Chroniques

La CAN c’est chaud, comme une histoire de famille !

© D.R

Pendant quatre-vingt-dix minutes, ou plus, les souffles sont retenus, les pouls battent à toute allure, les esprits sont arrêtés, tous emparés de toute cette folie et par toute cette euphorie de réussite et de triomphe.

En ce début d’année 2024, la fureur de vaincre est au rendez-vous. Tout le monde est là ! Enfin, toute l’Afrique est là ! Pas que les amoureux de foot, les vrais, même les moins vrais, celles et ceux qui pointent leur nez quand c’est de la nation qu’il s’agit, de leur nation ! Les nations, les joueurs, les coaches, les arbitres, les ballons, les bons fans, les moins bons fans, les internautes, les curieux, les pays amis, les moins amis aussi… Donc un peu tout le monde, est là !

L’enjeu est crucial, important et limite vital ! Car dans «CAN», il y a le «N», celui de Nation et qui dit Nation, dit Drapeau, et là on ne joue plus ! On se bat, on s’affronte, on se combat, et on s’arrache la victoire.

Car Victoire rime avec Gloire ! Une équipe victorieuse, c’est un peuple GLORIEUX !

La force du drapeau est puissante. Elle est puissante dans le monde, est puissante aussi et différente dans un continent, dans son propre continent.
Le continent africain, celui de la diversité, de l’histoire, de la générosité, de la culture, de la ferveur et du futur. C’est là que ça se passe ! En ce moment !
La compétition dans un même continent, et entre pays de ce même continent, c’est un peu comme un tournoi entre frères. Entre sœurs aussi, puisqu’elles sont là sur les gradins, derrière leurs écrans… ET PARTOUT avec la même envie de gagner ! Gagner pour la famille ! Ça y ressemble BEAUCOUP MÊME, à une histoire de famille ! C’est exactement ça !

L’adversité entre les plus proches, ceux qui partagent plusieurs choses en commun, est plus prononcée, plus forte, plus exprimée, plus rageuse et plus spectaculaire. Elle est animée de fierté, d’honneur, et d’ego.

Un drapeau en lice, votre drapeau en compétition, c’est chaud comme on dit ! Peu importe la provenance et la nature des autres candidats, c’est vous ou eux, vous contre eux, vos couleurs à hisser au plus haut. Si en plus, il s’agit d’une liste de concurrents d’un même voisinage, d’une même famille, là c’est «Ultra» chaud !

En parlant d’«ultra», lorsqu’il s’agit de drapeau, ce ne sont pas seulement les «Ultras» qui sont furieux de vaincre mais le peuple entier. Tous deviennent des ultras fans et des méga-supporters ! Des fans, fanatiques de victoires des leurs et d’éliminations des autres.

En parlant de «chaud», c’est vraiment le cas de le dire ! Elle est carrément chaude cette coupe. De la haute température, de l’humidité à taux élevé et de la chaleur à revendre. Tous les ingrédients pour se faire suer et faire suer tout ce beau monde, sont là ! Suer de chaleur et de stress à chaque seconde. Car chaque seconde compte ! Chaque seconde peut faire changer le cours de cette course. Nous sommes tous dépendant du temps et de ce qu’il crée. Ça ce n’est pas nouveau !

En une fraction de seconde, tout peut arriver ! Car le parcours et le devenir de votre drapeau dépendent de ceux des autres. ça aussi ce n’est pas nouveau !

On se fait peur, on se fait gloire… On y croit, on y a droit !

Prières, slogans, chansons, photos, selfies, vidéos, tout est expression…Tout est communication, tout est passion.

Crêpages de chignons et de moustaches, polémiques, heurts, tumultes, règlements de comptes, disputes, et à qui mieux mieux… Tout est communication, tout est communion.

La passion mêlée à l’égo c’est ultra chaud ! Nous sommes les meilleurs, un point c’est tout !

On le voit, on le lit sur tous les visages et sur tous les commentaires des supporters, des fans, des concitoyens, et des citoyens…. Un engagement avec âme, corps et cœur, comme s’il était question de vie ou de mort !

Pendant quatre-vingt-dix minutes, ou plus, les souffles sont retenus, les pouls battent à toute allure, les esprits sont arrêtés, tous emparés de toute cette folie et par toute cette euphorie de réussite et de triomphe.

Plus rien ne compte ! Seuls les buts marqués et les points affichés existent ! Le reste du monde n’a plus aucune importance, ni aucune existence !
Mieux communiquer, mieux vivre en ce temps de fous furieux de ballons, de footeux, de foot, de scores, de résultats, de constats et de drapeaux, est-ce possible ?!

Je vous laisse y répondre…

La CAN c’est bien une histoire de famille ! Qui dit famille, dit ESPADRILLE !

Que les meilleures espadrilles gagnent !

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