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La DGSN, vue de l’extérieur

© D.R
Par Yassir Lahrach (*)

Il n’est pas difficile d’apprécier la besogne titanesque, réalisée par toute structure étatique, surtout quand il s’agit de la sécurité et de la paix publiques.
Nul besoin de disposer d’un savoir sécuritaire ou d’être un fin connaisseur du métier pour prendre le pouls de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), en termes d’exécution ou non de ses missions régaliennes.

Il ne suffit pas non plus d’être à l’intérieur de cette Institution pour observer et relever la qualité et l’efficience du travail accompli.
La question à se poser est tout à fait élémentaire : est-ce que le Royaume du Maroc a failli dans la protection des intérêts suprêmes de la Nation, en période de troubles ou de transition,
pendant que le monde traversait des phases critiques de son histoire, atteignant des cimes d’instabilité : hausse d’attaques terroristes dans le monde, tensions et conflits au Moyen-Orient, crise financière de 2008, printemps arabe de 2011, pandémie de Covid-19,
guerre de la Russie contre l’Ukraine, tentatives répétitives de déstabilisation politique dans les régions du Sahel et de l’Afrique du Nord et risques d’actes d’ingérence marquants, commandités par certains pays ennemis ou groupuscules criminels ?

Face à de tels aléas et menaces, la DGSN s’est toujours distinguée, opérant dans la discrétion et l’efficacité absolues, dans un total respect des droits humains, pour démanteler de vastes réseaux criminels et neutraliser des opérations malveillantes sur son territoire et bien au-delà de ses frontières.
Ce qui a permis d’enregistrer, ces dernières années, une baisse notoire de la criminalité dans le pays, mais aussi de recevoir, à multiples reprises, les éloges et les applaudissements de plusieurs pays, pour les excellentes contributions policières du Maroc dans des enquêtes et des investigations complexes, à portée régionale ou internationale, aidant ainsi à repérer des criminels avant passage à l’acte et à faire état de coups de filet anti-terroristes et de projets d’attentats déjoués: participation au démantèlement des auteurs des attentats de Madrid et de Catalogne en 2004 et 2017, avortement des attentats de Paris en 2015, identification et dénonciation de réseaux internationaux, s’activant dans l’organisation de l’immigration illégale et la traite des êtres humains, mise en échec d’opérations de trafic international de drogue et de flux migratoires à destination de la péninsule ibérique, mise à la disposition des services de sécurité allemands des bonnes pratiques pour répondre plus efficacement au phénomène des combattants terroristes étrangers, arrestation d’importants membres actifs de réseaux criminels, évoluant à l’échelon international dans le crime organisé, conduite d’opérations conjointes avec ses homologues américains dans la lutte contre la criminalité transfrontalière sous toutes ses formes, assistance de la Russie dans sa Coupe du monde de football 2018 par l’envoi d’une délégation policière pour collaborer avec ses services, implication exemplaire à l’Interpol, ainsi qu’à travers son point de contact (Bureau central national), renforcement de la coopération policière maroco-espagnole, suite à la création d’une équipe policière conjointe spécialisée en migration irrégulière et formation de cadres étrangers dans les métiers de police : un échantillonnage de succès qui n’en finissent pas et qui ont fait l’objet de témoignages par de nombreux chefs d’Etat et hauts responsables étrangers.

