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Lettre à mon fils (2ème partie)

© D.R

Entre la peste et le choléra, mon cœur balance
Cette semaine débute par la journée mondiale sans tabac. Lundi a été prolifique en débats en tous genres.
De l’éradication de la fameuse cigarette conventionnelle aux différentes thérapeutiques pour décrocher, en passant par les produits dits potentiellement à risque réduit.
Les plateaux télé et radio s’en donnent à cœur joie.
Comment arrêter de fumer ? Quelle place pour la cigarette électronique ? Que pensez-vous du tabac chauffé ? Pourquoi fume-t-on alors que c’est nocif pour la santé?
Autant de questions sur lesquelles on se penche en bons samaritains de la santé de nos concitoyens une fois par an voire deux si on rajoute la journée mondiale de lutte contre les cancers, à multiplier par le nombre de cancers affiliés au tabac.

Une journée à la fois. Une journée pour le tabac ? Une journée pour le sucre. Une journée pour le sida ? Une journée pour l’amour. Une journée pour le travail. Un cadre restreint pour une pensée restreinte à laquelle on donne rendez-vous. Un cadre restreint donc à l’action. Action ponctuelle de sensibilisation, journée oblige.
Le burlesque est cette indignation devant les politiques de réduction des risques en matière de tabac avec les produits à risque réduit tels le tabac chauffé, reconnu récemment par la FDA (Food and Drug administration) et sujet de recherche et polémique ouverte à l’OMS, ou encore la cigarette électronique.
La discordance bat son plein. L’ambivalence n’est pas en reste.

Comment protéger nos enfants du tabac ? Comment faire pour qu’ils ne soient pas attirés par ces cigarettes électroniques si I-Tech?
La prévention reste le mot d’ordre. Mais comment peut-on s’indigner devant le fléau de la cigarette conventionnelle et retirer le cannabis de la liste des stupéfiants ? Mieux encore ! Comment peut-on critiquer des produits pouvant aider à l’image de la méthadone à réduire les risques pour la santé des fumeurs en discutant allègrement de la dépénalisation du cannabis à des fins médicamenteuses dans un même discours?
A-t-on seulement pris la peine de se pencher sur une restructuration possible de la production du cannabis récréatif en y mettant les lois, un taux de THC contrôleur âge…
Souvenons-nous que ces mêmes pays cités en exemple qui ont légalisé le cannabis à différentes fins interdisent l’usage du tabac et de l’alcool avant 21 ans.
Mais alors, devons-nous attendre une journée de la réflexion pour réfléchir et faire les bons recoupements ?

Ou une journée de la déperdition de la pensée en fumée verte. Les débats fusent dans les soirées bobo ou on se voit faire fortune grâce au cannabis thérapeutique.
Certains sont déjà à la recherche du partenaire asiatique idéal et le moins coûtant pour souligner leurs business plans prometteurs. On ne manque pas de placer quelques phrases sorties de tout contexte en insistant sur le mot CBD comme si le CBD devenait l’unique voie médicamenteuse du futur. On se voit déjà en crésus réincarnés, un caducée à la main, sauvant l’humanité. Le ridicule ne tue pas. Une journée mondiale sans tabac et tout le monde est outré de certaines politiques de réduction des risques, salutaires pourtant, si on parle sciences. Encore faudrait-il parler sciences et evidence based medecine en ayant un socle de référence.

Pour avoir un socle de référence, il faudrait des études. Pour avoir des études de terrain et pouvoir légiférer et mettre en place un cadre à plusieurs variables, il faudrait dépenser. Or, il fait mieux de gagner en surfant sur la nouvelle vague de chasse à cour lancée le 3 décembre 2020. Mon fils. Les questions sont simples. Quel âge légal de prescription du fameux cannabis dit médical? Quelle voie de production de ce cannabis médical ? L’industrie du médicament est-elle donc la voie de référence ? Que fait-on de l’usage récréatif ? Qui existe et qui décime l’avenir de nos jeunes ? Quelles sont les voies de réflexion quant à la structuration de l’usage et son âge légal ?

Par la journée mondiale du tabac, pense-t-on à appliquer la loi d’interdiction de fumer dans les lieux publics ? Pense-t-on à interdire la vente de cigarettes aux moins de 21 ans à l’instar d’autres payes ? Pense-t-on à interdire l’usage d’alcool aux jeunes également ? Pense-t-on à interdire l’accès aux casinos et à mettre un âge d’accès. Et quant à structurer et interdire, quels seraient les délais d’applicabilité ? Les questions fusent ! Les réponses restent rhétoriques même enflammées chez certains ou encore, théoriques ou sur papier. En attendant, l’été approche et les accès psychotiques post-toxiques augmentent.

Le cannabis n’est pas une drogue douce et l’ambivalence n’est pas une issue mature d’un processus de pensée constructive. L’été sera chaud cette année et d’autant plus chaud puisqu’on s’indigne du tabac, à bon escient, et qu’on défend le cannabis en bons moutons sans Panurge.
Dante n’a qu’à bien se tenir. Ses enfers sont has been. Le purgatoire est en cours. A vous le paradis.

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