ChroniquesUne

Le phénomène «One Day»

© D.R

Outre le terrain de la vraie vie, j’ai aussi constaté une vraie inflexion de tendance sur les réseaux sociaux où l’on sent que l’empathie, la bienveillance, le désir de fraternité prennent le pas sur les dérives haineuses et violentes.

La période difficile que nous traversons semble ne plus avoir de fin et lorsque nous croyons approcher de l’issue, nous revenons quasiment à la case départ.
Le virus fait des ravages mais hélas les dégâts collatéraux se multiplient, tant sur le plan psychologique que financier ou relationnel.
Nombre d’entre nous sombrent dans une déprime sans fond, dont il sera ardu de se sortir une fois l’épidémie derrière nous.
Le manque de perspectives, d’horizon, de vision -ne serait-ce qu’à long terme- fait que nous survivons, bien plus que nous ne vivons…
Jusqu’à quand ?

Telle est la question qui nous taraude tous et à laquelle bien malin serait celui qui trouve une réponse.
Pour autant je voudrais consacrer cette chronique à nous remonter collectivement le moral : nous devons absolument nous focaliser sur les choses qui marchent, malgré tout, et sur les signes qui nous font espérer en l’avenir.
Je voudrais donc vous parler de ce que je vois, de ce que je vis, de ce qui se passe sur le terrain -souvent peu connu, peu médiatisé mais qui permet de colmater bien des brèches et d’entrevoir ce que pourrait être notre société post-Covid.
Quelques exemples donc : ces actions initiées par de jeunes acteurs associatifs, à travers le Royaume, telles «Lkhobz kaitsena/pain en attente», ou encore toutes ces opérations de solidarité envers nos compatriotes des régions montagneuses ou enclavées, où des jeunes se mobilisent afin de collecter des vêtements chauds pour les enfants… et de telles initiatives se multiplient partout…
Outre le terrain de la vraie vie, j’ai aussi constaté une vraie inflexion de tendance sur les réseaux sociaux où l’on sent que l’empathie, la bienveillance, le désir de fraternité prennent le pas sur les dérives haineuses et violentes.
Pour illustrer mon propos je voudrais citer une activité que j’ai moi-même initiée, et dont très sincèrement je n’aurais jamais pu imaginer un tel succès.
Une amie très engagée dans le combat pour le vivre-ensemble m’a fait parvenir il y a quelques jours une vidéo où un jeune chanteur de reggae, juif, nommé Matisyahu, a demandé à 3.000 musulmans et juifs à Haïfa (qui ne se sont jamais rencontrés auparavant) de venir et d’apprendre avec lui la chanson «One Day» en moins d’une heure…
Ils ont aussi appris à chanter et harmoniser la chanson en trois langues différentes et en ont fait un clip.

Conquis par cette vidéo magnifique et d’une émotion à fleur de peau, j’ai alors voulu la partager en la publiant sur Facebook sur le compte du Club Salam Lekoulam – réunissant compatriotes marocains musulmans et juifs du monde entier – et sur mon propre compte LinkedIn.
Le résultat est époustouflant à tel point que l’on peut parler de véritable phénomène : en quelques jours la vidéo a été vue plus de 320.000 fois, a reçu plus de 6.200 likes et m’a valu plus de 500 messages venus du monde entier -et croyez-moi, au moment où je vous écris ces lignes le phénomène continue de prendre de l’ampleur – du jamais vu pour une telle publication qui n’est ni un «tube» du showbiz ni une vidéo montrant de la violence, du sexe ou du voyeurisme – mais l’exact contraire.
Ces 3.000 voix chantant «One Day» à l’unisson ont embrasé la Toile : de partage en partage elles font le tour du monde, aucun commentaire négatif n’a été enregistré, bien au contraire toutes les personnes ayant réagi ou m’ayant envoyé un message, ont expliqué avoir été «émus aux larmes», avoir repris «espoir en l’humanité» y avoir puisé «des raisons d’y croire», croire en la force de l’amour, de l’union, de l’unité !

Voici quelques-une de ces réactions:
– Je n’ai qu’une envie c’est de chanter avec les 3.000 personnes.

– Emue aux larmes ce dimanche matin. Quelle beauté ! Quelle force, quelle puissance !

– Il faut un soleil pour réchauffer les cœurs. Il faut de l’espoir pour vivre. Il faut de l’amour pour dépasser la haine. Le chant réunit les âmes, fait monter les vibrations et permet de faire des miracles.

– C’est normal d’avoir les yeux humides et le corps qui pique après avoir visionné cette vidéo ?
C’est ouf ce que l’harmonie de l’humain peut renvoyer comme énergie.
One Day, one Love, with Peace.

– Honnêtement je ne suis pas très émotif extérieurement mais là c’est clairement bouleversant… J’espère qu’un maximum de gens verront cette vidéo tout en laissant couler quelques larmes de plaisir pour ce moment exceptionnel…

Et les messages d’espérance comme ceux-ci foisonnent, je voulais vous faire partager cet épisode des réseaux sociaux car pour moi il représente la foi que nous devons avoir en l’avenir et en la force des sentiments.
LinkedIn n’est pas un réseau habitué à ce genre de publications mais son succès montre que l’empathie, la fraternité y ont leur place, impulser un tel élan dans cet espace est nouveau et prometteur.
Oui la période que nous vivons est dure, anxiogène mais les fleurs qui en émergent nous font espérer le renouveau, nous font entrevoir ce que pourra être l’après-pandémie si nous le voulons…

Articles similaires

EconomieUne

Le 12ème Global Money Week démarre au Maroc

Cette campagne internationale se veut une occasion de sensibiliser les jeunes aux...

ActualitéCouvertureUne

Les banques marocaines face aux nouvelles menaces de l’IA

Un nouveau défi pour le secteur bancaire qui investit lourdement pour préparer...

EditorialUne

Métamorphoses à vue d’œil

L’évolution des chiffres de la téléphonie dévoilée récemment par l’ANRT (lire article...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux