Chroniques

Hors-jeu : Les vertus de la proximité

Le sport marque une avance en termes de proximité par rapport aux autres volets sociaux et culturels. Sur le tronçon entre Hay Mohammadi et Sidi Bernoussi, en empruntant l’autoroute Casa-Rabat, un grand espace de sport et de distraction est déjà en pleine effervescence. Les terrains de basket-ball, de volley-ball et de mini-foot flambant neufs viennent d’être inaugurés. Cela a commencé, il faut le dire, bien avant les élections communales. Aussi souhaitable que bénéfique, l’initiative mérite tous les éloges. Ces espaces sont passibles de récupérer une jeunesse désorientée et frustrée, l’éduquer et pourquoi pas en faire jaillir de nombreux talents. L’idée germait dans tous les esprits depuis belle lurette, mais elle tardait à être mise en application. Certes, dans les nouveaux complexes résidentiels, l’on commence à prendre en considération la nécessité de ce genre d’espace, mais pour le grand public, cela reste inaccessible jusqu’à cette initiative que l’on espère voir se reproduire un peu partout où il y a une densité démographique. La majorité des jeunes sont branchés sur le sport en général. D’un autre côté, la réalisation de ce genre de projet ne demande qu’un budget de petite envergure. Mais l’effet et les profits que les jeunes, et à travers eux la société entière, peuvent récolter sont énormes. Beaucoup de jeunes quittent l’école à un âge précoce et ceux qui poursuivent leurs études ne savent pas où donner de la tête quand ils disposent d’un temps libre. Le résultat est que tout ce beau monde se retrouve dans la rue, dans les cafés de quartiers où l’on apprend toutes les mauvaises habitudes. Maintenant, si d’autres espaces du genre voient le jour, une grande partie des jeunes viendraient indéniablement convertir leur frustration en sueurs et en concurrences loyales. Que le meilleur gagne. N’est-ce pas une bonne manière d’apprendre à ne jamais baisser les bras pour vaincre ? Et même en cas d’échec, accepter la défaite devant le meilleur est la base de tout fair-play. En France, l’organisation de la pratique sportive repose essentiellement sur le secteur associatif. 170 000 des 730 000 associations en activité en France sont des associations sportives. Elles totalisent près de 14 millions d’adhésions qui correspondent à 13 millions de licenciés environ. Cette organisation s’est lentement mise en place en perfectionnant progressivement ses structures. Impressionnant. Mais la base a toujours été ces terrains omnisports, cette politique simple de proximité dont l’espace suscité en constitue un échantillon. Si toutes les bonnes volontés fort affichées et médiatisées s’y mettent, l’objectif est à portée de la main. Car en fin de compte, il ne s’agit pas de bâtir des complexes complexés et hautement coûteux qui font rechigner les comptables des différentes administrations. Il ne s’agit pas d‘illusionner. Et notre pays compte pas mal de champions issus de la même frange populaire .Il est toujours grandiose et significatif d’atteindre, au jour prescrit, l’objectif qu’on s’était fixé. Champion olympique avec préméditation, ça ira bien chercher dans les dix ans de frisson ferme.

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