L’une de nos erreurs est de déserter les réseaux sociaux, nous devons nous aussi les investir, y dialoguer, y exposer nos idées, nos propositions, y dénoncer les fake news, expliquer les choix faits et recueillir les avis de ces jeunes.
Cela peut sembler paradoxal et pourtant… c’est lorsque l’on a 20 ans que l’on est le plus impatient.
C’est lorsque l’on est jeune que l’on «veut tout, tout de suite», que l’on veut profiter de la vie, la croquer à pleines dents.
Et c’est là que nous nous «plantons», nous adultes, dans notre communication avec notre jeunesse.
Le Maroc est sur orbite. C’est le mot qui -pour moi- caractérise vraiment notre pays aujourd’hui.
Nous nous sommes lestés de poids morts, de faux tabous, nous avons largué les amarres et sommes devenus autonomes.
Nous avançons dans la modernité bien comprise – pas une modernité qui nous couperait de nos valeurs, de notre culture mais au contraire une modernité qui nous permet de donner un souffle nouveau à nos mentalités et à nos aspirations.
Nous avons parcouru un long chemin en ces 25 années de règne de SM Mohammed VI, par ailleurs le rôle de la société civile s’est affiné et est devenu indispensable et notre jeunesse s’est montrée -contrairement à ce que prédisaient certains oiseaux de mauvais augure – capable de prendre la relève.
Pourtant ce discours a du mal à passer auprès de nos jeunes : la jeunesse marocaine va mieux qu’il y a quelques années mais elle ne le sait pas et surtout elle ne le croit pas.
Croyez-moi, mes prises de tête avec eux sur le terrain, à ce propos, sont nombreuses et c’est là que je me dois de tirer la sonnette d’alarme.
Leur dire cela ne suffit pas, il faut leur montrer en quoi nous sommes sur le bon chemin et leur donner des exemples concrets de ce que nous sommes capables de leur offrir pour le futur, et non pas dans un futur lointain mais dans l’avenir proche.
Ils ont besoin de le toucher ce mieux-vivre, d’en sentir les effets concrets sur leur quotidien.
Beaucoup d’entre eux actuellement nous reprochent de leur répondre par «vous verrez en 2030», «faites-nous confiance, les 5 années qui viennent sont décisives», «la Coupe du monde est une formidable opportunité»… moi-même je leur tiens ce discours -dont je suis convaincu- mais ils ne s’en contentent pas, ils veulent du concret, des perspectives, des raisons d’y croire, et surtout ils ne se contentent pas qu’on leur prédise un avenir, ils veulent un présent !
Et c’est là que je pense que nous oublions une donnée importante : 5 ans c’est à la fois très court et très long.
Très court car il s’agit d’un chantier colossal et ce laps de temps est indispensable pour être prêt à temps, et en même temps pour un jeune de 18 ans, de 20 ans cela représente une éternité.
Nous avons ce mérite de reconnaître nos défauts et de le dire ouvertement, notre jeunesse souffre encore de nombreux maux.
Tout d’abord -mais ce n’est pas une spécificité marocaine- le déficit en termes d’emplois, le chômage fait des ravages dans notre jeunesse, et entraîne désespoir, manque de perspectives, crainte de l’avenir…
D’où ces tentatives d’immigration clandestine, alimentées, manipulées, dont certains de nos jeunes sont victimes, croyant que l’eldorado les attend.
Ensuite sur le plan de son épanouissement personnel, via en particulier la culture, le sport, les loisirs… où les espaces, les moyens et les encadrants ne sont hélas pas à la hauteur des besoins et des attentes.
Or arrêtons de penser que cela est accessoire, la culture – et nous pouvons y ajouter le sport- est la solution !
Les jeunes avec lesquels j’agis au quotidien sont de cette génération, ils n’ont pas connu le «monde d’avant», celui sans Internet. Ils maîtrisent tout des nouvelles technologies, ces jeunes sont les plus connectés : leur quotidien ce sont les réseaux sociaux, les vidéos, l’image. Toute leur vie, non seulement la culture, les loisirs mais aussi leur vie sociale, leur scolarité passe par ce prisme et j’avoue qu’il est très difficile de les suivre, ils sont sur-informés, sont «en avance» sur tout…
L’une de nos erreurs est de déserter les réseaux sociaux, nous devons nous aussi les investir, y dialoguer, y exposer nos idées, nos propositions, y dénoncer les fake news, expliquer les choix faits et recueillir les avis de ces jeunes.
Partenaires, acteurs et non pas ignorés ou mis devant le fait accompli.
Nous pouvons -nous devons- combattre la méfiance, d’abord en expliquant, ensuite en commençant dès maintenant à les faire profiter des bienfaits que porte en elle la perspective de 2030.
Oui dès maintenant !
Je sais, et j’entends, que l’on me reproche de «m’y prendre trop tôt», d’être impatient, oui peut-être, mais croyez-moi je parle en connaissance de cause et s’y prendre dès maintenant est aussi une façon de déminer le terrain et de permettre que ce laps de temps ne soit pas vécu comme perdu par notre jeunesse.
Je me souviens trop de tous ces jeunes qui n’ont cessé de dire que le Covid avait volé 2 ans de leur vie…
Il n’est pas un discours de SM Mohammed VI qui ne parle de la jeunesse, les jeunes sont une constante parmi les grandes lignes définies par le Souverain pour notre Nation.
Les jeunes Marocains sont non seulement omniprésents dans les paroles de notre Roi mais ils le sont aussi dans les actes : terrains de sport de proximité, Académie Mohammed VI pour les jeunes footballeurs, soutien au Boul’vard, décorations royales pour les jeunes artistes et sportifs, rencontres et selfies avec les jeunes MRE (le Roi a compris, lui, la façon de communiquer de la jeunesse et l’a fait sienne), sans oublier les jeunes des différentes villes du Royaume, programmes spécifiques pour les jeunes générations, réception au Palais pour nos Lions, etc. La liste est loin d’être exhaustive !
Déclarons la jeunesse cause nationale, faisons d’elle la priorité !
Si l’on veut que notre politique pour propulser notre pays à l’avant-garde réussisse, il faut que les jeunes se l’approprient.