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Législatives 2021 : It’s now or never

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Les élections législatives du 8 septembre 2021 ont parlé. Les résultats marquent une rupture totale avec le passé et surtout les dix dernières années. Le RNI sort vainqueur (102 sièges). Le PAM (86 sièges) et l’Istiqlal (81 sièges) complètent le trio de tête. Le PJD essuie une défaite qui restera dans les annales de la politique marocaine, avec 13 sièges. Les autres partis (USFP, MP, PPS et UC) complètent la nouvelle carte politique marocaine.

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Par Dr Imane Kendili
Psychiatre-addictologue

Les Marocains ont donc complètement chamboulé le paysage partisan marocain lors du scrutin du 8 septembre 2021. Ils ont changé la donne de manière fondamentale. Leur vote a été tranchant à plus d’un égard. Les résultats traduisent un vote-sanction qui rend compte de deux points essentiels à prendre en compte pour lire la nouvelle carte politique marocaine. Premièrement, les Marocains ont décidé de sanctionner le gouvernement sortant et le parti aux commandes, à savoir le PJD, avec ses caciques qui ont donné dans l’amateurisme et l’attentisme les plus basiques, sans aucune audace politique, sans la moindre prise de risque. Deuxièmement, les électeurs ont démontré par les actes qu’ils veulent des changements profonds, qu’ils attendent beaucoup du nouveau gouvernement à qui ils donnent une chance historique à ne pas rater pour se pencher essentiellement sur les grandes urgences nationales, à savoir : la question sociale, la santé, la justice, l’école et l’enseignement, l’habitat et la culture dans ses différentes ramifications et manifestations.

Cela traduit aussi une volonté certaine de montrer aux différents partis politiques marocains que sans les citoyens, ces formations politiques ne valent rien du tout. Que c’est la base électorale qui est leur raison d’être et leur caution morale pour diriger les affaires d’une nation, résolument tournée vers l’avenir, avec tous les défis que cela suppose. Après une décennie où le PJD a eu tout le temps nécessaire d’entreprendre des réformes de fond en incarnant une politique offensive et pragmatique, c’est aujourd’hui au tour du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et du parti de l’Istiqlal, avec l’USFP, le PPS et le MP de s’entendre pour former une alliance politique solide, capable d’incarner véritablement la rupture avec le passé, avec tous ses ratages et ses échecs qui ont ralenti la bonne marche du Maroc. Pour arriver à mettre sur pied une vision politique réaliste et pragmatique, avec les compétences humaines qui peuvent porter cette vision et la rendre tangible sur le terrain des réalités politiques, économiques, sociales et culturelles, il faut mener des pourparlers sur la base de l’exigence du résultat. Il faut des tractations serrées et profondes pour dégager les femmes et les hommes qu’il faut pour porter ce nouveau projet de société, tel qu’il est détaillé dans le nouveau modèle de développement, conçu, pensé et réfléchi par une équipe pluridisciplinaire, qui a mené un travail de longue haleine pour sortir avec des directives et des recommandations à la fois crédibles et faisables.

Pour être en phase avec ce gigantesque chantier de règne, le nouveau gouvernement est sommé de cibler les priorités et de suivre cette feuille de route tracée de manière claire et limpide par SM le Roi Mohammed VI, qui vise l’essor du pays pour les deux prochaines décennies, qui seront cruciales et charnières pour installer le Maroc comme un grand leader régional, à la fois dans le monde arabe, en Afrique et comme le partenaire privilégié de l’Union européenne et des Etats-Unis d’Amérique, de la Russie et de la Chine. Aujourd’hui, où en sommes-nous avec les négociations pour former ce nouveau gouvernement tant attendu par les Marocains, toutes couches sociales confondues ? Pour avoir un gouvernement de compétences, une coalition de technocrates, qui mise sur l’intelligence, nous avons besoin de sang neuf, de nouveaux profils, avec une bonne place pour les jeunes qui en veulent, qui ont la capacité d’assumer leur rôle dans une équation politique qui voit loin et à long terme. Pour ce faire, la meilleure option demeure une coalition rationnelle autour du RNI. Cette coalition peut donner corps à une majorité confortable. Ce qui créerait un équilibre naturel entre majorité aux commandes et une opposition, elle aussi confortable avec les autres partis.

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