Chroniques

Label marocanité : Abou Ghraib II

Les caricatures danoises et les Abou Ghraib figurent parmi les meilleurs agents recruteurs pour un islamisme de plus en plus vivace. Après le Hamas, à qui le tour ?
Il est loin le temps où les faucons de l’administration Bush espéraient répandre la démocratie dans le monde arabe, en commençant par l’Irak. Il y a comme un hic et leur plan est en train de prendre de l’eau. Force est d’admettre que les amis de Bush sont plutôt en train d’essaimer de la théocratie. Tout azimut. À l’image de la tradition hollywoodienne, nous avions en 2004, Abou Ghraib N°1. On croyait avoir fini avec ce film de mauvais goût et que le scénario s’était achevé avec la condamnation de Lynndie Englend. Une chaîne de télévision australienne vient de diffuser Abou Ghraib N°2. Il s’agit de toute une série de nouvelles photos en provenance de la sinistre prison. Elles laissent penser que la pratique de la torture était bien plus généralisée que ce qu’on a voulu nous faire croire. Voire systématique. Circonstance aggravante, ces faits viennent sur le devant de la scène au moment où un rapport de l’ONU sur les traitements infligés aux prisonniers de Guantanamo, dénonce des cas de tortures.
C’est terrible de constater que chez les soldats américains, le sexe est le fil conducteur de leurs rapports à l’humiliation et à l’offense. Selon les images présentées par la chaîne SBS, on voit des prisonniers souvent nus et encagoulés dans des positions humiliantes évoquant des actes sexuels. Il faut préciser que ces photos, aujourd’hui exhibées, ont été prises au même moment que celles déjà diffusées en 2004. Il y aurait, paraît-il même une vidéo qui montre des hommes vraisemblablement forcés de se masturber.
«Nul ne tient un homme pour un chien, s’il ne le tient pas d’abord pour un homme», écrivait Albert Memmi. Qu’aurait-il dit d’un homme qu’on qualifie de merde ? Un ancien général irakien est apparemment devenu le souffre douleur des soldats américains. Ils l’auraient surnommé «shit boy» rapporte le journal français Libération. Ce surnom, il le doit  «en raison de son habitude consistant à se couvrir le visage de matière fécale».
La semaine dernière, c’était au tour des soldats britanniques de faire la «Une» des journaux, pour avoir violenté sauvagement de nombreux jeunes Irakiens sans défense. Les images de soldats britanniques rouant de coups de poing, de pied et de matraque de jeunes Irakiens ont fait le tour du monde. Ces scènes insoutenables auraient été, aussi, filmées durant l’année 2004. Au moins deux adolescents auraient trouvé la mort à cette occasion. Les scènes ont été filmées par un caporal qu’on entend jubiler et encourager ses hommes à «taper fort». Il exultait et couvrait les jeunes à terre d’injures et de propos grossiers. La bande-vidéo dans laquelle on a tourné ces scènes fait état de 42 coups assénés en 1 minute aux victimes.
La plus grande défaite de la coalition ne sera probablement pas militaire. Non, la plus terrible des défaites risque d’être morale.

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