Chroniques

Label marocanité : Terroristes et marocains

© D.R

L’attentat de Londres n’a pas seulement endommagé l’habeas corpus.
Ignominieux et méprisable, il a ébranlé la notion même de l’accueil et du droit et d’asile, qui demeure le plus haut niveau de l’hospitalité. Il a aussi consolidé l’image du musulman sanguinaire, capable de tuer enfants, pères, mères et vieillards innocents.
Il vient, toutefois, de signaler les limites de la stratégie de la terreur. En s’attaquant à l’une de leurs basse arrière privilégiées, par la technique du kamikaze, les islamo-terrorites font preuve d’une certaine nervosité. D’un jusqu’au-boutisme effrayant. Politique de terre brûlée?
Si leurs objectifs déclarés sont de démolir la modernité qu’ils abhorrent, la civilisation humaine qu’ils renient, la démocratie qu’ils considèrent comme mécréante, l’Occident qu’ils honnissent, alors on peut supposer qu’ils sont en passe de perdre la partie. Ils ont beau profiter des facilités que permet la modernité, de la liberté que consent la démocratie, des latitudes qu’admet la civilisation, de la fragilité qu’affiche la civilisation, leurs actes sont en train de se retourner contre eux. C’est tellement barbare, tellement empreint de déshonneur et d’ignominie qu’aucune pensée, normalement conçue, ne saurait légitimer.
Mais l’Islam en est endommagé. À coups d’éclats d’obus. La majorité des musulmans font  beau jeu de tambouriner le caractère pacifique de leur religion, rien n’y fait. Nous, qui vivons en Occident, nous le percevons bien dans le regard de nos propres amis. Quand ce n’est pas le désarroi, c’est souvent l’incompréhension que nous lisons.
Et ils ont raison, nos amis. Ils sont fatigués qu’on justifie New York par la folie de fourvoyés et d’un ancien affidé de la CIA. Ils sont épuisés des arguments qui font des déments de Casablanca, Bali, Djerba ou d’Istanbul des égarés du vrai chemin d’Allah. Ils sont heurtés par les morts de Madrid, d’un bateleur célèbre par sa descendance génétique ou encore par les récents immolés de Londres. Bien plus nombreux, les musulmans pacifiques sont inaudibles devant le fracas, la douleur et les mortifications que provoquent les maquisards d’Allah.
Mais ce qui interroge ici, c’est la prééminence, ces dernières années, de ce qui semble devenir la filière marocaine. Al Guerbouzi, soupçonné dans un premier temps, a beau être Anglais, il n’en est pas moins Marocain. Et si l’opinion européenne le découvre, au pays, on le connaît bien, puisqu’il y fut condamné par contumace à 20 ans de prison en décembre 2003. Mohamed Bouyeri est Hollandais, cela n’enlève rien à son origine rifaine. Jamal Zougam est Espagnol et Madrilène mais tout aussi Tangérois. Abdelghani  Mzoudi vivait en Allemagne mais sa marocanité est incontestable. Abdelkrim Thami Mejjati, lui, avait le privilège d’être le Marocain le plus recherché dans le monde. Il est mort, arme à la main, à Riyad. Et puis Yacine Chekouri, le Milanais. Et puis Zacarias Moussaoui, le Français. Tous d’origine marocaine. Tous ont tutoyé le terrorisme. Qui avait accusé les services marocains des attentats de Casablanca ? Qui ?

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