Le bureau fédéral de la FRMF s’est réuni. C’est un non-événement. Sauf que les «décisions» prises au cours de cette réunion mensuelle sont si virtuelles qu’elles constituent un événement choquant. Le énième de la part d’une fédération qui patauge allégrement dans les décisions et les contre-décisions. Ainsi donc, le bureau fédéral s’engage à relancer le dossier de la mise à niveau du football national comme si l’engagement nécessitait un effort surhumain. D’autant plus que la fédération s’était déjà engagée à mettre en application le dossier du professionnalisme dès la saison en cours avant de rétracter pour s’engager à le reporter à une date ultérieure. C’est ment dire que le «engager» prend chez nos dirigeants le sens d’une volonté éphémère qui ne dépasse pas le stade de l’intention. Car on s’engage dans une action ou un projet, on passe directement à l’action avec un calendrier d’exécution bien précis et des ressources de financement dûment déterminées et assurées. Ce qui n’est pas le cas, ni pour aujourd’hui, ni pour demain quand on sait la crise financière dans laquelle pataugent nos clubs. Même les grands comme le WAC et le KACM y sont passés.
C’est certainement pour abaisser la tension qui sévit au sein des clubs que le conseil fédéral a décidé : «d’entreprendre toutes les démarches possibles pour assister les clubs dans l’accomplissement de leur mission», l’ambiguïté bat son plein puisqu’elle n’engage la fédération en rien sauf à trouver une nouvelle terminologie footbalistique : la mission de nos clubs. Si nos honorables dirigeants peuvent nous expliquer le sens de «mission» assignée à un club, on leur serait profondément redevable. Mais la séméiologie ne répond pas à l’essentiel des clubs qui sont au bord de la faillite et dont l’expression de «toutes les démarches possibles de la FRMF» ne saurait les sauver. Il faut de l’argent liquide pour éviter, par exemple, au WAC de subir la grève de ses joueurs faute de paiement de salaires et de primes. Mais on ne comprend pas comment une fédération qui a les caisses vides et qui se noie dans une océan de déficit puisse sauver les clubs de noyade. Un noyé ne peut sauver un autre, à moins qu’ils s’accrochent l’un à l’autre pour sombrer ensemble dans le fond de la mer.
Quand on est mort, tout peut être reporté sans que l’on ne soit un jour tenu d’assumer des promesses non tenues. C’est pour cela que le conseil fédéral a demandé aux commissions de revoir à la baisse le budget qui leur a été alloué. Du coup, il leur demande de reporter, dans la mesure du possible, certaines de leurs activités à l’exercice prochain. C’est dire combien la fédération s’engage à ne pas s’engager.