Chroniques

Hors-jeu : L’encadrement psychologique

Redouane Allali n’a plus remis les pieds sur un terrain depuis dix mois après avoir eu des démêlés avec le comité du WAC. Ce buteur attitré, qui avait sa place en équipe nationale, a beaucoup souffert depuis sa suspension.
À 25 ans, il était au meilleur de sa forme avant de succomber à un esprit caractériel qui nuit énormément à sa carrière. Allali n’est pas un cas isolé de ces joueurs de talents qui sont victimes d’agissements incontrôlés et de troubles de colère fonctionnelles ou provoquées.
Le rajaoui, Omar Nejjari, considéré, à juste titre, comme le meilleur joueur de notre championnat, est aussi sujet à ces crises de colère. Il faut saluer à cet égard le geste généreux et intelligent du comité du Raja qui lui a pardonné sa dernière incartade. Ailleurs, le meilleur footballeur du siècle passé, Diego Maradona, a trempé dans la délinquance la plus dure. Il a défrayé la chronique en tirant avec un fusil à pompes sur des journalistes avant de sombrer totalement dans la consommation de la cocaïne et des produits dopants. Il en est devenu tellement dépendant qu’il a été obligé de subir une cure de désintoxication de longue durée.
Maradona est devenu malade, il avait donc besoin d’être soigné et non pas d’être sanctionné. Certes il y a toujours une limite entre ce qui est répréhensible et ce qui est assimilé à un comportement maladif et circonstanciel. Le joueur marocain est plus exposé à ces débordements dans une société où le football constitue un facteur déterminant de promotion sociale. Et comme la plupart des footballeurs marocains sont issus de couches sociales les plus défavorisées, ils succombent facilement aux méfaits de l’argent et de la célébrité. C’est ce qui explique que nombreux d’entre eux ont sombré dans la délinquance faute d’encadrement et de suivi psychologique. Aussi ne faut-il pas dramatiser les dérapages de certains joueurs comme Allali pour les pousser aux extrêmes.
Le comité du WAC et notamment son président, Nassreddine Doublali, doivent faire en sorte que ce joueur soit récupéré sans dégâts. Ce dernier qui a montré souvent qu’il est un homme de coeur peut oublier les paroles et les actes délicats d’Allali pour trouver une issue heureuse à cette situation. En lui pardonnant et en essayant de trouver un compromis à ce conflit, le président du WAC va sauver Allali, le grand joueur, des méfaits de Redouane le coléreux et le rebelle. La colère a été toujours mauvaise conseillère qu’elle soit du côté du joueur ou du dirigeant.

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