Chroniques

Hors-jeu : Le déclic psychologique

Après une série de défaites, le MAS a renversé totalement la vapeur en accumulant cinq victoires d’affilée. Il en est de même pour le Raja qui après une longue hibernation gagne lui aussi à l’intérieur comme à l’extérieur. Le point commun entre ces deux équipes, c’est qu’elles ont toutes deux changé d’entraîneur pour changer le complément de cap. Les Rajaouis qui, à un certain moment, ont perdu leur fond de jeu et leur cohésion ont retrouvé tout leur faste d’antan après l’arrivée d’Henri Michel.
Le MAS qui allait vers la dérive après sa catastrophique odyssée arabe a failli sombrer dans une crise de jeu sur le terrain et dans le comité avant d’être repris en main par l’entraîneur Torodov. C’est ce qu’on appelle le déclic psychologique, car il est inimaginable que ces deux techniciens, quoique pétris de qualités, puissent redresser la barre d’un bateau qui chavire dès le premier match. Il est même difficile pour tout entraîneur d’engranger de bons résultats en un laps de temps par le seul travail physique et technique. Ce qui est certain, c’est que le mental des joueurs est très tributaire des changements surtout dans les moments de crise. Sinon, on ne peut pas expliquer scientifiquement, tactiquement ou techniquement ce qui pourrait changer en une semaine dans la tête des joueurs. À part, bien sûr, qu’ils soient harangués moralement par un entraîneur fraîchement recruté et grandement motivé. Ceci explique cela, à savoir que les crises de résultats que connaissent nos clubs sont parfois exogènes à la qualité du jeu et des joueurs.
Un tiraillement au sein du comité comme cela s’est produit au Raja ou au WAC est de nature à semer la zizanie dans l’esprit des joueurs et influer négativement sur leur rendement. Il est vrai que le football n’est pas une science exacte puisque aussi bien le Raja que le MAS évoluent avec les mêmes joueurs et sont gérés par les mêmes comités. Pour prouver que le football repose aussi sur l’esprit et la psychologie du joueur, il faut étudier le cas inverse du Chabab.
Le club mohammedien n’a pas changé d’entraîneur, ni de comité, ni de joueurs, mais il vit une crise sans pareille dans son histoire. Ce qui ne l’a pas empêché de récolter des résultats extraordinaires sachant que les Chababistes manquent d’un stade et jouent constamment à l’extérieur en l’absence de leur public. Pis encore, l’équipe est livrée à elle-même au point de vue financier puisque le comité, ou ce qu’il en reste, couvre les frais de déplacement au jour le jour en demandant de l’aide. Quant aux entraînements quotidiens, ses valeureux joueurs sont obligés de prendre un bus pour aller effectuer des échauffements sur un terrain lointain.
Dans ce cas un peu unique dans les annales de notre football, les Chababistes ont eu un déclic positif après les tristes inondations qu’a connues la ville et qui ont saccagé le stade Bachir. La solidarité, l’endurance et le sacrifice sont devenus les maîtres mots des joueurs, de l’entraîneur et du comité pour transcender tous les obstacles. C’est dire que le football est plutôt un art qu’un jeu scientifique.

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