ChroniquesUne

Le Polisario, la grande impasse !

Mustapha Tossa Journaliste éditorialiste

Alors que s’accumulent les soutiens internationaux à la souveraineté du Maroc sur son Sahara, se rétrécissent comme dans un effet de balancier les chances de survie et de maintien du Front Polisario. Ces milices armées financées et parrainées par le régime militaire algérien sont devenues un fardeau même pour ceux qui le soutiennent.

Une des séquences parlantes de cette nouvelle situation est à trouver dans des images qui ont fait récemment le bonheur des réseaux sociaux . Ce fut récemment à Nouakchott lors de la cérémonie d’investiture du président mauritanien réélu Mohamed Ouled El Ghazouani. Le chef du Polisario Brahim Ghali, alias Ben Batouche à l’état civile algérien, fut reçu avec des pincettes dans le nez par le président Mauritanie. C’est à peine qu’il a réussi à cacher son malaise de recevoir une anomalie politique.

Il est vrai que la Mauritanie reconnaît la Fantomatique RASD. Mais tout indique qu’il ne s’agit que d’une question de temps pour que Nouakchott retire cette reconnaissance devenue anachronique par rapport à la nouvelle dynamique régionale et internationale qui entoure ce conflit du Sahara.
Tout aussi anachronique est la position officielle algérienne qui s’accroche de manière autiste au rêve séparatiste du Polisario. La nouvelle crise politique provoquée avec la France après la lettre d’Emmanuel Macron au Roi Mohammed VI dans laquelle il apporte un soutien sans équivoque la souveraineté du Maroc sur le Sahara a provoqué une onde de choc inédite dans l’opinion algérienne. Et l’on commence à s’intéresser sérieusement à cette affaire du Polisario pour laquelle le régime algérien est prêt à brûler tous ses vaisseaux, le Polisario.

Bien avant les récentes évolutions de cette crise régionale, le Polisario n’a jamais été une affaire du peuple algérien. Il n’a jamais été constaté une quelconque manifestation populaire pour défendre cette «cause». Le Polisario a toujours été un simple dossier au sein de la sécurité militaire algérienne, ni plus ni moins. Tant que cette crise était gérée de manière floue et opaque, la société civile et l’élite algérienne étaient mises à l’écart de cet enjeu. Le maximum qu’on demandait, était de répéter les éléments de langage de l’armée algérienne sur le sujet.

Aujourd’hui alors qu’on est parvenu à un stade où l’engagement algérien auprès du Polisario pourrait impacter les intérêts directs de cette population auprès de pays aussi proche que la France, les enjeux redeviennent plus cruciaux. D’où la floraison dans les réseaux sociaux d’algériens, qu’ils soient influenceurs ou citoyens lambda qui s’interrogent à haute voix sur la pertinence des choix de leur armée à investir dans une cause dont ils ne perçoivent pas l’intérêt qui mérite et justifie un tel sacrifice.

Il y a une unanimité à penser que l’inévitable mise en pratique du plan de l’autonomie proposée par le Maroc et adoubé par la communauté internationale mettraient en grande difficulté le régime algérien qui aura à gérer sur son territoire des milices qu’il a lui même armées. Le Polisario va cesser d’être un problème pour le Maroc pour devenir celui du régime algérien. Un enjeu sécuritaire de taille dont le démantèlement aura un prix politique évident.

Pour le Maroc, un des enjeux diplomatiques majeurs va se jouer dans les prochaines semaines ou mois sur le théâtre africain. L’Union africaine est la seule structure qui accueille à l’intérieur de ses rangs une république artificielle créée de toute pièces par Alger. Le dernier combat diplomatique marocain en la matière est de convaincre les pays de cette union africaine d’expulsion « cette république sahraouie » dont l’existence au sein de cette union est frein majeur au développement des pays africains puisqu’elle empoisonne les relation internationales et les dynamiques de coopération entre l’union africaine et les autres conglomérat de pays et de puissances.

Face a cette nouvelle situation ou l’idéologie du séparatisme a perdu pied, le régime algérien n’a d’autres choix qu’entre le sacrifice du Polisario et la politique de la terre brûlée . Dans la première hypothèse, il s’agit de procéder lui même à la purge d’un instrument de guerre qu’il a gavé lui même d’armes et d’illusions. Cela augure de secousses internes qui peuvent être meurtriers . Dans le seconde, il s’agit d’adopter une démarche suicidaire en lançant les forces du Polisario dans une guerre ouverte contre le Maroc avec tous les scénarios de déflagrations régionales qui vont avec ..

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