Chroniques

J’aime marcher sous la pluie car personne ne peut voir mes larmes…

© D.R

L’engagement n’est pas un long fleuve tranquille, il est un torrent impétueux et tortueux mais qui au bout du compte est porteur de tant de satisfactions, que cela en vaut la peine…

Nuits sans sommeil…
Quand à 3 heures du matin tu n’as toujours pas trouvé le sommeil, que tu comptes non pas les moutons, mais le nombre de paniers de Ramadan à distribuer face au nombre de demandeurs !!!!
Que tu penses à tes propres jeunes acteurs associatifs – eux aussi de milieu modeste- qui se décarcassent pour venir en aide aux plus démunis.
Quand tu reçois en message le prix des Ftours à Casablanca et que tu t’en étouffes – même si bien évidemment chacun a le droit de disposer de son argent à sa guise – et que le seul mot qui te vient est celui d’indécence, tellement nous sommes loin de l’esprit même du mois de Ramadan…
Quand tu penses à ce que toi-même tu deviens au milieu de cet engagement où parfois tu te perds…
Alors tu comprends pourquoi tu ne trouves pas le sommeil et pourquoi tes nuits sont blanches : tu es pris dans un maelström d’idées contradictoires, de sentiments contraires, d’un mélange de déception, de frustration, de contentement, de reconnaissance, de remise en cause…
Bref un sacré casse-tête personnel et multiple.
Beaucoup se trompent sur ce qu’est une personne engagée, sur ce qu’est un activiste, un acteur associatif, culturel, social… sincère et désintéressé bien sûr (les opportunistes ne sont pas des engagés).
Un militant associatif est certes très entouré, mais en même temps très seul !
Exposé sur la place publique, tu es l’objet de bien plus de critiques que d’encouragement, je parle de critiques non constructives bien sûr, en vérité du dénigrement.
Je sais c’est hélas le sport national mais tu aimerais bien parfois que ce bashing cesse.
Ne pensez pas que je suis en train de pleurnicher dans votre giron, cette vie je l’ai choisie, mais le mois de Ramadan est propice à l’introspection, au partage… alors je partage (lol)…
Lorsque tu t’en prends plein la tête parce que tu n’as pas répondu à un message… Quand il te faut faire face aux obstacles que l’on met sur ta route, quand tu dois faire face aux trahisons, à l’ingratitude… Quand tu dois résister aux messages de haine, aux menaces…
Tu te demandes alors forcément si tu es dans la vérité ou si tu fais fausse route…
J’ai voulu aujourd’hui aborder cela avec vous, car c’est un sujet tabou, un non-dit, et malheur au militant qui ose s’exprimer ainsi, car quelque part il porte atteinte «à l’image», or peu m’importe l’image, j’ai envie de sincérité non pas pour décourager mais bien au contraire pour motiver en toute responsabilité.
L’engagement n’est pas un long fleuve tranquille, il est un torrent impétueux et tortueux mais qui au bout du compte est porteur de tant de satisfactions, que cela en vaut la peine…
Alors, que faire ?
Continuer pour tous ces jeunes qui comptent sur toi, continuer pour la valeur de l’exemple… Continuer car tu y crois, continuer car tu veux servir une cause et non pas t’en servir.
Marcher encore et toujours pour autrui, pour toi, pour ceux qui croient en toi, et poursuivre car tu as l’immodestie de croire que ton pays a besoin de toi !
(«J’aime marcher sous la pluie, car personne ne peut voir mes larmes.»), Charlie Chaplin.

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