Les conclusions ne souffrent aucune ombre. Les études, non plus, ne laissent aucun doute sur la question de l’intelligence humaine aujourd’hui, au XXIème siècle. Toutes les études menées au monde depuis plus de vingt ans versent dans le même sens: l’Homme est devenu moins intelligent. Il est moins intelligent comparé à l’Homme du XIXème siècle.
Pire, les vingt dernières années ont enregistré un très net recul à tous les niveaux de l’intelligence. Certains chercheurs comme ceux de l’Ulster Institute of Social Research de Londres pensent que le QI a diminué en raison d’une mauvaise alimentation en général, ou que les médias sociaux et le bombardement constant d’informations ont eu un impact négatif sur notre capacité à nous concentrer et à faire attention (ou même à être créatifs), et aussi que nous avons cessé de lire des livres sous leur forme traditionnelle.
Les études vont plus loin et font des comparaisons avec d’autres périodes de l’histoire humaine. Les hommes de la Renaissance étaient de loin plus calés et plus costauds à tous les niveaux. Ils pouvaient exceller dans de nombreux domaines, en même temps. Et il n’y a pas que le fameux exemple de Léonard de Vinci qui atteste cette vérité.
Elles sont légion les personnes hautement intelligentes, frôlant le génie dans divers domaines à cette époque. Les chercheurs sont allés encore plus loin pour confronter la prétendue intelligence humaine du XXIème siècle avec les hommes dits «préhistoriques» vivant dans les grottes. Là aussi le verdict est sans appel : les hommes de Lascaux étaient très intelligents comparés aux hommes en 2021.
Les causes sont multiples. D’abord des gènes de moins en moins sélectifs et forts. Ensuite, l’industrialisation et les machines ont rendu les humains moins futés à trouver par eux-mêmes des solutions. Enfin, la technologie est venue achever le travail de sape. Les hommes d’aujourd’hui ne pensent même plus. Leurs gadgets High-Tech s’en chargent pour eux. Le cerveau est de plus en plus paresseux mais sollicité pour gérer des actes addictifs et répétitifs, pour suivre des heures de jeu sur des écrans et voir défiler des images. Les recherches dans ce sens ont démontré que le cerveau humain fait office aujourd’hui de balayeur d’images sans aucune réflexion sur le contenu. Ce défilé en continu a des répercussions sérieuses sur le fonctionnement de la matière grise. De moins en moins de connexion, certaines zones du cerveau restant en sommeil, c’est, peu à peu, l’installation d’une routine qui annihile toute tentative de créer. Car intelligence et créativité vont de pair.
L’exemple de la grand-mère, vivant en 1950 écoutant la radio et passant son temps à réfléchir à des solutions fortes pour faciliter son quotidien, comparée à sa petite-fille, munie de plusieurs smart gadgets, mais plongée dans une léthargie neuronale, est terrible.
Oui, la grand-mère, qui n’est peut-être même pas allée sur un banc d’école, est plus intelligente que sa petite-fille qui lit dans plusieurs langues sans en maîtriser aucune, qui sait utiliser tous les objets de la technologie mise à sa disposition, mais souvent incapable de créativité. Dans le tas, il faut préciser une chose : certaines personnes sont douées pour faire de la musique, d’autres pour monter des motocyclettes…, cela ne fait pas d’elles des personnes intelligentes.
Elles sont créatives et réactives dans un certain domaine. L’intelligence implique le pouvoir de trouver des solutions à des problèmes en engageant le moins d’énergie et d’efforts possibles. Beaucoup pensent que c’est le contraire. Mais c’est faux, selon toutes les recherches scientifiques menées depuis plus d’un siècle.
