ChroniquesUne

La culture hors mes murs

© D.R

La pandémie, le confinement, le couvre-feu, les gestes barrières…tout cela est devenu notre vie au quotidien, il faut en tirer les leçons afin que nous n’ayons pas vécu tout ça pour rien.

Nous n’avons pas pu prévenir l’apparition du virus, faisons au moins l’effort de préparer le retour à la vie !
Parmi les choses les plus importantes à retenir, il y a tout d’abord la modestie, apprenons à être humbles, à respecter la Nature qui nous héberge, à respecter les animaux qui en sont les locataires autant que nous.
Apprenons à nous aimer, à respecter nos spécificités réciproques, nos différences, apprenons à avoir un infini respect pour tous ces «petits métiers» que nous ignorions -voire que nous méprisions- et qui se sont avérés vitaux pour notre quotidien : épiciers, caissières, cantonniers, éboueurs, serveurs, livreurs…et tant d’autres. En résumé cette crise sanitaire, doublée d’une crise sociale ne doit pas être vaine, quand nous retrouverons -inchallah- une vie «normale» ne reprenons pas notre vie comme avant. Nous nous sommes aperçus que le contact avec l’autre, une embrassade, une poignée de main n’étaient pas de simples gestes, mais bien plus que cela, j’en veux pour preuve la façon dont cela nous manque : nous sommes sevrés de marques d’affection et dans une société telle que la nôtre cette chaleur humaine revêt une grande importance.

Nous devons tout autant nous ressaisir quant à notre comportement individuel et notre comportement collectif : l’incivisme, l’égoïsme, l’indiscipline, le mépris des règles de vie en commun…sont suicidaires, nous voyons combien notre santé, notre avenir, notre survie même sont imbriqués. Il ne peut plus y avoir d’un côté des «riches» aveugles à leurs concitoyens démunis, précaires, ni des « puissants» qui pensent avoir des droits inaccessibles aux modestes : le virus a montré que lui ne faisait pas de distinctions : nous nous en sortirons tous ensemble ou nous périrons tous !
Bien d’autres leçons restent à tirer de cette dure épreuve, certaines encore inconnues et d’autres que pour l’instant nous ne pouvons -ou ne voulons- pas voir !
Je voudrais dans cette chronique aborder un sujet qui me tient particulièrement à cœur : la culture !
La culture -et chaque jour renforce ce sentiment – est pour moi la clé, la clé à bien des maux, et nous pouvons le constater en cette période plus que jamais : sans elle nous sommes pauvres, sans elle nous dépérissons, sans elle nous perdons notre humanité, sans elle nous nous isolons, sans elle nous nous perdons, sans elle nous devenons des êtres de chair et d’os certes mais dont l’âme s’asphyxie.
Chance à celles et ceux qui ont la possibilité -notamment grâce aux réseaux sociaux- de continuer à s’abreuver de culture, hélas tant des nôtres n’y ont pas accès. D’ailleurs il serait juste de dire que même «en temps normal» ils sont -nous sommes- en manque de culture. Car notre politique en la matière n’est pas la bonne : il nous faut favoriser la culture de proximité, dans les quartiers, les écoles, le monde rural, il faut permettre que le vivier de jeunes talents que nous avons la chance de compter, foisonne, il faut que nos artistes puissent vivre de leur art et enfin il faut faire de nos jeunes, les acteurs, les vecteurs, les dynamos de la culture.

Regardons l’abandon dans lequel nous avons laissé nos artistes de rues, ils sont dans le dénuement total : nombre d’entre eux en sont réduits à vendre leurs instruments. Il serait d’ailleurs temps que l’un de nos phares en matière de culture : le cinéma, sorte du carcan qui l’enserre : actuellement producteurs et productrices, réalisatrices et réalisateurs protestent contre l’acharnement dont ils sont victimes de la part du CCM, censé les soutenir. Est-ce que ce n’est pas là un élément supplémentaire, prouvant à quel point une (r)évolution en matière de politique culturelle s’impose ?
Pour terminer je reviendrai à mon titre : la culture hors les murs, oui il est temps que la culture -et la sortie de pandémie est le moment opportun- envahisse nos rues, nos places, nos communes…que chaque espace qui s’y prête soit mis à la disposition de la culture, que tout lieu qui peut accueillir des activités culturelles, des manifestations… soit mis à contribution.

Projeter un film sur les murailles d’une ville : Marrakech, Casa, Essaouira, Rabat, El Jadida, Azemmour…Offrir une place au carrefour des rues à des musiciens, des acrobates doit devenir un réflexe…Les cours des écoles, lors des week-ends, peuvent être disponibles pour une troupe de théâtre…Les jardins publics peuvent être des espaces pour la lecture…Les terrasses peuvent être exploitées… bref…profitons de la sortie de crise pour créer, innover, pousser les murs… En une phrase : réinventons le vivre en société, notamment par la culture qui en est le ciment !

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