L’équipe nationale abordera ce week-end les éliminatoires de la coupe d’Afrique en affrontant le Gabon. Tout est normal, sauf que notre sélection a été profondément remaniée, que l’entraîneur Cuelho a fait ses valises et que Zaki est là en tant qu’entraîneur adjoint. Du néant. Ou peut-être adjoint virtuel d’un hypothétique Philip Troussier devenu trop gourmand après avoir drivé le Japan dans la coupe du monde asiatique. Celui qui était un entraîneur ordinaire dans le championnat marocain veut tout ou rien. Comme l’a fait Cuelho auparavant en empochant un salaire astronomique et en faisant la pluie et le beau temps au sein de la direction technique. Le Portugais, comme tout étranger qui se respecte chez nous, faisait la loi jusqu’à limoger ses assistants, Madih et puis Taoussi. C’est presque un protectorat sur le football national.
Les pauvres techniciens marocains ne pouvaient que se résigner et accepter le diktat d’un homme venu d’ailleurs et qui se croit éminemment supérieur à l’intelligence marocaine. L’étranger en est tellement convaincu qu’il trouve des oreilles attentives au sein de la fédération pour approuver le limogeage des Marocains. Les pauvres techniciens nationaux, compétents mais pas aussi prétentieux que les Vikings, n’osent même se plaindre, ni crier à l’injustice.
Il est vraiment impensable de voir un technicien attitré comme Madih, qui est un meneur d’hommes avéré, éviter de parler d’un conflit qui lui a coûté sa place. Pourtant, Madih est un homme de caractère qui dit tout ce qu’il pense sans être atomisé par le syndrome de la complaisance ou de la soumission.
Mais il était dit que dans l’inextricable engrenage de cette citadelle qu’est la fédération, tout est voué au silence et au suivisme imposé. On ne discute pas, on exécute. On connaît le résultat de cette loi de l’Omerta qui a infiniment atomisé notre football sur le plan africain et mondial. Mais personne n’a retenu la leçon de Cuelho et de bien d’autres avant lui pour garder le même cap.
Celui qui fait aujourd’hui de Baddou Zaki l’entraîneur adjoint de quelqu’un qui n’existe pas encore. Comme s’il faudrait toujours un tuteur pour un entraîneur marocain, que nos dirigeants considèrent comme un éternel mineur. Il faut être à la place de Zaki pour vivre la frustration qu’il vit aujourd’hui en étant responsable de la sélection nationale sans l’être vraiment.
Même s’il a une stratégie, un planning de travail à court, moyen et long termes, il n’est pas sûr de pouvoir l’appliquer jusqu’au bout. Comme il est adjoint … de trois points de suspension, un jour un éventuel patron mettera tout son travail dans les tiroirs de l’oubli. Au fait, l’oubli a-t-il jamais eu un adjoint?