Chroniques

Hors-jeu : L’esprit de solidarité

L’ex-international marocain Ahmed Bahja est revenu au bercail après avoir joué pendant sept ans en tant que professionnel dans les pays du Golfe. Même s’il arrive en fin de carrière Bahja est toujours lié par un contrat avec le club saoudien d’Ennasr. Il évolue donc dans son club d’origine, le KACM, en tant que joueur prêté après que la FIFA l’ait autorisé à y jouer jusqu’à la fin de la saison. Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que Bahja s’est porté volontaire et sans aucune considération financière pour venir en aide à son équipe auteur d’un début de championnat catastrophique. Et comme c’est la fin de l’année où l’on échange les cadeaux entre familles et copains, on va vous raconter cette belle histoire d’un joueur qui comble ses coéquipiers et son club de son talent mais aussi de sa générosité. Ce joueur racé instinctif, mais qui était handicapé par son tempérament caractériel a beaucoup changé par l’usure du professionnalisme. Depuis qu’il est revenu au KACM, il a produit un choc psychologique au sein du groupe qui a permis au club de remonter la pente avec des coups d’éclats en prime. Et des primes, Bahja n’en fait que distribuer à ses coéquipiers pour les encourager à sortir l’équipe de cette impasse. Il faut dire qu’il a réussi à cent pour cent lorsque son équipe a gagné deux matchs à l’extérieur respectivement face au RBM et au TSC. Pour le premier match Bahja a offert 5000 dirhams à chacun des joueurs et pour le deuxième, il a donné 1000 dirhams à tout joueur qui a marqué un but avec en plus un don de 10000 dh pour toute l’équipe. Pour l’anecdote, le KACM a gagné par 5 à 1 face au TSC et Bahja a évité sciemment de tirer un penalty qui lui aurait permis d’économiser 1000 dirhams. Un très bel exemple de solidarité effective qui supplée la rhétorique stérile de chez nous surtout de la part d’un joueur de football qui doit assurer ses arrières en prévision d’une retraite non rémunérée. On ne se remémore pas beaucoup d’exemples de pareille générosité dans notre football à part celle de l’entraîneur Baddou Zaki qui a toujours déboursé de sa poche pour soutenir ses joueurs. L’ex-international Bahja plus mature, plus disponible et pieux nous rappelle le geste du footballeur libérien Georges Weah qui a pris en charge les frais de l’équipe nationale de son pays alors en guerre. Dans notre pays où on parle de plus en plus de solidarité, d’autres composantes plus nanties de notre sport devraient imiter l’initiative de Bahja. Ce dernier comme son nom l’indique a semé la joie dans son club.

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