Beaucoup de journalistes, étrangers notamment, n’y comprennent rien et écrivent réellement n’importe quoi à ce sujet. Il faut dire que l’on donne peu souvent la parole à ceux qui font cet acte et que ce sont surtout les journalistes, les sociologues, les historiens ou encore les «anti» qui s’expriment…
Je voudrais ici, en tant que citoyen marocain, sujet de Sa Majesté et patriote «de terrain», donner le sentiment de celui qui fait ce serment. En prêtant allégeance c’est en fait un lien que l’on tisse!
Un lien qui unit un Marocain à son Roi et cela dans la plénitude de ces 2 termes : le citoyen du pays et le sujet du Souverain, qui dans notre cas s’imbriquent étroitement. Est-ce cela que ceux qui prétendent savoir mieux que nous ce qui serait bon pour nous, ne peuvent saisir -coincés qu’ils sont dans leurs idées préconçues- ne parviennent pas à assimiler ?
Pourtant pour nous cela est limpide : il y a quelque chose de spirituel, de patriote, d’affectif, de religieux, d’historique dans l’acte d’allégeance.
Le Roi est «de la famille» en tant que Marocains nous avons vécu sa naissance, son enfance, son adolescence, celle de son Père, de son Grand-Père, de ses Ancêtres… cela fait partie intégrante de notre mémoire individuelle et collective. Et tout en étant de la famille, il nous a à sa charge, il assure notre présent et notre avenir communs et nous lui en sommes reconnaissants !
Il nous protège !
S’ajoute à ce rôle celui du Guide Religieux, il est Amir Al Mouminine et là aussi en cela il nous guide, il a la mission de dire le bien et le mal.
Et puis sa Personne est le symbole suprême de la Nation, lui prêter allégeance est faire serment au pays: c’est à ce Roi, représentant tous ces symboles à la fois que nous embrassons la main. Nous embrassons la main de notre mère, de notre père, d’un aïeul, de l’imam, d’un savant, d’un chercheur… de quelqu’un qui nous apporte un supplément d’âme… bref de celui ou celle qui représente pour nous l’affection, le respect, la reconnaissance…
Nombre de pays occidentaux ont tout désacralisé, ils en payent le prix : lorsque l’on nivelle tout par le bas et que plus rien ni personne n’indique les valeurs, c’est le chacun pour soi qui règne.
Nous c’est notre Roi qui règne !
Pour faire Nation, selon la formule en vogue actuellement, il faut créer du «Commun», nous notre Commun est ancestral et notre Roi l’incarne.
Un non-Marocain peut-il comprendre cette osmose?
Sans doute que oui, s’il sort de ses a prioris et de sa zone de confort. Mais comme souvent lorsqu’ils ne comprennent pas ou que cela ne rentre pas dans leurs schémas de pensées, bien étriquées en l’occurrence, les «sachants» tournent en dérision ou condamnent…tellement plus facile !
Je suis un enfant de mon temps, je revendique une modernité bienvenue lorsqu’elle m’enrichit, et je revendique ma part de tradition qui porte des valeurs ancestrales, qui me fait appartenir à un groupe… tout cela est constitutif de mon identité. Pourquoi certains voudraient-ils m’amputer d’une partie de moi-même ? Au nom d’un modèle qu’ils auraient défini eux-mêmes, d’un moule dans lequel je devrais entrer ? Chaque année je renouvelle avec bonheur ce serment d’allégeance qui me libère de tant de chaînes factices, inventées par d’autres qui ne savent rien de moi, et ce lien spirituel et physique est la digue qui protège ma marocanité…
