Chroniques

L’autre jour : Enseignes

Les Emirats Arabes Unis donnent l’exemple dans l’intransigeance en matière d’enseignes et d’inscriptions au fronton des édifices publics et des commerces : là-bas toute faute d’orthographe ou de syntaxe sur ces inscriptions est sanctionnée par de lourdes amendes aux dépens des contre-facteurs et l’obligation leur est faite de rectifier sur le champ les écrits erronés, afin de préserver et la langue et le paysage urbain des agressions du mauvais goût et de la légèreté envers la norme de la langue. Pour imposer le respect de la loi en la matière une véritable milice veille au grain et verbalise sans appel. A voir ce qui se passe dans nos villes, grandes ou petites, on est constamment horripilé par la fantaisie et la légèreté avec lesquelles on traite cette question, que ce soit dans le contenu ou dans la forme. Passés les gags, les plaisanteries, les coquilles et toutes formes de sarcasmes suscités par les à peu près de la langue, on est quand même inquiet par rapport à l’atmosphère générale du laisser aller et de l’improvisation qui prédominent en la matière. De sorte que toute personne, finalement, peut faire ce qu’elle veut, et on ne s’en prive pas. On prend un pinceau, un bout de bois, un roseau ou n’importe quoi qui peut faire fonction d’instrument de transcription. On le trempe dans n’importe quel liquide qui peut laisser une trace : peinture, encre, smakh, goudron dilué ou autres liquides plus ou moins douteux. Parfois même, on opte pour le «deux en un» en utilisant un simple bout de charbon de bois pour tracer, en un style d’écriture qui peut faire le bonheur d’un graphologue, des formules qui se veulent enseignes, ou avis publics genre «Il est interdit d’uriner et de jeter des ordures ici» ; peut-être l’avis le plus répandu dans nos quartiers, informant sur le ras-le-bol des riverains incommodés par cet autre laisser-aller, laisser-faire. Et l’on fait…partout ! Là, il ne s’agit que de la forme. Quant au contenu, c’est encore plus aléatoire et souvent aussi très hérissant. Passons sur la manière très «performance» de doubler ou de sous-titrer les enseignes : entre la transcription pure et simple du français, voire de l’anglais en caractères arabes, la traduction très fantaisiste et très libre des dénominations, il y a toute une gamme de (mauvais) traitements imposés aux enseignes et exposés au regard de manière très agressive, le plus souvent. Tout semble se faire en totale impunité, alors que cela devrait relever des municipalités qui sont en charge de tout ce qui touche de près ou de loin au cadre de vie et à l’environnement visuel des citoyens.

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