Chroniques

Hors-jeu : Le football se meurt

Le Mondial asiatique a révolutionné toutes les hiérarchies établies ou supposées du football mondial. En tous les cas, la balle ronde ne tourne plus dans le sens du spectacle, de l’exploit individuel et du jeu instinctif qui ont longtemps fait le bonheur du public. La beauté du jeu est de plus en plus altérée par des systèmes tactiques rigides qui transforment les joueurs en des robots téléguidés. Telles des machines, ces derniers sont devenus incapables d’ajouter un iota à leur programmation initial par des entraîneurs de plus en plus poussés à l’exploit quitte à transgresser la manière. L’ex-virtuose de la balle ronde, le Hollandais, Yohann Cruyff, a d’ailleurs fait ce constat amer en décortiquant le jeu des Brésiliens. Il a affirmé au terme des quarts de finale que le Brésil ne se distingue plus par son jeu acrobatique pour que ses joueurs soient liés à un schéma tactique qui ne favorise plus leur maîtrise technique. La preuve aucun des stars surmédiatisées et surestimées en matière du montant de leur transfert, n’a brillé. Les Zidane, Figo, Batusta et autres vedettes n’ont pas réussi le moindre geste salvateur pour leurs équipes qui ont tous été éliminées d’une manière précoce.
C’est dire combien la standardisation des systèmes tactiques a atomisé les talents individuels des joueurs et entamé l’efficacité du jeu collectif. Il est vrai que l’arbitrage a lésé certaines équipes, mais ni l’Italie, ni la France, ni l’Argentine n’ont réussi à confectionner un football de bonne facture qui sied à leurs rangs. Il est inconcevable, par exemple, qu’une équipe comme l’Allemagne, ait bradé toute la qualité de son football, en jouant la défensive à outrance durant toute une mi-temps. Tout cela pour conserver l’avantage d’un but face à la jeune équipe des Etat-unis que l’arbitre a rudement sanctionné en la privant d’un penalty indiscutable. L’autre virtuose de ce siècle, Diego Maradona, a jugé que ce Mondial sonne déjà le glas de la faillite d’un système où prime les bureaucrates de la FIFA à la place des joueurs.
Il est vrai que l’argent a complemtement dénaturé l’essence de ce jeu et a fini par tuer les gestes l’instinctifs des joueurs. Il ne faut pas s’étonner outre mesure si le Sénégal est arrivé aux quarts de finale car les joueurs africains n’ont jamais perdu cette joie de caresser le ballon sans être obligés de regarder l’entraîneur. Comme en économie et en politique, le football du nord retrouvera ses ressources dans son extension au sud : le continent africain.

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