Mieux communiquer, mieux vivre…
Dans un monde professionnel où les chiffres ont souvent la priorité sur le bien-être des employés, l’empathie émerge comme un concept, une notion, une compétence je dirais, à la fois précieuse et parfois mal comprise.
Qu’est-elle réellement lorsqu’il s’agit de la pratiquer au travail, et pourquoi devrait-elle nous intéresser tellement ?
En gros, l’empathie, nous dit-on, c’est cette capacité à se mettre à la place des autres, à ressentir leurs émotions et à comprendre leurs points de vue qui servirait donc à mieux se positionner, mieux s’adapter, mieux conclure, mieux argumenter, mieux vendre, mieux produire, mieux s’aligner face à cet autre… Un univers de mieux faire, mieux communiquer, mieux travailler, autrement dit un outil de communication et de productivité au travail, voilà !
Super pratique pour éviter les disputes autour de la machine à café !
Elle a de nombreux bénéfices, je peux en témoigner moi-même, car je m’applique et m’entraîne à la manier depuis des années et elle m’a donné de bons résultats. Oui, oui je ne suis pas née coach, et je continue à apprendre tout comme le commun des mortels. D’ailleurs, un coach se doit de préserver dans son travail sur lui-même, pour mieux accompagner l’autre…
Revenons à notre empathie en milieu professionnel, en premier bénéfice je citerais qu’elle renforce la collaboration. Prenons, par exemple, une équipe qui travaille sur un même projet. Si l’un des membres de cette team venait à éprouver des difficultés personnelles, un collègue empathique se rapprochera de lui pour comprendre la situation et tenter de le rassurer ou lui apporter un soutien. Cela aura un impact positif sur ladite équipe créant ainsi un environnement où chacun se sent en sécurité émotionnelle et sera donc prêt à donner le meilleur de lui-même.
Ensuite, je dirais que cette chère et bienveillante empathie au travail réduit ce non cher stress. Je vous embarque une nouvelle fois dans une nouvelle situation pour mieux vous communiquer mes propos. Imaginons maintenant un manager qui note qu’un employé est particulièrement tendu avant une échéance importante. Au lieu de le presser et l’équipe avec pour qu’elle travaille plus dur, plus vite et peut même projeter ce beau monde vers sanctions ou menaces, il propose un déjeuner détendu pour discuter des obstacles rencontrés, ou une entrevue autour d’un café ou un simple je te comprends tellement soulageant. Des actions faciles et accessibles à tous qui vont désamorcer tensions et conflits et favoriser un échange constructif et donc un climat de travail productif.
La citation la plus parlante de l’empathie en général et notamment professionnelle, que je me plais à citer et un dicton en darija marocaine qui dit : Donne-moi quelqu’un qui me comprend et ne me donne rien !
Je laisse à vos mémoires et à vos imaginaires libre cours au choix des situations vécues ou espérées, inspirées par ce vieux mais toujours actuel dicton…
Qui aurait cru que se soucier de la cafetière vide pourrait mener à un projet innovant ?! Ou qu’un croisant offert une matinée d’automne dans un bureau ferait vivre l’envie d’une réunion ultra proactive, collaborative à en revendre, efficiente à ne plus en pouvoir, voire excellente…
Après toutes ces louanges à notre empathie professionnelle, ne m’en voulez pas de vous énumérer certaines de ses limites qui pourraient surgir si elle n’est pas maîtrisée comme il le faut ou plutôt si elle est utilisée sans limites de vitesse…
Trop d’empathie peut entraîner une surcharge émotionnelle. Si chaque réunion se transforme en séance de thérapie, on risque de perdre de vue les objectifs. Une équipe qui passe plus de temps à discuter des problèmes personnels qu’à avancer sur des projets risque de stagner. Il est difficile de se concentrer sur un planning quand tout le monde est en train de partager ses ressentis sur le dernier épisode de la série à succès. Ceci n’est plus empathie mais plus sympathie exagérée à un mauvais timing et donc automatiquement baisse de productivité.
Un autre comportement à risque qui n’est pas du tout empathie mais plutôt une manipulation émotionnelle déguisée en celle-ci. Par exemple, un employé qui utilise ses problèmes personnels à répétition pour justifier ses retards répétés dans ses tâches et son non-respect des échéances. Cette approche pseudo-empathique est souvent exploitée pour éviter ses responsabilités professionnelles, provoquant ainsi un déséquilibre dans l’équipe.
Pour maîtriser cette compétence tant demandée aujourd’hui et mieux réussir sa mission professionnelle plusieurs leviers peuvent être actionnés. Tout d’abord, la formation en entreprise, en format ateliers interactifs sur l’écoute active et la communication, avec des jeux de rôle où les participants pratiqueraient l’empathie dans des scénarios courants, apprenant ainsi à mieux répondre aux besoins des autres. C’est-à-dire à mieux communiquer et mieux vivre au travail !
Les entreprises se doivent de promouvoir et d’instaurer une culture qui valorise le bien-être des employés, à encourager des feedbacks réguliers sur les interactions, ce qui permet d’ajuster les comportements. J’encourage à instaurer des rencontres dédiées à l’empathie, où les employés partagent des expériences positives et des points à améliorer, installent cette notion dans le quotidien de l’entreprise en tant que valeur centrale et non accessoire.
Pour terminer ma chronique de la semaine, je citerais le lien crucial qui existe entre l’empathie et le leadership. Un leader empathique inspire confiance et loyauté. Le contraire est vrai aussi ! Pensez à un directeur, qui après une période de stress intense due à un projet urgent, organise une réunion informelle pour discuter de la charge de travail et des émotions ressenties. En montrant qu’il se soucie du bien-être de son équipe, il renforce la cohésion et la motivation.
Plusieurs leaders ont transformé la culture de leur entreprise en mettant l’accent sur l’empathie et ont non seulement amélioré le moral des employés, mais également favorisé l’innovation.
Alors l’empathie au travail à votre avis, une stratégie gagnante ou un prétexte pour organiser des pauses-café interminables ?! La réponse est probablement quelque part entre les deux.
La réponse est surtout liée à nos intentions d’empathie, et à notre maîtrise de celle-ci !
En intégrant une dose d’empathie dans notre quotidien professionnel, nous pouvons non seulement améliorer nos relations professionnelles, mais créer aussi un environnement où chacun se sent valorisé.
Et qui sait ?! Peut-être que votre prochaine grande idée viendra du collègue qui a enfin osé vous parler de son amour pour les plantes grasses… À vos bureaux, prêts, empathisez! D’ailleurs y-a-t-il un verbe «empathiser», créons le sinon !