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Hors-jeu : Les parasites du sport

Notre sport, toutes disciplines confondues, est tiraillé par des luttes intestines inutiles, puériles mais ô combien destructrices. Tous les opérateurs sportifs confondus, qu’ils soient dirigeants, joueurs ou athlètes, entraîneurs ou arbitres, sont minés par des duels et animosités qui frisent la hantise. Que ce soit en football, en athlétisme, en boxe, en lutte ou en arts martiaux, la partition des relations humaines demeure faussée par une allergie à tout ce qui ressemble à soi.
Le dirigeant déteste le dirigeant, qu’il soit dans un club ou dans une fédération, l’athlète ne sent pas l’autre, le footballeur déteste un rival sélectionné, l’entraîneur n’hésite pas à médire d’un collègue. Et ainsi va notre sport dans son indescriptible précarité structurelle, humaine et relationnelle. Ces malades du sport usent de tous les subterfuges, de toutes les magouilles pour enfoncer leurs adversaires, que ce soit avec les outils de la rumeur ou la presse. Ils se servent surtout de l’impact des médias pour jeter leur venin sur quelqu’un à travers une information ciblée et orientée.
Le degré d’intensité de l’information est décuplé à satiété, l’ordinaire devient un scoop et le coup de téléphone devient une confidence: «je ne vous ai rien dit, faites –en ce que vous voulez .» Certes, le sensationnel est la maladie des journalistes, mais quand on découvre le pot aux roses, on tombe dans l’irrationnel. C’est pour cela que nombre de nos confrères se sont retrouvés, malgré eux, au centre des conflits mafieux de certains opérateurs sportifs en mal de gloire, de revanche et de coups tordus. Notre société est ainsi faite, même l’alternance n’a pas réussi à changer cette mentalité figée et à combattre les poches de résistance.
En sport, ce sont ces poches de résistance qui ont tellement profité de la culture de la magouille sans laquelle ils ne pourraient survivre qui continuent à occuper les lieux. Il est certain que c’est un courtier véreux dont pullule notre sport qui a soufflé à El Guerrouj le chaud ou le show sur Boulami. Même si le champion du monde s’est rétracté pour soutenir publiquement son compatriote. Mais cet incident nous rappelle un conflit lointain qui a opposé, via le même genre de courtiers, Nawal El Moutakkil à Saïd Aouita.
Les parasites entretiennent la tension pour qu’ils puissent survivre dans les cellules de l’argent, des voyages et de la gloire des autres. Un parasite est fait pour parasiter, c’est pour cela qu’il faut les sportifs de haut niveau sachent s’entourer des gens qui les conseillent. Il faut surtout qu’ils évitent de tomber dans les escarcelles de ces mafieux qui profitent de la zizanie qu’ils sèment pour récolter des dividendes… amers.

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