Chroniques

La fascination de la mort !

© D.R

La drogue, le hooliganisme, le suicide, la délinquance…, sont d’autres aspects de la radicalisation qui touchent notre jeunesse et qui tous s’inscrivent dans une sorte de fascination de la mort et de la spirale de l’échec.

De jeunes supporters de foot qui s’entretuent lors d’un match à Casablanca, d’autres qui lynchent deux supposés homosexuels à Beni Mellal, d’autres encore qui s’en prennent à une citoyenne à Salé car soupçonnée de sorcellerie et dernier épisode en date : de jeunes époux tabassés car s’étant embrassés… cela fait froid dans le dos, n’est-ce pas ?

Et l’on a l’impression de visionner un vieux film d’horreur ou de vivre une amère tranche de vie de talibans… hélas tout ceci se passe chez nous, en 2016… Que nous arrive-t-il ? Qu’est-ce qui a bien pu -en l’espace de quelques années- transformer aussi radicalement le profil de notre société ?
Radicalement !!!! le mot est lâché… car si aujourd’hui lorsque l’on parle de radicalisation nous pensons quasi systématiquement à celle qui résulte de l’embrigadement terroriste, il serait urgent de constater que cela n’en constitue pas la seule forme !

La drogue, le hooliganisme, le suicide, la délinquance…, sont d’autres aspects de la radicalisation qui touchent notre jeunesse et qui tous s’inscrivent dans une sorte de fascination de la mort et de la spirale de l’échec. Même si une fois de plus il faut le dire avec force, tout jeune, vivant dans une situation de pauvreté, n’a pas vocation à sombrer dans la violence, il n’empêche que le cycle marginalisation, exclusion, relégation… radicalisation a hélas sa réalité ! Violence vis-à-vis de soi-même, violence vis-à-vis de l’autre, comme si sa propre vie et celle d’autrui ne comptaient pas. Comme si la vie tout simplement n’avait plus de valeur !

Il est insupportable de penser cela, comment donc un jeune de 20 ans dont le penchant naturel devrait être l’envie de vivre, la joie de vivre, en arrive-t-il à cette extrémité ? Tout simplement parce qu’il pense n’avoir plus rien à perdre, et n’avoir plus rien à perdre implique être prêt à tout !
Dire que tous nos maux viennent de la jeunesse est à la fois faux et injuste, tout comme penser que tout jeune est un violent potentiel, au contraire l’immense majorité de nos jeunes est positive, volontaire, ambitieuse…, cependant ceux qui aujourd’hui sont perdus et transforment les rues en champs de bataille obscurcissent tout horizon. Or de qui ces jeunes sont-ils les enfants, de quoi sont-ils le fruit ? Poser la question revient à donner la réponse ! Une autre question se pose, à laquelle nous ne pouvons répondre qu’avec cruauté : Qui aime ces jeunes? Hormis les mères, personne !!!!

Comment donc leur demander d’aimer l’autre quand nul ne les aime et qu’ils ne s’aiment pas eux-mêmes ?
La vraie urgence est de décréter la mobilisation autour de notre jeunesse, de la mettre au centre de toutes nos politiques, en faire la priorité nationale, mettre tous les moyens dans l’éducation, l’enseignement, la construction de quartiers qui ne soient pas des lieux d’enfermement… et de mettre la culture partout !

La culture à même de redonner une âme, capable de sortir un jeune de la fascination de la mort, la culture seule à même de (re)donner l’envie de vie !
Un signe ne trompe pas : lorsqu’un jeune va bien, lorsqu’il a foi en la vie il est «en couleurs», lorsqu’il est «mort dans sa tête» il se drape de gris…

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