Chroniques

La guerre s’installe entre Palestiniens et Israéliens

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Ce qui est certain, c’est que cette guerre ne sera ni une affaire de jours ni de semaines et occupera le fronton des préoccupations mondiales pour les mois, voire les années à venir.

Cette guerre s’installe dans la durée et dans l’horreur. L’horreur d’une opération terroriste menée par les militants du Hamas qui a frappé en grande partie et de manière inédite les civils israéliens. L’horreur d’une riposte motivée par un désir de vengeance de l’armée israélienne qui ne fait aucune distinction entre combattants du Hamas et civils innocents, eux-mêmes pris en otage par cette organisation à la sulfureuse réputation terroriste.

Ce qui est certain, c’est que cette guerre ne sera ni une affaire de jours ni de semaines et occupera le fronton des préoccupations mondiales pour les mois, voire les années à venir. L’enjeu majeur étant que, outre les monstruosités commises par les terroristes du Hamas auprès des civils israéliens, la crédibilité et la réputation de l’Etat hébreu, jadis craint et invincible, aujourd’hui défié, violenté dans sa réputation et son aura. C’est ce qui promet que la riposte sera sanglante et sans limites sans doute dépassant dans l’horreur les actes terroriste du Hamas. Pour cela, le gouvernement israélien dirigé par Benyamin Netanyahou s’est assuré l’empathie et la compréhension mondiale avant de se livrer à son acte de vengeance contre les habitants de Gaza.
La situation est tellement grave et inédite dans sa dangerosité que les grandes puissances ont à la fois exprimé une intense indignation à l’égard de ce qui vient de se passer mais aussi une immense crainte de voir la région entière plongée dans des rivières de sang.

Pour Israël, la vengeance porte un nom. Il faut que son armée puisse présenter à son opinion d’abord et au monde ensuite l’éradication du Hamas, l’exécution de son leadership comme trophée pour pouvoir laver son honneur et apaiser les douleurs de ses meurtrissures. Cette stratégie passera forcément par un coup de force sanglant sur Gaza qui ne pourra pas éviter une réoccupation de cette bande et une guerre sanglante avec sa population.

C’est ce scénario-catastrophe qui angoisse les pays épris de paix et de stabilité. Dans ce sceptre international existent trois groupes qui tentent actuellement d’agir sur le cours des événements pour tenter d’en limiter les dégâts. Le groupe des pays arabes. Une réunion en urgence de la Ligue arabe a été demandée pour se concerter sur la stratégie à suivre. Cette crise entre Israéliens et Palestiniens est la première épreuve grandeur nature pour les pays signataires des accords d’Abraham.

Elle est intervenue aussi à la veille d’une grande accélération de l’histoire qu’allait connaître la région à travers le rapprochement entre Israël et l’Arabie Saoudite. Parce que ces pays signataires des accords d’Abraham ou ceux qui s’apprêtaient à le faire ont toujours alerté sur le risque d’explosion pour cause de blocages de la situation politique et sont en droit aujourd’hui d’exiger une forme de retenue tout en condamnant avec la manière la plus forte les massacres de civils israéliens par les terroristes du Hamas. Les accords d’Abraham passent une dure épreuve qui peut soit les enterrer, soit les relancer. La première hypothèse serait un cadeau inespéré pour les forces qui militent pour la guerre et le chaos.

Le second groupe est celui des Européens et des Américains. Ils ont exprimé une solidarité spontanée avec Israël, attaqué. Soutien politique et militaire incontestable. Pour ces pays se pose un défi majeur. Si Benyamin Netanyahu considère leur soutien comme un feu vert à sa stratégie de vengeance sans limite, comment réagir alors lorsqu’il faudra faire pression sur tous les partenaires, israéliens et palestiniens, de revenir à la table des négociations et de faire les concessions indispensables qui auront pour mission de créer les conditions pour que les sanglants drames du 7 octobre 2023 ne puissent plus se reproduire.

Le troisième groupe est composé de pays qui soufflent sur les braises de la guerre et de la confrontation. À leur tête l’Iran dont ces événements dramatiques semblent servir son agenda régional de torpiller à tout prix le rapprochement entre Israël et l’Arabie Saoudite, d’autres pays comme le Liban sous influence du Hezbollah, la Syrie de Bachar Al Assad ou le régime miliaire algérien sont sur la brèche. Ces pays sont plus dans l’incantation médiatique et l’instrumentalisation politique que dans la solidarité active à l’égard des Palestiniens. Ils savent qu’ils sont surveillés de très près par l’administration américaine. Joe Biden avait délivré un avertissement on ne peut plus clair: Tout pays qui sera tenté d’exploiter à son avantage cette crise sera sévèrement puni.

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