Chroniques

Lettre de Marrakech : Juppé solidaire des marocains

Sans équivoque, un ami reste toujours un ami. Si cette affirmation est vraie tout le temps, elle est évidente et catégorique pour les amis de Marrakech et du Maroc. Notre cité a toujours ébloui ceux qui l’ont connue, mais encore celles et ceux qui la découvrent, pour toutes les raisons de charme, de beauté et de calme que dégage notre belle cité. Une des personnalités les plus en vogue et des plus connues en France fait partie de cette frange d’hommes qui aiment le Maroc en général et Marrakech en particulier. Il s’agit de M. Alain Juppé, ancien Premier ministre français, un des artisans de la victoire du président Jacques Chirac aux présidentielles de 1995, mais aussi l’actuel député-maire de la capitale de l’Aquitaine, Bordeaux.
La lettre de Marrakech va aujourd’hui s’intéresser à cet homme dont le trajet est fort intéressant et dont l’ascension a été fulgurante dans le paysage politique français, et dont on peut dire, sans se tromper, un ami du Maroc.
Pour preuve, il a conduit une délégation française la semaine dernière pour venir manifester son soutien et sa solidarité à S.M. le Roi Mohammed VI et au peuple marocain, suite aux affreux attentats de Casablanca du 16 mai. Du reste, ses déclarations étaient des plus claires: «Notre visite au Maroc est la manifestation de notre entière solidarité avec le peuple et les autorités marocains, suite aux attentats barbares qui ont ensanglanté la ville de Casablanca». D’ailleurs, cette ville est jumelée avec Bordeaux et dont le 10ème anniversaire de jumelage a été célébré du 21 au 28 novembre 1998 par M. Juppé dans ladite ville.
La coopération de Bordeaux s’étend à d’autres régions du Maroc, Marrakech en particulier, dans le cadre de l’association Bordeaux-Aquitaine Maroc, fondée conjointement par Feu S.M. Hassan II et J. J. Chaban Delmas en 1981 et dont j’ai l’honneur d’être son représentant pour la région de ma ville Marrakech depuis sa création. Alain Juppé, est né le 15 août 1945 à Mont-de-Marson dans les Landes, où il a grandi en faisant ses études au lycée Victor Dupuy de Mont-de-Marsan. Il fut lauréat français-grec du concours général des lycées et collèges de France, puis hypocagne et khagne au lycée Louis le Grand de 1962 à 1964 à Paris pour entrer à l’Ecole normale supérieure de la rue d’ULM en 1964 et il en sort en 1968.
Il continue sa formation universitaire à l’Institut d’études politiques de Paris la même année de 1968.
Enfin, il finira par la fameuse Ecole normale d’administration (ENA) dont il sort parmi les meilleurs en 1972. Après un stage à la préfecture d’Angers (1970), il est nommé inspecteur des finances en 1972 à l’Inspection générale et ce jusqu’en 1976 où il rentre comme chargé de mission au cabinet du Premier ministre Jacques Chirac et conseiller technique au cabinet du ministre de la Coopération. Disons que la carrière politique de M. Juppé va réellement commencer à cette période en étant en charge du poste de délégué national aux études du RPR en 1978, année où il est élu député de sa ville natale Mont-de-Marsan. En même temps, Jacques Chirac le nomme comme chargé de mission à la mairie de Paris (78/79). La machine Juppé va se lancer en flèche.
De responsable des affaires économiques, de directeur des finances de la Mairie de Paris et de patron du RPR des Landes, il sera l’un des responsables de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1981. Ensuite, il intègre le bureau politique du RPR et sa commission exécutive et devient le conseiller économique de Jacques Chirac. En 1983, il est élu conseiller à la mairie de Paris dans le 18ème arrondissement et occupe le poste d’adjoint au maire chargé des finances (83/95). En 1984, il est élu député européen et devient aussi le secrétaire national du RPR jusqu’en 1986 où il entre au gouvernement Chirac comme chargé du budget auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Privatisation (86/88) et porte parole du gouvernement et du candidat Chirac aux présidentielles de 1988, année où il sera élu député de Paris dans le 18ème arrondissement et y sera réélu en 1993. L’année de 1993 va connaître l’apogée d’Alain Juppé avec sa nomination en tant que ministre des Affaires étrangères pour être, en 1995, désigné comme Premier Ministre du gouvernement Chirac après sa victoire aux présidentielles mais aussi élu maire de la ville de Bordeaux juqu’à ce jour.. En 1997, M. Juppé se fait élire député de la Gironde…
