Chroniques

Label marocanité : Tuquoi, la camelote

Ce mois –ci, il y a deux livres qui explorent les multiples facettes de Chirac. L’un de Franz Olivier Giesbert qui dissèque le naufrage du système chiraquien. L’autre de Jean-Pierre Tuquoi qui traite des relations du président français avec la monarchie marocaine. Si le Giesbert est un blockbuster lumineux, puissant et acerbe, le Tuquoi, est une contrefaçon(1) veule, méchante et sans moralité. Si on pardonne au Giesbert le fiel du réquisitoire, c’est parce que le livre est servi par une plume ensorcelante et une déontologie à toute épreuve. C’est loin d’être le cas du Tuquoi qui, comme à son habitude, trempe sa plume dans les caniveaux fétides. Si le Giesbert est encensé par la critique, le Tuquoi n’est même pas connu par des libraires. Je n’en avais jamais fait le constat avant d’acheter le livre, cette semaine: Tuquoi est connu chez l’élite africaine et maghrébine. Il est presque inconnu dans son propre pays. Sans faire de la psychologie de souk, il doit y avoir un lien entre ce manque de renom et l’acharnement que fabrique industriellement Tuquoi sur le Maroc. On frise la psychiatrie. Cela doit le rendre tellement malade d’être ignoré en France que le Maroc en est devenu sa ration de thérapie. La terre chérifienne, sa dose de morphine. La monarchie, sa planche de salut. Orphelin de popularité, il est prêt, pour en goûter, à «nocer» avec des cannibales. Et même avec Driss Basri. Comment, sinon, comprendre cette crispation pathétique de la plume de Tuquoi sur le Maroc. Cela ne lui suffit pas de persifler le pays à longueur d’années et d’articles. Voilà qu’il lui consacre ses loisirs, son temps libre et des livres.
Rien, au Maroc, ne trouve grâce à ses yeux. Il met une telle ardeur à discréditer tout sur son passage et dans ses paragraphes. Quand il n’est pas usufruitier de la calomnie, il fait un usage outrancier de l’insinuation. En même temps, son univers marocain est un réduit. Un tout petit enclos pour ne pas dire un huis clos étouffant. Il est composé de quelques personnages patibulaires, quelques acolytes frustres et d’une animosité abondante pour la monarchie. Qui nous révélera, un jour, l’origine de la haine qui ravitaille Tuquoi?
Et le livre, alors ? Chirac n’y est qu’un prétexte. La cible de Tuquoi est Mohammed VI. Cette méthode, il l’a déjà adoptée dans son dernier livre où «pour comprendre le fils, il fallait passer par le père». Résultat? que dalle ! Un énième livre sur feu Hassan II composé par un esprit médiocre. Pour capturer le portrait de Mohammed VI qui demeure une énigme pour lui, il est obligé de dessiner, par procuration, une figure tutélaire ou désignée comme telle. Ainsi, pour écrire ses livres, Tuquoi fonctionne comme un crabe. Il pense et marche de biais comme la lâcheté.
Y a-t- une énigme Tuquoi ? Oui et c’est grave docteur ! Ce monsieur ne distingue plus la frontière entre la démagogie et la défense de la morale. En outre, il a une fascination pour les étoiles des palaces marocains, ces lieux de prévarications et de concussions…
De grâce ! Qu’un mécène marocain, magnanime et généreux, invite Tuquoi pour un séjour à la Gazelle d’or. C’est probablement son désir le plus inavoué.

(1) – Dans le sens où il fait du copier coller
 avec ce que tout le monde sait.

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