Chroniques

Les clés de la santé mentale

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Le travail est un facteur essentiel de notre équilibre psychologique ; il peut avoir des effets bénéfiques sur notre santé mentale. Il renforce notre sentiment d’avoir notre place dans la société, nous donne une identité à travers notre profession, participe à l’estime de soi. Mais il peut aussi être à l’origine de stress.

 

Il n’y a pas de santé sans santé mentale. Selon l’OMS, la santé est « un état complet de bien-être physique, mental et social ». La journée de la santé mentale a été célébrée dans le monde, le 10 octobre dernier avec des ateliers et des webinaires pour sensibiliser les collaborateurs à la santé mentale au travail.
Au travail comme dans notre vie personnelle, le stress nous fait connaître des périodes de bien-être et d’autres de mal-être, de stress en raison d’une surcharge de travail, de changements qui mettent en danger notre santé mentale, et sont regroupés sous le terme de RPS ou risques psychosociaux.
Sur le plan biologique, le stress est une réaction de défense et d’adaptation devant toute menace de l’organisme, dit «Syndrome général d’adaptation» selon Hans Seyle, pionnier de la recherche sur le stress.
Sous stress, on se sent coupable. On ne se sent pas à la hauteur. On nie ce mal-être, car se dire qu’on ne va pas bien, ce serait comme un aveu de faiblesse. Et donc on lutte et l’organisme après un certain seuil n’a plus la capacité physique de faire face; c’est l’épuisement professionnel, le burn-out. Il est nécessairement lié au travail.
Le burn-out est défini par trois dimensions : l’épuisement, le cynisme et l’inefficacité.
Connaître ces signes du burn-out, c’est reprendre le contrôle, être acteur de sa vie, c’est comprendre qu’on mérite mieux, c’est préserver son temps et son énergie pour prendre soin de soi, faire de soi une priorité et conscientiser qu’il y a des emplois qui redonnent de l’énergie car ils allient sens et passion. C’est aussi reconnaître l’importance des émotions. Ne pas les nier.
Écouter ses émotions. C’est important dans la vie quotidienne. C’est important en famille, c’est important au travail.
Donc voilà pourquoi il est important de sortir de ce tabou, de sortir de ce déni et de prendre pleinement en compte la dimension psychologique, le bien-être psychologique.
Et le burn-out coûte cher : le mal-être est contagieux. Quand on se sent stressé, on va stresser les autres. Cela retentit sur nos relations avec les collègues et avec la hiérarchie : absentéisme, baisse de la productivité, charge de travail accrue pour les collègues, culture négative et aussi un taux de départ des collaborateurs plus élevé moins de créativité, moins d’engagement, une qualité réduite.
Ceci dit, le travail est un facteur essentiel de notre équilibre psychologique ; il peut avoir des effets bénéfiques sur notre santé mentale. Il renforce notre sentiment d’avoir notre place dans la société, nous donne une identité à travers notre profession, participe à l’estime de soi. Mais il peut aussi être à l’origine de stress.
Le burn-out est donc une réponse prolongée à des tensions chroniques émotionnelles et interpersonnelles au travail, il est donc essentiel de connaître, prévenir et éliminer les symptômes de l’épuisement physique et mental ; au final accepter de changer, c’est en avoir les clés.
Le coach holistique, avec son approche globale, aide à améliorer le bien-être grâce à des outils pratiques pour mieux gérer les pensées et émotions et à développer la résilience face aux pressions de la vie quotidienne. Ce coaching peut jouer un rôle clé en prévention primaire car il vous aide à mettre en œuvre un plan d’action concret, global avec 3 clés : la tête, l’assiette, les baskets.1ère clé la tête avec la chimie du bonheur. Il s’agit d’activer la production de dopamine qui agit comme un starter (avec le sport, dormir 8h). Elle favorise la motivation, le démarrage matinal, l’envie de faire des projets et active le circuit du plaisir. La sérotonine est l’hormone de la sérénité, en pratiquant la gratitude, elle favorise la prise de recul, la relativisation, le contrôle des pulsions vers le sucré, le tabac…
L’ocytocine est secrétée grâce à un entourage bienveillant et les endorphines, hormones du bonheur grâce à l’art thérapie, au sport, aux balades en pleine nature.
2ème clé : Après la tête, l’assiette. Manger mieux permet de donner à l’organisme les substances qui lui permettent de résister au stress, pour continuer à apporter au corps tous les nutriments essentiels dont il a besoin. La nutrition est une clé car l’intestin est considéré comme étant le deuxième cerveau avec plus de 200 millions de neurones. De plus, 95 % de la sérotonine, l’hormone de la sérénité, est synthétisée dans l’intestin. «On est ce qu’on mange».
Le nutritionniste recommandera 6 grands verres d’eau par jour, une assiette équilibrée c’est 50% de légumes (dont chaque couleur est une source d’antioxydants), 25 % de glucides lents pour les fibres (légumineuses, pain complet) qui nourrissent le microbiote et 25 % de protéines. Il s’agit de miser aussi sur les aliments riches en magnésium comme les fruits secs, l’avocat, la banane (riche en tryptophane, précurseur de sérotonine). 2 à 3 cuillerées d’huile d’olive (et/ou de noix) sont bonnes aussi pour le cerveau et le cœur. Les probiotiques (pain au levain naturel, kombucha, kéfir, choucroute) ont un effet significatif car ils contribuent à la santé des intestins mais aussi à notre bien-être émotionnel.
3e clé : les baskets : Une activité physique de 30 minutes chaque jour favoriserait également l’interruption des pensées négatives associées au stress et la production d’endorphines, ces fameuses hormones du bonheur qui permettent le bien-être profond qui suit chaque défi physique relevé. Un ancien athlète, Sylvain Ventre, a sorti un guide de bonnes pratiques strong pour retrouver le goût de vivre, guérir et se soigner en passant par le mouvement et l’écoute de soi à travers une activité physique, ce qui peut aussi, et surtout, nous aider à nous reconstruire. Les facteurs de protection du stress chronique sont un réseau social soutenant, une bonne santé globale, une attitude optimiste et de bonnes stratégies d’adaptation. Il faut surtout oser demander de l’aide pour retrouver la motivation, le sens, la joie de vivre et à faire des projets pro et perso.

Par Mouna Sqalli

Coach holistique Conseillère en nutrition anti stress Master en psychologie du travail.

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