Chroniques

Les attentes urgentissimes de la jeunesse

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Nos jeunes éprouvent le sentiment d’être quantité négligeable, considérés comme des figurants, des consommateurs, au mieux des spectateurs, jamais comme des interlocuteurs, des acteurs !

Notre jeunesse, dans son quotidien, ses actions, son engagement, ses doutes, ses espoirs, ses souffrances, ses attentes…frappe à votre porte Messieurs les gouvernants, elles vous dit ses vérités et vous placent face à vos responsabilités.

Un nouveau gouvernement est à pied d’œuvre, il faut qu’il se tourne vers la jeunesse, qu’il la considère comme une cause nationale !

Nos jeunes sont capables de tirer notre société vers le haut, mais faute de la légitime attention et des actions qu’ils réclament ils en seront l’épine durablement plantée dans notre pied.

En avons-nous conscience. Il semble bien hélas que non et à l’heure des réseaux sociaux, des vidéos publiées en temps réel et vues des milliers (des millions) de fois, c’est tout un état d’esprit, celui des élus, celui des hommes politiques, des autorités, qui doit changer.

Il leur faut d’urgence revoir de fond en comble leur façon de considérer la jeunesse, de communiquer avec elle !

Je vais prendre un exemple très concret et d’actualité : la rénovation du Complexe sportif Mohammed V, les photos montrant l’état du complexe lors du match Wac-Far, ont fait le tour du Web et provoqué des réactions à l’infini, une mise au point a été faite par «Casa Aménagement» pour rétablir certaines choses, précisant notamment que les travaux n’étaient pas totalement terminés et qu’une tranche en cours réparerait les dysfonctionnements. Il faut bien sûr écouter cette déclaration, mais… il y a un «mais», cette mise au point est inaudible : venant trop tard et par les mauvais canaux !

Que n’a-t-on, dès le lancement des travaux, associé la jeunesse, les clubs de supporters, les «Ultras» non seulement à la concertation mais aussi au suivi ? Pourquoi n’avoir pas communiqué AVANT le match : n’aurait-on pas pu organiser une visite du Complexe avec les jeunes concernés, accompagnés de youtubeurs, de blogueurs leur expliquant l’état du chantier et ses points noirs… Je suis persuadé que la crise aurait ainsi été désamorcée en amont, les jeunes se sentant pris en compte, impliqués, respectés !

Or jamais nous n’avons ce réflexe d’associer la jeunesse (la population) à ce qui la concerne : si l’on veut qu’un projet réussisse il est indispensable que la population ciblée se l’approprie. Or en plaçant la jeunesse devant le fait accompli nous la poussons à une attitude de défiance, de rejet.

Nos jeunes éprouvent le sentiment d’être quantité négligeable, considérés comme des figurants, des consommateurs, au mieux des spectateurs, jamais comme des interlocuteurs, des acteurs !

Une partie d’entre eux, face à l’exclusion, face au mépris se radicalise dans son comportement, elle tombe alors dans le piège de la violence, de la drogue, de la délinquance, du hooliganisme, de l’auto-destruction.

Ce respect qu’ils réclament est en fait la première marche du long chemin qui mènera à la reconquête de notre jeunesse et qui alors permettra de lancer une vraie et ambitieuse politique PAR, POUR et AVEC cette jeunesse. Formation, culture, sport, éducation, accès aux Loisirs, autant de chantiers qui ne pourront aboutir que s’ils se font avec les jeunes. Faire sans eux revient en vérité à faire contre eux.

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