Cette phrase du dernier discours du Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI résume le défi majeur de notre pays à l’heure actuelle.
Je voudrais ici me pencher sur la façon dont elle résonne au sein de notre jeunesse : très sincèrement je n’ai pas trouvé un seul jeune -et Dieu sait si j’en connais et s’ils parlent librement avec moi – qui n’approuve cette phrase, tous ceux avec qui j’ai parlé de ce sujet l’applaudissent.
Car en matière de ressenti au quotidien, dans leur vie de tous les jours, dans leurs quartiers, dans leur accès à l’administration… ils sont justement confrontés à ces 2 vitesses.
Avant d’aller plus avant dans mon récit et par honnêteté je veux dire à quel point -et j’en suis le témoin actif – l’évolution est palpable depuis ces 26 dernières années, mais toujours par honnêteté il faut dire avec force que si Sa Majesté a employé ces termes, c’est qu’Il en a de bonnes raisons.
Pour débuter cette chronique, je voudrais commencer par un message que j’ai reçu dès le lendemain d’un jeune, Saad, issu d’une famille comme l’on dit démunie, mais incroyablement perspicace et volontaire qui m’a envoyé textuellement : « Notre Roi a demandé d’aider les pauvres comme moi, mais qui sont les gens qui vont le faire ? »
Cette question est primordiale, depuis des années je me bats (oui il s’agit bel et bien d’un combat) pour tenter de porter la voix de ces jeunes (modestement bien sûr et en ne confondant pas les rôles), j’essaye également de faire des propositions, concrètes, réalistes, à réel impact et au coût acceptable, car critiquer sans proposer est lâche et facile…
Permettez-moi donc cette fois-ci, en écho aux propos de notre Roi, d’emprunter les paroles d’un jeune brillant, nommé Ahmed Djamai -créateur d’écosystème – d’abord cette phrase qui résonne en moi depuis que je l’ai lue :
« L’Histoire ne retiendra pas nos promesses, mais notre capacité à transformer l’énergie de notre jeunesse en prospérité partagée ! »
Qu’il me permette ici de mêler nos voix :
– Imaginer pouvoir assister à un match du Mondial 2030 relève presque du rêve, puisque pour beaucoup le prix d’un billet équivaudrait à un mois de SMIG.
– Pour le Maroc, il est temps de saisir les opportunités dans des secteurs en pleine mutation, capables de transformer la jeunesse en acteur central de la croissance. L’événementiel constitue déjà une terre fertile pour la jeunesse, notamment dans la communication, la logistique et la gestion de projets…. Mais il ne s’agit pas seulement d’organiser des manifestations : c’est tout un écosystème de métiers annexes design, production audiovisuelle, sécurité digitale, tourisme d’affaires – qui peut devenir un gisement d’emplois décents et qualifiés.
– Les métiers du sport et de la sport tech ouvrent également des horizons immenses à l’approche de la CAN 2025 et du Mondial 2030. Applications de suivi des performances, équipements connectés, analyse de données sportives, organisation et promotion d’événements : autant de niches où des startups marocaines peuvent émerger. La perspective d’une « industrie du sport made in Morocco » mérite d’être structurée, car elle pourrait à terme peser autant que le tourisme ou l’automobile dans l’économie nationale.
– Les nouvelles filières universitaires et professionnelles – intelligence artificielle, cybersécurité, énergies renouvelables, métiers verts ou création digitale doivent devenir des tremplins stratégiques…
La création récente de la Fondation Maroc 2030 représente une opportunité à ne pas rater pour inscrire la jeunesse comme un pilier central.
Ces propos sont en totale concordance avec ce que j’écrivais il y a 2 semaines en me référant à mon expérience de terrain dans un texte intitulé : La Fondation Maroc 2030 : cœur du réacteur, et avec mes propositions concrètes expliquées lors d’une table ronde avec la jeunesse sur ce thème :
Faire du sport un réel levier d’insertion: propositions ! Je suis persuadé que le sport peut jouer un formidable rôle d’insertion pour notre jeunesse. Le sport est un moyen exceptionnel pour impulser des règles, inciter au civisme, faire preuve de résilience, d’endurance, redonner l’estime de soi, recréer de l’espoir et ouvrir des perspectives…
1) Tout d’abord il faut que les jeunes « s’approprient » ces grands événements, ils font partie de nos atouts pour réussir. Il est donc indispensable que nous les impliquions …
2) Il est tout autant nécessaire de partout multiplier les terrains de sport de proximité (foot bien sûr mais aussi streetworkout, skate, basket…)
Et pour reprendre l’expression d’un jeune de Casa : mettre fin à cette forme de racket qui sévit dans de nombreuses communes.
3) Il faut également- et c’est une véritable réforme qu’il nous faut entreprendre- adapter l’emploi du temps scolaire de nos élèves, nos collégiens, nos lycéens. Mettre fin à cet absurde agenda quotidien qui ne laisse place ni au sport, ni à l’art, ni à la culture…
Cela n’a rien d’impossible, il s’agit de volonté politique.
4) Bien évidemment il faut faire de la formule Sport-Etudes une filière d’excellence et l’ouvrir largement.
5) Il faut exiger des entreprises du bâtiment, de société de construction qu’elles incluent dans toute nouvelle création de quartiers, de communes, de nouveaux périmètres d’habitations -systématiquement- des espaces sportifs et des lieux de vie.
La construction de«barres de logements» serrées comme des sardines où aucune vie culturelle, sportive, sociale n’est possible doit être stoppée.
6) Instaurer des formations, à grande échelle, d’animateurs sportifs, de formateurs, d’entraîneurs…
7) Créer un statut du bénévole, notamment en le faisant bénéficier d’une assurance.
La force de nos propositions mêlées réside dans les conclusions tirées de nos deux parcours aboutissant aux mêmes aspirations.














