Chroniques

Hors-jeu : Le mal du dirigisme

La fédération de lutte et des sports de combats assimilés a tenu son assemblée générale samedi dernier dans des conditions très exceptionnelles. En premier lieu son président Mohamed Abdi n’a pas assisté à ces assises pour avoir demandé au ministère de la jeunesse et des sports de les reporter à une date ultérieure. La deuxième absence de taille est celle du trésorier général de la fédération, ce qui a poussé l’assistance à se passer de la lecture du rapport financier. Du jamais vu dans une assemblée générale d’une fédération où généralement les dépenses font l’objet de longues discussions, voire d’altercations et autres sinistres accusations. Mais les opposants au président Abdi n’avaient qu’un seul objectif de la tenue de cette A.G, c’est d’évincer un président qui a battu le record de longévité. 17 ans, c’est peu dire. En vingt-quatre heures, les dirigeants de 28 clubs, des deux ligues de la fédération et ceux de la commission nationale de Taî Jitsu affiliée à la même fédération, ont réussi le pari d’organiser une assemblée générale. Le président Abdi conteste sa légitimité (lire l’entretien ci-contre) pour n’avoir pas été annoncée dans les journaux et sans que les présidents reçoivent des convocations pour y assister. Il y a un peu de vrai dans tout cela, mais Haj Abdi est tombé dans son propre piège quand il a demandé son report au 28 courant. En principe il devait avoir envoyé des convocations aux dirigeants des clubs et publié l’information dans la presse à partir du 13 décembre. Il ne l’a pas fait et il ne peut donc se targuer de cet argument juridique à double tranchant. D’autant plus que ses détracteurs se sont servis d’un autre article du statut de la fédération qui stipule que l’A.G peut être provoquée à la demande du quart des membres du bureau fédéral. Ils ont élu, samedi dernier, un nouveau bureau que le représentant du ministère, Abderrahmane Bekkaoui a cautionné en vertu du statut même de la fédération. Le président déchu ne veut pas abdiquer et déclare qu’il fera recours à la justice pour défendre la légalité. Hadj Abdi a-t-il vraiment besoin de trimballer encore dans les dédales des tribunaux après avoir passé 17 ans à la tête la fédération de lutte ? Il faut savoir quitter la scène sans fracas, d’autant que le chef de division de sport de haut niveau au ministère, Abderrahmane Bekkaoui, lui ouvre une porte de sortie honorable : devenir président d’honneur de la fédération. C’est un bon remède contre le mal du dirigisme sportif.

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