La police, une présence à tous les niveaux

Comme disait Etienne-Jean Delécluze, peintre français renommé des années 1800, «un beau projet ne prend le nom de monument que quand il est bien bâti et que l’exactitude de l’exécution garantit la solidité».
Si on tient compte de cette citation, le dispositif de sûreté et de sécurité du pays peut être considéré comme un véritable monument car il a été, soigneusement, édifié sur la base de pylônes stratégiques et humains, bien ordonnés et améliorés dans la constance, grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.
Fêtant tout prochainement (16 mai 2022) le 66ème anniversaire de sa création, la DGSN, étant au plus près des problématiques du terrain, ne cesse de se moderniser pour faire face à de nouvelles formes de criminalité, dont la maîtrise nécessite un haut niveau de technicité et des matériels de dernière génération.
A cet égard, son directeur général, Abdellatif Hammouchi, un dignitaire sécuritaire sans égal, doté d’une grande iscrétion et reconnu, aussi bien par ses proches collaborateurs, que par des puissances étrangères, pour son sens élevé de l’écoute et de l’observation, sa grande intelligence et son amour profond pour son pays, sa parfaite maîtrise du monde de la police et du renseignement et son agilité dans la réponse aux crises, reste conscient que «la police requiert des fonctionnaires bien formés, attachés aux principes de transparence et d’intégrité et à la culture des droits de l’Homme».

Des propos que l’on retrouve dans une lettre d’orientation que Hammouchi avait adressée, l’année écoulée, à l’ensemble des services centraux et déconcentrés de la Direction, à l’occasion du 65ème anniversaire de la DGSN.
Par ailleurs, de nouvelles brigades antigang ont été, récemment, déployées dans quelques villes du Royaume pour être élargies, graduellement, à l’ensemble du territoire national, ayant pour objectif d’accompagner le reste des services de la DGSN, en charge de la prévention et de la lutte contre la criminalité.

Dans une autre perspective, cette Institution policière a renforcé sa professionnalisation, en matière de sécurité routière, à travers la multiplication d’opérations de contrôle et de sanction des conduites dangereuses, lesquelles menacent la sécurité des usagers de la route et souillent la quiétude publique. Autres indéniables atouts et réalisations de la DGSN : mise en valeur de son personnel à travers la valorisation de leurs statuts, amélioration des conditions de vie de la famille policière, à travers une panoplie de programmes et de services sociaux destinés aux fonctionnaires de police, aux retraités et à leurs ayants droit, déploiement d’une stratégie moderne de communication externe, entretien de rapports privilégiés avec les autorités administratives et judiciaires, multiplication des pôles régionaux de formation policière, visant à promouvoir l’excellence en matière de formation, perfectionnement de sa politique de proximité avec les citoyens, surveillance approfondie et accrue des différents flux opérés au niveau de la toile numérique pour lutter contre les cybercrimes, engagement indéfectible dans l’élaboration de mesures publiques à caractère préventif, pour limiter la propagation de la pandémie du coronavirus, élargissement des fonctionnalités de la CNIE pour permettre la sécurisation des identifications physiques et numériques des citoyens dans l’objectif d’instaurer des relations de confiance avec les fournisseurs de services en ligne, sécurisation optimale de sites névralgiques, présence de la Police technique et scientifique dans différentes régions du Royaume avec mise en place de plusieurs laboratoires d’analyses des traces numériques, dotés de matériels de dernière génération et renforcement de la coopération policière avec ses homologues étrangers dans le cadre de sa stratégie d’action en matière de prévention et de lutte contre la criminalité transnationale et le terrorisme : une liste non exhaustive d’importantes réorganisations, modernisations et actions qui ne peuvent qu’hisser la DGSN à un rang d’excellence.

Hammouchi, la bonne personne à la bonne place

Nommé directeur général de la DGSN, depuis le 15 mai 2015, Abdellatif Hammouchi, lauréat en droit de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Dhar Mehraz de Fès, a intégré les rangs de la police en 1993, pour cumuler, de fraîche date, une riche expérience de près de trois décennies. Ce superflic du Royaume, comme le qualifie le journal Le Monde, coiffait déjà, depuis le 15 décembre 2005, la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), ce qui n’est point le fruit du hasard.

En effet, le choix pertinent de la nomination par Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu le Glorifie de ce haut dignitaire sécuritaire s’explique par une confiance clairement méritée, à maints égards. En plus de sa loyauté et de son patriotisme démesurés, Hammouchi a réussi, avec sa double casquette, à tirer vers le haut la collaboration entre les services de la DGSN et ceux de la DGST, réduisant à néant tous défauts de coordination et de tiraillements internes, prouvant à tous que la communauté sécuritaire peut être, brillamment, conduite de façon décentralisée.

