Chroniques

Hors-jeu : Le courage des Mohammediens

Une victoire d’un club en football est un résultat ordinaire puisque toutes les équipes courent après le gain des trois points. Mais il existe des sucées retentissants et d’autres plus ou moins rentrant dans l’ordre des choses. Celui du Chabab face au MAS peut être classé dans la catégorie des victoires éclatantes et ce pour plusieurs raisons évidentes.
En premier lieu l’équipe Mohammedienne, qui recevait le MAS, l’a battu au stade du FUS à Rabat faute de pouvoir jouer au stade Bachir complètement inondé. Ce succès est d’autant plus méritoire que le club Mohammedien traverse une crise financière sans égale que ses dirigeants affrontent sans la moindre aide. Il faut leur rendre hommage comme il faut louer les qualités de battants de ses jeunes joueurs qui bravent toutes ses difficultés avec un courage qui laisse admiratif. Et puis il ne faut pas oublier que toutes les composantes de l’équipe sont traumatisées comme tous les habitants de la ville par l’ampleur des dernières inondations.
Une cité qui s’est effondrée avec les biens de la population, l’immobilier et les machines des usines et l’endommagement de toutes ses infrastructures. C’est dire combien cette victoire est précieuse pour une équipe sinistrée sur tous les plans et qui en plus souffre des effets néfastes de la politique politicienne de ses élus. Il est aberrant que l’équipe fanion de la ville subisse les conséquences des conflits politiques entre personnes tout simplement parce que son président était un député. Abdallah Kabboud, puisqu’il s’agit de lui, a le droit de changer de parti, sans pour autant que le Chabab qu’il préside soit sanctionné à sa place. Il faudrait savoir raison garder et éluder les divergences politiques quand il s’agit de l’intérêt du club. Après la catastrophe du 25 novembre, toute la ville avec ses multiples composantes qu’ils soient sportifs, économiques ou sociaux, a besoin plus jamais d’une solidarité agissante. Quand quelqu’un est en train de se noyer, on ne commence pas par lui demander son identité, ou sa tendance politique. On lui sauve la vie même s’il est notre pire ennemi, sinon on sera condamné pour non-assistance à une personne en danger.
Or le Chabab est en danger cette saison puisqu’il risque de ne pas retrouver son terrain et son public durant toute une année. Et si les inondations ont démontré la fragilité des infrastructures de la ville, la crue a mis à nu, aussi, ses multiples carences en terrains sportifs. Il est inadmissible que la deuxième ville industrielle ne possède qu’un seul de terrain de football pour deux équipes. Ce faisant les joueurs du Chabab n’ont pas trouvé de terrains adéquats où s’entraîner pour devenir des nomades à la recherche d’espaces libres. Depuis le jour fatidique du 25 novembre, ils errent dans la boue d’une ville dénaturée par la nature inhumaine des hommes dits responsables. Les Chababistes ont sauté tous ses obstacles pour vaincre le MAS à Rabat tout comme les habitants sinistrés qui ont repris avec courage leur vie en main. Heureusement que l’espoir fait vivre.

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