Quel parcours fabuleux que celui de cet homme jeune, intelligent, sûr de ses décisions, fidèle de J.Chirac, ayant contribué dans différents domaines de la vie politique française et notamment dans le projet de la parité Homme-femme des modes de scrutin, de la politique des jeunes qu’il considère comme fer de lance du développement du pays pour gagner toutes les sensibilités. Car en démissionnant de la primature, suite à l’échec des législatives de juillet 97, il déclare : «Mon seul souci, aujourd’hui, est d’assurer l’unité du Mouvement gaulliste et la pérennité des idées et des valeurs dont il est porteur». il a toujours voulu donner au Mouvement un peu de sang neuf, de modernité, un lieu où on réfléchit on débat ou on dialogue. Aussi, Alain Juppé entreprend de rénover profondément le Mouvement gaulliste en donnant de l’importance à une large consultation sur les méthodes de travail et une volonté de démocratiser le mouvement. Il va encore plus loin en créant un site : «France Moderne» qui se veut comme une association politique de réflexions sur les problèmes qui se posent à la société française et sur les défis auxquels est confronté son pays. Parmi les problèmes à débattre, ce sera celui de concilier entre l’intégration européenne et celui de l’identité nationale à laquelle il est attaché ou encore comment réhabiliter les valeurs de sécurité, d’ordre et d’autorité sans le respect desquelles une société se délite ou encore comment donner à l’économie et aux entreprises les moyens de la compétitivité tout en protégeant les populations fragiles, enfin, comment répondre à la peur et aux désillusions qui s’expriment par l’abstention électorale, le vote xénophobe ou l’émergence d’une critique sociale radicale (quel sujet d’actualité mondiale).
Durant toute cette période politique, Alain Juppé a écrit plusieurs ouvrages dont les plus intéressants à citer sont : «La tentation de Venise»(93), réflexion sur l’engagement politique ; «Entre nous»(96), sur la primature et son expérience ; «Entre 42 yeux», avec Serge July (2001), un dialogue à bâtons rompus entre deux esprits libres ; «Montesquieu» le moderne (2001), livre considéré comme autobiographique. Cette même année 2001 sera considérée par les politologues comme une grande année pour Alain Juppé. En effet, Citéoscope-Ipsos-libérateur, montre que les Bordelais sont particulièrement attachés à leur ville et satisfaits de leur maire Juppé qui a su relever et redresser la vie culturelle, le développement de la vie associative, l’image de la ville en France et à l’étranger, le proprété, l’emploi et la vie économique, le logement, les équipements sportifs, les services et les commerces ainsi que les problèmes de circulation et des transports. Alain Juppé a aussi œuvré pour une priorité : «L’Euro», moyen indispensable pour une grande Europe forte et unie. Car il était parmi les premiers à déclarer devant les députés RPR et UDF : «l’Euro maintenant, car demain il sera trop tard».
Il est aussi l’homme qui croit en la femme et sa promotion nationale. C’est lui en 1995, qui a «féminisé» le gouvernement quand il fut nommé Premier ministre. Pas moins de douze femmes étaient dans son cabinet et elles ont reçu le surnom de : «Les Jupettes». En 1996, il était en faveur d’une loi qui dit qu’un tiers des candidats d’une élection doivent être des femmes. Enfin, grâce à son expérience, Alain Juppé a contribué à l’Union de la droite entre le RPR et l’UDF pour créer l’UMP (Union pour la majorité présidentielle). Cet homme a choisi d’en être le responsable au détriment de la présidence de l’Assemblée nationale. De l’UMP, il dit que : «elle a démontré sa capacité à créer une dynamique». Actuellement, Juppé revient en force en présidant cette grande formation unie, pluraliste, démocratique et décentralisée de soutien au président de la République. La formation UMP est en train de se roder au Parlement pour mettre sur pied les modalités de répartition du financement public entre les différentes formations. Alain Juppé, dont nul personne ne conteste son autorité sur la scène politique française, est venu nous voir la semaine dernière. Il a rendu visite à notre Souverain, après les attentats tragiques de Casablanca.
Dans ses déclarations au Maroc, il a insisté sur le partenariat stratégique entre le Maroc et son pays, un partenariat qu’il faut renforcer. «Pour nous, dit-il, le partenariat franco-marocain est stratégique, vu les rapports entre les chefs d’Etat des deux pays, les affinités étroites entre les deux peuples, l’histoire, la géographie et les valeurs de tolérance, la modération et le respect d’autrui. »
Alain Juppé est un ami du Maroc et de Marrakech et opte pour le renforcement de nos relations. Pour finir cet article, je conclus par ses dires : «Notre visite au Maroc est la manifestation de notre soutien, de notre entière solidarité avec le peuple marocain, de notre fidélité et celle du Maroc qui a opté pour la modernisation et la démocratie».

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