Aujourd’hui, pour la majorité des humains, il faut une somme considérable d’énergie pour répondre à des questions très simples. C’est la preuve ultime d’un retard cognitif clair et net. Ce retard se répercute dans tous les domaines de la vie. De plus en plus d’études affirment, sans ambages, que les vingt dernières années ont été catastrophiques en termes d’impact sur l’intelligence, surtout chez les enfants. Les téléphones dits «intelligents», les tablettes, les ordinateurs, les gadgets que l’on porte sur soi, montres, bracelets à puces et autres trouvailles pour rendre les gens plus dépendants et moins créatifs sont mis en cause. Et cela ne fait qu’empirer vu que les inventions vont à une vitesse qui dépasse celles des humains. Avec la crainte sérieuse que cette avancée vertigineuse du tout technologique doublé du tout numérique et digitalisé se retourne de manière néfaste sur l’avenir de l’humanité, qui sera vite dépassée par ces propres créations. On le voit déjà chez la majorité des enfants, entre addictions aux jeux vidéo, qui font des ravages extrêmes et poussent, dans des cas, au suicide, et l’usage prolongé des écrans qui abrutissent et provoquent à la fois des dépressions nerveuses graves, dans certains cas et des pertes de contrôle avec des troubles de comportements majeurs, comme la violence, l’agressivité et le retrait social.
Toute cette panoplie d’arguments, auxquels peuvent s’ajouter des centaines d’études, avec leur lot de conclusions sans appel, pour dire qu’il ne faut pas se leurrer. Nous ne sommes pas plus intelligents que nos ancêtres. Ce n’est certainement pas parce que nous vivons dans des villes de plus en plus numérisées, avec leur arsenal d’outils high-tech, que nous avons gagné en matière grise. C’est absolument le contraire qui s’est opéré. Et ce n’est que le début de la chute vers la «machinisation» du cerveau humain. Une chute qui implique une importante régression des facultés humaines à contrôler leur environnement en ayant la main sur ce qui fait leur vécu au quotidien. A ce niveau aussi, les études font froid dans le dos. Depuis 30 ans, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur la rupture qui prend corps entre les personnes et leurs environnements multiples. Ce qui fait dire à de nombreux chercheurs que dans les vingt prochaines années, il faut s’attendre à des mutations majeures, non seulement au niveau de la perte des capacités intellectuelles intrinsèques, mais surtout au niveau de la nucléarisation des familles.
Une majorité des familles ont atteint un stade d’éclatement effarant qui n’augure rien de bon pour l’avenir. Familles disloquées, enfants livrés à la technologie comme repère émotionnel, parents happés par l’urgence de gagner leur vie en la perdant, noyau familial détruit, une vie sociale absente, perte de repères moraux, valeurs humaines en berne, avec zéro projection dans l’avenir. C’est un verdict terrible pour une humanité qui a perdu toute attache avec la réalité. Le virtuel étant devenu la norme à suivre.
Maintenant comment réagir ? Comment trouver la parade pour juguler cette inéluctable chute dans l’asservissement technologique ?
Comment échapper à la digitalisation de la vie ? Pour les experts, c’est le plus grand défi de l’humanité aujourd’hui.
Comment éviter l’effondrement de toutes nos valeurs à l’horizon 2050 ? Parce que l’effondrement politique, économique et social est déjà une certitude et une fatalité.
Entre théories des survivalistes et penseurs convaincus de notre collapsologie éminente, il faut attendre et voir. Et c’est pour demain. Partout dans le monde. Sans exception géographique aucune. Certes, c’est un scénario-catastrophe, mais c’est le seul crédible et en vue. Nous avons atteint le dernier stade de notre chute dans l’inconnu. Sauf que cet inconnu porte des stigmates et des scarifications : perte de contrôle sur soi, soumission à la technologie, abandon du libre arbitre, acceptation de l’asservissement, fonte dans le virtuel. Autrement dit, c’est la fin de l’humanité telle que nous l’avons connue pour donner corps à une forme hybride, un mélange dangereux d’humains et d’esclaves, soumis au digital roi.
Comment lutter ? Comment faire face ? Comment garder une once de notre essence humaine, avec toutes ses fibres divines? Malin qui trouvera la bonne équation. Entre-temps, nous devons faire face à une technologie traîtresse, une fausse évolution doublée d’une fausse «science», le tout décliné à plusieurs visages, qui nous fait miroiter un monde accessible en un clic. Sauf que pour chaque clic, on perd une partie de notre essence.