Chroniques

Hors-jeu : Siège non éjectable

Les championnats du monde juniors d’athlétisme se sont clôturés dimanche à Kingston en Jamaïque. Le Maroc qui participe à cette compétition depuis l’édition de 1988 a récolté deux médailles en or et en argent. À titre comparatif l’équipe nationale de 1998 a été plus fertile en médailles quand elle a ramassé quatre médailles à Annecy. Mais il semble que la maigre moisson de nos juniors en Jamaïque ait suscité beaucoup de satisfaction chez les responsables de la fédération mourante d’athlétisme.
Quand on est gravement malade, voire dans l’agonie, le moindre signe de guérison, est perçu comme un retour à la vie. Ne dit-on pas que l’espoir fait vivre. Mais il ne faut pas trop rêver quand certains creusent eux –mêmes leurs tombes, s’allongent dans leurs cercueils et s’enterrent sous les gravats de la désespérance. Il est impossible de survivre quand on ne respire plus comme c’est le cas pour la fédération d’athlétisme ou ce qu’il en reste comme provisoire. Une médaille d’or de Yassine Bensghir et une d’argent de Meryeme Alaoui dans les championnats du monde juniors, est trop peu pour trop jubiler. Pour ceux qui aiment les données réelles d’aujourd’hui, on a oublié de mentionner que le Maroc s’est classé quatorzième loin derrière le Qatar (11e).
Le Qatar, si on exclut la perception aveugle de la géographie par les Espagnols, est un petit Emirat du Golf avec une petite superficie et une petite population. Et pourtant, il a devancé un pays aussi puissant que le notre par sa grande histoire dans l’athlétisme mondial. C’est dire que la relève chez nous ne peut être assuré dans un climat tendu alimenté par un comité dirigeant sans assises juridiques, ni vision d’avenir, ni prise de conscience du présent. Et le présent dans notre athlétisme est dominé par des tiraillements claniques entre les athlètes qui s’accusent entre eux de tous les maux. La sortie fracassante de Hicham El Guerrouj à la télévision pour fustiger tous ses coéquipiers de tous les produits dopants, est un signe grave de la situation dans laquelle patauge l’athlétisme national.
Curieusement tous les opérateurs de cette discipline diagnostiquent ses multiples maux sauf, M’hamed Aouzal, le président du comité provisoire de la FRMA. Il se plait dans un silence complice et il adore ce confortable fauteuil de la présidence qu’il partage avec le Raja, le GNF et l’athlétisme. Il a raison de ne pas se plaindre car personne ne peut s’assoire sur trois sièges à la fois surtout quand ils ne sont pas éjectables. Ce n’est pas du tout conseillé pour un pilote aux commandes d’un avion qui n’arrive pas à sortir son train d’atterrissage.

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