Se déplaçant à l’occasion d’événements, rassemblant du public dans un cadre festif, culturel ou sportif, Monsieur le Directeur général veille, à chaque fois que cela est nécessaire, à assurer, en personne et sur le terrain, le contrôle de l’effectivité des plans de sûreté et de sécurité mis en oeuvre. Dans une autre mesure, Hammouchi a réussi à renforcer le sentiment de sécurité chez les citoyens, suite à l’orientation de ses équipes pour la satisfaction des besoins de la population.

Le management stratégique de cet homme d’exception a même fait l’objet d’un haut témoignage très éloquent de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, traduisant la reconnaissance certaine de l’immense travail réalisé par Hammouchi et de son extraordinaire dévouement pour servir les intérêts suprêmes de la Nation.

Ci-après, un extrait du message de condoléances, adressé par l’Auguste Souverain à Hammouchi le 12 août 2021, suite au décès de sa mère, que Dieu repose son âme en paix et l’accueille dans son paradis éternel :

« Votre foi inébranlable en le destin inéluctable de Dieu ne fait, dans une telle épreuve, que renforcer votre patience, et que Dieu vous en rétribuera amplement … … la meilleure consolation après cette disparition est que la défunte a donné naissance à des hommes et des femmes vertueux à qui elle a inculqué une bonne éducation, basée sur les vertus nobles et les valeurs du patriotisme sincère et de l’attachement aux constantes de la Nation et ses sacralités ».

Pour une DSGN encore plus rayonnante

Autant de succès comptabilisés par les services de la DGSN, n’empêchant guère que des recommandations soient, respectueusement formulées, lesquelles suggestions devraient constituer une importante ébauche d’actions stratégiques nécessaires, dont certaines font déjà, probablement, l’objet d’initiatives en cours, tandis que d’autres valoriseraient, davantage, la notoriété et l’excellente image de marque de la DGSN.

– la mise en place d’une Direction centrale de stratégie et de prospective, chargée de soutenir la vision globale de la Police et de s’assurer de son alignement stratégique avec les différents services de la DGSN, mais aussi d’intensifier le recours à des méthodologies intellectuelles et opérationnelles proactives.

– la mobilisation de l’expertise des policiers retraités, hautement qualifiés et prédisposés, à servir leur pays, en apportant leur savoir-faire au monde de la Police, à travers leur implication au niveau des différents centres et écoles de formation de la DGSN.

– la création d’un cadre réglementaire pour des volontaires au sein des services de Police, en vue de leur confier des tâches non-opérationnelles, administratives, ou de premier accueil du citoyen, ce qui permettrait aux policiers de se consacrer, encore plus, à leurs fonctions.

– l’initiation d’un prix d’excellence pour les meilleurs travaux académiques, soutenus au Maroc ou à l’étranger, consacrés à des questions intéressant la Police ou la sécurité intérieure, à l’exemple du Renseignement technique et des nouvelles technologies (OSINT, SIGINT, IMINT, Cyber), de la Police de proximité (Community Policing), des Actions psychologiques et Manipulation de l’information, du Trafic d’êtres humains et de la Migration.

– la diversification des profils des candidats aux métiers de la Police, en attirant des personnes expérimentées, à travers le développement d’actions, permettant des reconversions, à mi-carrière, vers la Police.

– la sélection annuelle de jeunes lycéens et étudiants, sur des critères sociaux et sur l’excellence de leur parcours scolaire, pour une semaine de découverte des métiers et missions de la police. Ce qui permettrait d’aller chercher les futurs talents, préqualifiés et motivés à intégrer, à l’avenir, les rangs de la DGSN.

Docteur en droit/Expert en intelligence économique
Analyste en stratégie internationale/Auteur du concept d’intelligence diplomatique

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