Chroniques

L’Occident à l’agonie

© D.R

L’Occident est en grande perte de vitesse. Les anciens paradigmes ont fait leur temps. Ils ont atteint leur date de péremption. Ça ne marche plus. La machine est en panne.

Dans ce processus infaillible dont on a eu des exemples indélébiles comme le nazisme et ses innombrables feux de livres au cœur des places publiques qui ont été la porte d’entrée des camps de gazage des hommes, il faut savoir que c’est la familiarité qui a joué un rôle crucial pour rendre normale l’extrême horreur. Car la familiarité n’est pas facilement séparée de la vérité. C’est dans ce sens qu’il est si aisé de faire croire aux peuples toutes les fausses vérités possibles et même les plus inimaginables, en les faisant accepter sans hésiter toutes les implications de telles croyances. C’est sur cette base infaillible que tous les régimes du monde échafaudent leurs idéologies des fondamentaux sociaux, politiques et confessionnels. Regardez le monde occidental aujourd’hui dont les populations, dans leur écrasante majorité, pensent que les étrangers sont un grand danger pour leur sécurité et leur vie. Ce même Occident qui a érigé une religion comme l’Islam comme l’ennemi absolu qu’il faut à tout prix combattre, vaincre et éradiquer. C’est la même théorie qui fait croire à une majorité de hébreux que les Palestiniens sont l’ennemi à exterminer, sinon c’est lui qui va en finir avec le peuple hébreu. C’est la même dynamique qui fait croire à l’écrasante majorité des musulmans que les juifs sont une menace pour leur religion et leur existence. C’est toujours le même schéma si rodé et recyclé qui fait croire aux Chrétiens que les juifs sont une tumeur au cœur du monde catholique, qui métastase allant jusqu’à couper net les assises sur lesquelles ont été fondées les bases de la civilisation occidentale depuis au moins 2000 ans. Dans cette logique implacable, chaque période apporte son arsenal idéologique pour servir sa vision d’un monde où il faut constamment désigner un danger, une menace, un ennemi à détruire. A plus forte raison quand une dite civilisation est en fin de cycle et qu’elle voit déjà, à l’horizon, dans un temps proche, sa fin annoncée. «L’Occident n’a plus les moyens de dominer le monde. Il représente à peine 17% de l’humanité et domine 30% de la planète. Au début du XXe siècle, l’Europe représentait 30 % de l’humanité et dominait 80% de la planète», précise, à juste titre, Ghassan Salamé, une figure politique qui connaît très bien et l’Occident et l’Orient. Perdant ses richesses, cédant le leadership en termes d’échelle de grandeur des populations, sujet à de graves crises et récessions, à tous les étages, le tout baignant dans des atmosphères sociales pour le moins nauséabondes où les dissensions sociales sont de plus en plus exacerbées, l’Occident est en grande perte de vitesse. Les anciens paradigmes ont fait leur temps. Ils ont atteint leur date de péremption. Ça ne marche plus. La machine est en panne. Le grain de sable qui a enrayé le mécanisme de gouvernance a pris de l’ampleur. Il devient ce sabot qui coince l’engrenage. Aller de l’avant n’est plus faisable, dans les mêmes conditions que jadis. Un retour en arrière est totalement exclu. La faillite se profile. Pourtant, il y a une étrange superstition qui a pris corps en Occident. Celle-ci voudrait que l’on recommence le monde comme si le passé n’avait jamais existé et n’avait jamais pesé de tout son poids sur les différentes époques desdites civilisations humaines. Une manière de voir qui oblitère la vision et avance en trompe-l’œil. Pourtant, à travers les siècles cette méthode a montré toutes ses limites et failles. Des failles abyssales qui ont précipité de nombreuses cultures humaines dans les abysses. Face à cette image d’un monde qui se délite nous vient cette saillie de Pierre Drieu La Rochelle affirmant ceci : «Nous saurons qui nous sommes quand nous verrons ce que nous avons fait». La finalité est là. Le résultat également. Il est sans appel. La civilisation occidentale a enfanté des monstres qui se sont retournés contre leur mère génitrice. Cette hydre moderne ne peut exister que dans le chaos qu’elle sème. Là où l’on regarde, tout n’est que guerres, famine, soif, exodes, réfugiés, migrants, pauvres et misérables, des existences précaires tenant à des fils invisibles dans un monde ravagé par les excès et où la majorité tire la langue, trimant, mendiant, rampant vers sa fin inéluctable.

Articles similaires

Chroniques

Un bonheur exprimé en vaut 10… Sauf… !

Mieux communiquer, mieux vivre…  Cet état d’âme universel, qu’est le bonheur, peut...

Chroniques

Les clés de la santé mentale

Le travail est un facteur essentiel de notre équilibre psychologique ; il...

Chroniques

Notre Roi…

SM Mohammed VI est membre de chaque famille marocaine, et pas n’importe...

Chroniques

L’étau se resserre sur Alger

Hara-kiri  S’il n’est pas envisagé que la diplomatie algérienne puisse lever le...

Lire votre journal

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus