Chroniques

Label marocanité : Lettre au PAM

Je voudrais d’abord saluer ce courage d’avoir, pour certains d’entre eux, une année durant, soulevé, MTD soient-ils ou PAM, un souffle d’espérance et particulièrement d’avoir essayé de remuer la torpeur politique. Je salue, dans le même temps, surtout l’un d’entre eux, pour la détermination dont il a fait preuve face à des cyclones de rictus, à des tombereaux de grimaces, les contorsions malveillantes, et surtout les mièvres trahisons. Nous savons que les couteaux sortent plus facilement des fourreaux quand le taureau montre des signes de vacillement.
Si l’authenticité et la modernité ne participent pas du même métal, il faudra, pour les assembler judicieusement, leur donner un contenu vrai et une articulation créatrice.
L’authenticité se doit d’évoquer la part la plus intime de nous-mêmes. Elle doit nous conduire vers ce concentré de marocanité, dénué d’artifices, qui peut faire notre différence, notre force. Mais ne point sombrer dans la pureté. C’est un sentier qui conduit le plus souvent vers l’horreur. Nous sommes, de par l’histoire, un peuple bariolé, diversifié et propice à l’ouverture. Depuis peu, nous participons même, à travers notre émigration, à la cosmopolitisation du monde. Notre authenticité ne peut donc s’entendre que dans la part composite de nous-mêmes.
La modernité est un choix audacieux mais ardu. Il ne doit pas être confondu avec les attributs de la modernité, Iphone soit-il ou Plasma. Il doit répondre à des standards. Il faudra, dans notre cas, pour y accéder, agir, au minimum, sur trois mauvais ressorts qui agitent, entre autres, la société marocaine. Il y a celui du contournement. Le Marocain contourne tout : la loi, la règle élémentaire, le Code de la route, la queue…tout ce qui fait une vie collective. La modernité, c’est d’avoir une société qui vit avec la règle et la loi. Pour tous.
Il y a ensuite celui de la fuite. Les trois quarts de la jeunesse de ce pays, riches ou pauvres, ne veulent pas aller ailleurs. Ils veulent fuir d’ici. Le plus souvent avec cet obscur désir d’aller dans la modernité des autres. Il faudra pouvoir y réfléchir.
Enfin, il y a le pastiche. Copieurs en diable, nous adorons ce qui nous vient des autres parce que  probablement incapables de s’identifier dans ce que nous fabriquons nous-mêmes, c’est-à-dire presque rien. Contournement, fuite et pastiche participent d’une même dynamique: l’évitement. Comment alors participer dans une société qu’on évite et où on s’évite ?

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