Chroniques

Hors-jeu : Une fois n’est pas coutume

Les échos positifs suite aux deux finales de la coupe du trône continuent de faire du bruit. Les téléspectateurs qui ont suivi l’événement depuis l’étranger parlent de la grande avancée du football marocain croyant que le niveau observé lors des deux finales reflète l’image de tous les clubs nationaux. Mais l’état de notre football, et l’environnement moral dans lequel évoluent les pratiquants n’annonce rien de bon. C’est l’incertitude totale. Pour preuve, les efforts fournis par les joueurs les plus performants sont beaucoup plus orientés vers l’attention d’un recruteur pour des clubs étrangers que vers un objectif de nature locale. Ils n’ont plus confiance dans l’avenir du football national. Même les pays du Golfe et ceux de l’Est de l’Europe, autrefois boudés comparés à l’Ouest, sont devenus des destinations privilégiées pour nos footballeurs. Aux termes de la saison 2001-2002, il était prévu que la Marocaine des jeux allait s’engager dans un processus de subvention du football national. L’initiative se présentait sous forme de Prix, consacrés aux meilleurs. Le Prix du fair-play, celui de la meilleure défense, la meilleure attaque, le meilleur buteur et le meilleur passeur. Les Prix auraient été remis par cycle de cinq journées de championnat. C’est-à-dire, chaque mois écoulé allait connaître une cérémonie de remise des récompenses. Les gagnants devraient recevoir leurs trophées lors des cérémonies organisées dans les différents stades abritant les matchs comptant pour le GNF I. Depuis, plus rien. Les Jeux ont prospéré, mais pas le football. L’opinion publique ne comprend toujours pas pourquoi ces subventions « privées » n’aboutissent jamais. Il ne faut pas oublier que nous sommes en train de parler uniquement des équipes du GNF I, l’élite, la crème des crèmes dont la plupart des composantes sont sur le point de tendre la main pour quémander de l’aide financière. Ceux du GNF II restent accrochés à un fil d’espoir et continuent d’évoluer dans le dérisoire. Les meilleurs d’entre eux avec un peu de chance accèdent en GNF I après de fructueux efforts. Souvent le temps d’une saison avant de retourner en GNF II pour un long séjour. Ce qui s’interprète selon le langage local comme verser de l’eau dans le sable. Quant à la division des amateurs, elle ne survit que grâce à la baraka d’Allah. C’est l’agonie générale. Il y a quelques mois seulement, le célèbre club français de l’AS Saint-Etienne (L2 de football), qui connaît des difficultés, allait recevoir une subvention exceptionnelle de 500 000 euros du conseil municipal. Une somme qui serait ajoutée à la subvention de fonctionnement de plus de 600 000 euros déjà versée pour la saison 2002-2003. La municipalité voulait faire un effort pour accompagner le renouveau du club dont les recettes continuent à diminuer. Nous avons également nos élus dont, pour certains, les affaires sont très prospères. Ils n’arrêtent pas de manifester leur volonté de participer activement au développement socio-économique sur le plan local dans le cadre d’une décentralisation très louée. Mais dès que l’on leur parle d’investir dans le football ou dans le sport en général, ils deviennent sourds et muets.

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