’Egypte ou encore l’Espérance de Tunis. Nos joueurs soussis guidés de main de maître par l’entraîneur Mohamed Fakher méritent tous les éloges pour leur grand exploit, même sans avoir marqué. Il faut reconnaître cependant qu’ils étaient malchanceux. La formation du HUSA n’était nullement impressionnée par les ivoiriens. Au contraire, ce sont les célèbres mimosas qui avaient l’air perturbé. Ils étaient effectivement dominés car aucune occasion dangereuse n’a été enregistrée de leur part. Cet état de choses nous fait revenir sur la situation matérielle lamentable de nombreux clubs marocains qui ne manquent pourtant ni de talents ni de bonne volonté. Avec un public très dévoué de surcroît. Le Hassania incarne l’exemple le plus illustrateur en ce moment. Une équipe marocaine engagée dans les compétitions continentales a besoin d’un budget, d’infrastructures et surtout de moyens logistiques. Ils ont des déplacements à effectuer, des primes à payer et autant de charges pour l’entretien. Nous sommes là, public et médias, à exiger d’eux la réalisation d’exploits d’envergure à l’image de leurs congénères hautement qualifiés, matériellement parlant. Nous avons des sponsors qui hésitent à investir dans le sport tout en sachant que le domaine est rapporteur au propre comme au figuré. Imaginons le Hassania avec un complexe digne de la ville d’Agadir, la perle du sud, des ressources humaines comme les clubs précités, au lieu de compter sur un maximum de vingt joueurs dont le quart est blessé, l’autre quart est à peine opérationnel et le reste doit se produire sans répit et …sans relais. Il faut voir les choses dans leur contexte réel. Il en va de la continuité. Et c’est justement, ces carences matérielles effroyables qui étaient derrière la détérioration, voire de la quasi-disparition de certaines équipes légendaires. Le MCO, le DHJ, le KAC ou encore la RSS ont toujours été des piliers de la compétition dans notre pays lors des années soixante et soixante-dix. Leur situation actuelle en dit long sur ce que le manque peut faire d’une gloire périssable.