Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Mustapha Tossa Journaliste éditorialiste

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose de sérieux problèmes à l’Afrique d’aujourd’hui qui rêve de performances et de résultats à la hauteur des ambitions de sa jeunesse.

Il y a une vérité politique aujourd’hui incontestable. Ce qui se passe autour du Polisario dans l’actualité politique et sportive africaine doit interpeller plus d’une capitale dans ce continent. L’affaire du Polisario empoisonne depuis des années les relations de l’Union africaine avec ses partenaires internationaux. Et elle vient de démontrer, preuve à l’appui, qu’elle peut dérégler les activités sportives de ce continent à travers la désormais très célèbre affaire du club du RS Berkane.
Dans son interaction avec les autres regroupements régionaux, il n’y a pas une seule rencontre que l’Union africaine a tenue sans qu’une polémique soit déclenchée autour de la présence de cette fameuse RASD, création artificielle de l’Algérie, financée, armée et parrainée sur le plan diplomatique par ce pays. Il est vrai que sa non-reconnaissance par une majorité écrasante de pays rend impossible sa présence à ces réunions internationales. Mais chaque rencontre est précédée d’un mélodrame politique. Les derniers en date concernent les rencontres institutionnelles entre l’Union africaine avec des structures ou des pays comme le Japon, la Russie, l’Arabie Saoudite, l’Union européenne ou le Conseil de coopération du Golfe.
Parce que ces pays et ces organisations ne reconnaissent pas le Polisario, ces rencontres se passent généralement sous tension et sont handicapées dans leurs résultats et leurs ambitions. Généralement les intérêts de ces pays africains sont amoindris par cette désorganisation politique et diplomatique que provoquent les multiples tentatives algériennes d’imposer la présence du Polisario à ces rencontres internationales. Et au lieu de se concentrer sur les meilleures manières de servir les intérêts des pays africains dans leurs relations avec ces organisations et acteurs internationaux, une immense énergie est dépensée pour gérer la présence du Polisario au sein des instances de l’Union africaine.
Récemment, une des importantes instances de cette Union africaine, la Confédération africaine de football, a eu à gérer un grand dysfonctionnement à cause du comportement du régime algérien qui, malgré les décisions et les adjonctions de la CAF, a refusé de rendre les maillots au club RS de Berkane et a empêché la tenue d’un match de foot important pour les éliminatoires de cette épreuve footballistique africaine. La raison invoquée par ce régime algérien, obsédé par le Maroc jusqu’à la pathologie collective, la présence sur ce maillot d’une carte du Royaume du Maroc.
Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose de sérieux problèmes à l’Afrique d’aujourd’hui qui rêve de performances et de résultats à la hauteur des ambitions de sa jeunesse. La multiplication des couacs et des dysfonctionnements liés à la présence du Polisario au sein de l’Union africaine est de nature à encourager les démarches de l’exclure et de lui retirer les reconnaissances qui lui donnent encore la possibilité de jouer les trouble-fêtes.
Pour le Maroc comme pour le régime algérien, un des enjeux majeurs de leur actuel bras de fer se passe sur le théâtre africain. Rabat voudrait convaincre les capitales qu’il est dans l’intérêt de l’Afrique de se débarrasser de ce boulet qu’est la fantomatique RASD, tandis qu’Alger s’accroche de toutes ses forces à la présence du Polisario au sein de l’UA, même si le régime algérien sait que le sort de cette crise se décide au sein des Nations Unies et que toute solution adoptée par la célèbre organisation new-yorkaise pèsera de manière déterminante sur le maintien ou non du Polisario au sein du l’Union africaine. Et si on rajoute à ce tableau angoissant pour les pays africains le cauchemar sécuritaire que représentent les milices armées du Polisario et leurs interactions avec des organisations terroristes dans le Sahel, la conviction est lourdement installée que ce Polisario est à la fois un frein producteur de dysfonctionnements à tous les niveaux africains mais aussi une menace pour la paix et la stabilité de toute la région. Le Polisario devenu un véritable poison pour l’Afrique doit être éliminé par tous les moyens diplomatiques. La pédagogie, la persuasion, le réalisme politique sont autant d’instruments à la disposition de la diplomatie marocaine et de ses alliés africains pour convaincre les instances de l’Union africaine qu’il est temps de se débarrasser d’un fardeau, le Polisario, qui handicape son essor économique, pollue ses relations internationales et constitue un danger sécuritaire majeur pour sa stabilité.

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