Notre ministre chargé des RME – appellation pudibonde pour désigner toutes les personnes qui vont trimer ailleurs au lieu de chômer ici – nous apprend, tout fier, que 48 % de ces trimeurs sont en réalité des trimeuses. de plus, il paraît que dans les années 70, elles n’étaient que 20 % à choisir, plus ou moins, de s’expatrier. Il faut juste rappeler que dans ces années-là, peu de maris ou de pères pouvaient accepter que leurs femmes ou leurs filles deviennent maçonnes à Lyon ou à Bruxelles, ou bien partent au charbon en Lorraine ou dans les Cévennes. C’est vrai que 48 % est un chiffre surprenant, mais même si je ne suis pas un spécialiste de la fuite en avant vers le haut, je trouve tout à fait normal que nos concitoyennes décident, elles aussi, de se faire la belle. Après tout, comme disait l’autre, les femmes sont des hommes comme les autres. Et quand, nous dit-on, «près de la moitié de la population marocaine aimerait émigrer à l’étranger», pourquoi alors nous étonner que nos femmes soient en première ligne de départ ?
A demain