Entêtement
La leçon majeure à tirer de ce comportement suicidaire algérien est que le régime algérien est prêt à toutes les pertes pourvu que son soutien au Polisario soit maintenu. Cette lourde implication algérienne est en contradiction totale avec l’expression diplomatique de l’Algérie sur le conflit.
Le régime algérien et le Polisario est une histoire d’intérêts mutuels et de psychologies imbriquées qui reste encore à décrypter. En effet, il y a un constat que personne, même parmi les rares alliés de l’Algérie, ne peut nier. Le régime algérien est en train de vivre une forme d’autisme politique d’une grande profondeur. Ses dirigeants ont l’air d’avoir déclenché «Le mode Avion» dans leurs perceptions et interactions avec les affaires du monde. Ils vivent dans un autre monde où ils croient dur comme fer aux mensonges et aux mythes qu’ils ont eux-mêmes inventés. Qu’importe pour eux que le match diplomatique sur le Sahara marocain soit plié, que la communauté internationale, en l’occurrence les Nations Unies, s’apprête en octobre prochain à valider l’option de l’autonomie comme solution exclusive à cette discorde régionale, les dirigeants algériens vivent sur un logiciel complètement dépassé, avec des slogans éculés, des prétendues solutions totalement anachroniques. Le pire est qu’ils se sont inventé une réalité virtuelle où leurs obsessions incarnent pour eux le réel.
Cet entêtement à s’accrocher à des chimères interpelle énormément sur ses véritables raisons. Sauf à vivre dans le déni total, tout le monde est arrivé à la conclusion politique qu’il y a une impossibilité à créer un sixième État au Maghreb. Devant ce constat limpide, comment expliquer que le régime algérien puisse continuer à investir sur des chimères et provoquer une hémorragie de son économie au point d’aggraver la crise du pays et de priver ses propres citoyens de jouir de leurs richesses?
Dans sa perception de cette question saharienne, le régime algérien vit dans un monde parallèle, une planète de réalités virtuelles. Il refuse d’admettre ses échecs, ses mauvais choix et persiste à vendre aux Algériens un des plus gros fake news de la politique au Maghreb, l’aventure séparatiste du Polisario.
Pire qu’un investissement politique et financier inutile, le régime algérien s’arrange pour lier ses choix diplomatiques à la question saharienne. Ainsi après le grand psychodrame drame diplomatique qu’il a provoqué avec l’Espagne après que cette dernière a reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara, il avait répliqué cette crise avec Paris après qu’Emmanuel Macron a apporté son soutien à la marocanité du Sahara.
Les relations internationales du régime algérien sont impactées par cette affaire du Sahara au point de collectionner les animosités et les ruptures, au grand dam des Algériens qui s’interrogent: Cette affaire du Sahara vaut-elle que l’Algérie se fasse hara-kiri au détrimnt de son économie et sa réputation juste pour les beaux yeux du séparatiste Ibrahim Ghali ?
La leçon majeure à tirer de ce comportement suicidaire algérien est que le régime algérien est prêt à toutes les pertes pourvu que son soutien au Polisario soit maintenu. Cette lourde implication algérienne est en contradiction totale avec l’expression diplomatique de l’Algérie sur le conflit. Alger tente par tous les moyens de faire croire que le pays n’est pas partie prenante de ce conflit et c’est sur la base de cette affirmation que l’Algérie refuse de participer aux tables rondes préconisées par les Nations Unies.
Les profondes raisons qui expliquent ce soutien aveugle sont à trouver dans l’usage politique par le régime algérien de cette crise du Sahara. La mobilisation anti-marocaine vise davantage à empêcher les Algériens de s’interroger sur les échecs économiques et la situation liberticide de leur pays. Le Polisario a bon dos de servir de muraille de fumée pour cacher ces failles gouvernementales successives. Il n’est donc pas dans l’intérêt de ce régime que cette crise puisse se terminer. Elle priverait le régime algérien d’un précieux levier de camouflage et de justification d’échecs. L’autre raison derrière cet entêtement algérien est son besoin de se procurer une ouverture sur l’Atlantique à travers la création d’un État factice entre le Maroc et la Mauritanie. Le Maroc avait compris ce besoin et avait proposé aux pays du Sahel, pour les désenclaver, une ouverture sur l’Atlantique. L’Algérie est concernée par cette proposition marocaine à condition que tout se fasse dans le cadre de négociations politiques directes entre les deux pays. Mais cela suppose un vrai changement de stratégie algérienne à l’encontre du Maroc. Ce qui, au vu de l’ampleur du déni algérien, paraît pour le moment une mission impossible.














