La fraternité, valeur en péril ?!

Faisons vivre la fraternité, transformons l’essai post-séisme, donnons des exemples concrets, sur le terrain et ne laissons pas le champ libre aux haineux sur le Web.

La fraternité est sûrement l’une des valeurs les plus essentielles qui permet à la fois de vivre ensemble, de s’aimer, d’empêcher de faire du mal à autrui et qui par-dessus tout permet un sentiment d’appartenance à une «communauté».
C’est, hélas, la valeur la plus en péril actuellement : c’est la défiance, l’indifférence et le rejet de l’Autre qui aujourd’hui régissent le monde.
Pire il est devenu risible, voire suspect de nos jours de parler ou de manifester un sentiment de fraternité.
On est alors au mieux catalogué de bisounours, au pire méprisé…
Les réseau sociaux qui sont censés rapprocher les êtres ont un effet contraire, certes ils abolissent les frontières, mais en même temps en créent d’autres où la fraternité est un mot qui n’a plus cours.
Si l’on prend le cas du pays qui a inscrit ce terme dans sa devise nationale, la France, force est de constater que là aussi la fraternité est lettre morte : les musulmans sont devenus les boucs émissaires de tous les maux de la société française, les actes antisémites se multiplient et les chaînes «d’info» n’ont de cesse -24h sur 24h- de remplacer ce nom propre par un nom sale: la haine.
Pourtant le peuple français est un peuple fraternel qui hélas est travaillé au corps par tout ce racisme distillé par certains politiques et nombre de médias…
Parlons de notre cas à nous, le Maroc, Dieu merci nous résistons mieux qu’ailleurs au rouleau compresseur qui broie la fraternité, grâce à notre Histoire, les valeurs transmises malgré le travail de sape mondial et la vigilance de nombreux militants du vivre-ensemble, dont -au premier rang- notre Roi.
Cette fraternité nous en avons donné un superbe exemple lors du tremblement de terre qui nous a frappés, quel élan !
Bien sûr on l’a appelé mouvement de solidarité, mais au-delà même de cela c’est bel et bien la fraternité qui a guidé nos actes.
Autre signe porteur d’espoir c’est ce sentiment qui perdure au sein de notre jeunesse, majoritairement nos jeunes sont fraternels de nature, croyez-moi je le vis et je le vois au quotidien.
Malgré certaines images terrifiantes où l’on voit des enfants utilisés de façon scandaleuse lors de manifestations sur la voie publique -et ce n’est certainement pas rendre service à la cause palestinienne que de se livrer à ce spectacle- notre jeunesse sait éviter les amalgames.
Elle sait, Dieu merci, dans sa grande majorité, faire la différence entre nos compatriotes marocains de confession juive et le conflit israélo-palestinien, elle sait aussi se montrer fraternelle avec la communauté chrétienne -notamment les jeunes subsahariens- et le montrera lors de l’initiative «Bûche de la Fraternité» qui sera organisée pour Noël.
Il ne s’agit pas pour autant de dire que tout est rose, le racisme, hélas, ne nous épargne pas et les relations conflictuelles par exemple, sur le terrain, avec la communauté subsaharienne existent bel et bien.
Les amalgames sont aussi monnaie courante, qui gangrènent bien des esprits, mais avouons que malgré cela nos mentalités font face et résistent à la haine ambiante. Pour autant rien n’est jamais acquis et il nous faut être non seulement vigilants mais aussi actifs. Faisons vivre la fraternité, transformons l’essai post-séisme, donnons des exemples concrets, sur le terrain et ne laissons pas le champ libre aux haineux sur le Web. Le monde sous les coups de boutoir de la violence est en train d’oublier ce qu’être fraternel signifie, aux quatre coins du globe les signes sont visibles, regardons d’ailleurs dans la presse, dans les chansons, dans nos discussions au quotidien, sur les réseaux sociaux… qui utilise encore ce mot. Bien peu de personnes et d’ailleurs ceux qui l’emploient sont souvent moqués et tournés en dérision.
Résistons, soyons fraternels pour 10, pour 100, pour 1.000… l’avenir nous rendra justice !