ChroniquesUne

Je vous emmène sur le terrain…

© D.R

Je suis persuadé -encore et toujours- que la clé de toute réussite, que ce soit celle du gouvernement, celle du mouvement associatif, celle des acteurs culturels…

passe par la présence sur le terrain. Je crois -encore et toujours- que le succès d’un projet, d’une décision, d’une action dépend en grande partie de son appropriation par la population. Je suis absolument sûr que les clés sont la proximité, la communication et le partenariat, or malheureusement pour tout un tas de raisons, les ponts qui mènent au contact avec la population, avec les quartiers populaires, avec les communes, avec les associations de terrain sont bien peu empruntés par nos décideurs. Ce manque de communication et de proximité entraîne nombre de ratages, d’incompréhensions et de conflits. Je suis frappé de voir à quel point par exemple la jeunesse est tenue à l’écart des prises de résolutions qui la concernent au premier chef, à quel point les élus communaux censés être le maillon le plus proche des habitants sont en fait coupés des réalités. En fait nombre de projets, d’initiatives, de décisions devant aller au-devant des besoins et des attentes du peuple échouent par manque de concertation préalable.

Pire, le manque de contact entraîne des réactions contraires, voire une opposition. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne nos jeunes, dont le terrain est le lieu de vie -concrètement, au quotidien, que ce soit dans les quartiers où les communes- là où ils sont nés et ont grandi… Ces jeunes sont aujourd’hui experts en réseaux sociaux, en communication via le Web, grâce aux débats, vidéos, photos… mais qui se sentent totalement délaissés voire méconnus par ceux qui ont la charge d’être à leur écoute, qui ont pour mission de répondre à leurs besoins. Je le crois sincèrement, beaucoup d’espoirs reposent sur le nouveau gouvernement, même s’il est vrai qu’après une communication réussie du chef du gouvernement suite à sa nomination par SM le Roi, on ne peut pas dire que la décision du pass vaccinal soit un modèle du genre en matière de pédagogie…

Je suis avec beaucoup d’admiration les actions menées en ce moment par des associations de jeunes telles que Tibu Maroc ou encore Mogajeunes qui collent aux besoins de la jeunesse et de plus communiquent avec beaucoup d’intelligence, mais aussi aux initiatives menées par l’association Mekkil qui a choisi de se concentrer sur la protection de la mère et de l’enfant dans les zones rurales et enclavées et s’active à y réduire les inégalités. Ces actions sont à la fois novatrices, prises en adéquation avec la population à laquelle elles sont destinées et surtout elles permettent aux bénéficiaires d’en ressentir l’impact de façon concrète et directe : préscolaire, formation, sport et éveil, réinsertion, sensibilisation à l’ environnement, accès aux loisirs…

en constituent le fer de lance et sont de francs succès ! La clé de la réussite de Mekkil est qu’elle colle parfaitement au terrain. Je voudrais donner de façon régulière à ma chronique hebdomadaire, une orientation particulière qui me permette de vous faire toucher du bout des doigts et du bout du coeur les réalités de notre jeunesse, en dressant de façon spontanée et sans emphase les portraits de certains d’entre eux qui me touchent particulièrement et me semblent emblématiques. Karim ! Je commence ma série de portraits de jeunes par celui de Karim Mazid, sûrement celui qui me touche le plus, tant l’histoire de ce gosse de 19 ans est émouvante et symbolique. Karim a 19 ans, enfant d’Essaouira et fils de la mer : on le surnomme d’ailleurs le «p’tit loup des mers» il est aujourd’hui un surfeur hors pair, qui s’est formé et perfectionné tout seul jusqu’à devenir un vrai champion, ses acrobaties entre mer et ciel sont impressionnantes.

Issu d’une famille modeste, Karim est orphelin, il est d’une gentillesse, d’une disponibilité exceptionnelles, toujours de bonne humeur malgré cette fêlure dans le regard qui ne le quitte jamais. Il gagne sa vie grâce à son talent, en donnant des cours de surf au Club Essaouira Spirit (situé sur la corniche, en face de l’Hôtel le Médina) autant vous dire qu’il ne «roule pas sur l’or»… Un «détail» de sa vie me bouleverse: dès qu’il réussit à économiser un peu, il prend le car pour aller sur la tombe de sa maman (dont le prénom est gravé sur son bras) à Agadir. De telles valeurs ne trompent pas, si vous passez par Essaouira, si vous êtes en quête de cours de surf, allez le voir… vous découvrirez un «ould chaab» qui nous rend fiers de notre jeunesse. Je poursuivrai cette série de portraits régulièrement, elle contribuera je l’espère à construire des passerelles…

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