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Macron au Maroc, un partenariat relancé !

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Lorsqu’Emmanuel Macron posera son pied sur le sol marocain, il fermera politiquement une période grise où les deux pays se regardaient avec méfiance, se toisaient parfois. Aujourd’hui c’est un ami sûr, un allié certain qui vient visiter le pays.

 

La semaine prochaine, le Maroc recevra le président français Emmanuel Macron qui va effectuer sa première visite d’Etat au Royaume depuis son arrivée à l’Élysée en 2017. Une visite très attendue par tous ceux qui s’intéressent à la relation entre la France et le Maroc, en particulier, entre l’Europe et l’Afrique en général. Ce retard significatif trahissait à lui seul une grande dégradation dans les relations entre la France et le Maroc sous l’ère Macron. Le jeune et fougueux président qui venait d’arriver au pouvoir en France avait nourri un tropisme algérien suffisamment prononcé pour que sa relation avec le Maroc n’en soit durablement et lourdement atteinte.Des divergences politiques majeures entre Paris et Rabat avaient maintenu leurs rapports dans une dangereuse congélation. Au cœur de cette mésentente, l’affaire du Sahara marocain.

Alors que l’écrasante majorité de la communauté internationale avait béni l’option de l’autonomie proposée par le Maroc qui équivaut à une reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara, la France de Macron préférait cultiver une zone grise où l’on pouvait comprendre à la fois un soutien au Maroc et une compréhension à l’égard des exigences algériennes. Le célèbre «En Même Temps» macronien y était incarné. Il s’agissait de gagner le Maroc sans perdre l’Algérie. Et c’est à cette situation complexe et compliquée que le tournant français du 30 juillet dernier avait mis fin, procédant à une clarification limpide.

La clarification française était intervenue après une demande royale, à la fois solennelle et ferme. Le Roi du Maroc Mohammed VI avait fait ce constat sans équivoque : Les amis et les alliés du Maroc doivent sortir de leur zone de confort. Et c’est exactement ce qu’Emmanuel Macron a fait, retrouvant par la même occasion les grâces de Rabat. La visite d’Etat du président français au Maroc, qui était un véritable baromètre de leurs relations, est redevenue possible et même souhaitable des deux côtés de la Méditerranée pour enterrer une longue séquence de glacis diplomatique.

Lorsqu’Emmanuel Macron posera son pied sur le sol marocain, il fermera politiquement une période grise où les deux pays se regardaient avec méfiance, se toisaient parfois. Aujourd’hui c’est un ami sûr, un allié certain qui vient visiter le pays. Avec, à n’en pas douter, une volonté commune de redonner au partenariat stratégique qui lie les deux pays une ampleur jamais égalée. Ces rencontres ressembleront à des retrouvailles passionnées de couples qui étaient au bord de la séparation et qui avaient ressenti les vertiges du divorce et de la rupture.
Le Maroc et la France ambitionnent d’écrire une nouvelle page dans leurs relations, avec de nouveaux modes de coopération. Le Maroc d’aujourd’hui est très différent de celui des années deux mille. Plus ambitieux, plus performant, plus incontournable, avec un réseau de relations régionales et internationales d’une grande crédibilité et d’une grande densité. La France d’aujourd’hui n’est plus celle de 2017.

Le président Emmanuel Macron est revenu de ses illusions algériennes. Réalisme politique oblige, les intérêts économiques et stratégiques de son pays se trouvent plus du côté du Royaume. Il est donc permis de s’attendre à toutes les audaces économiques, à tous les actes symboliques et politiques pour sceller dans le marbre cette intimité franco-marocaine retrouvée. Avec des projets aussi innovants et structurants que la réorganisation géopolitique de la façade atlantique du Maroc défendue par le Roi Mohammed VI, son ouverture vers les pays du Sahel pour désenclaver leurs économies, le gigantesque gazoduc Maroc-Nigeria, la France, puissance européenne incontestée, ne pouvait rester en marge de cette marche heureuse et prometteuse de l’histoire et ces propositions marocaines d’en réécrire la géographie politique.

En plus de ces projets de haute voltige, un dialogue politique, culturel, humain s’installera forcément entre les deux pays pour tenter de gérer les affaires courantes qui donnent à leurs relations une consistance et une richesse exceptionnelle. La coopération sécuritaire, cultuelle et culturelle, la gestion de la crise migratoire qui semble dominer les obsessions françaises et européennes seront bien entendu au cœur de cette opération de retissage des liens historiques entre la France et le Maroc.
Un chose est certaine. Cette visite de Macron au Maroc sera scrutée avec beaucoup d’attention de la part des capitales d’Europe et du Maghreb. Les mots prononcés, les démarches entreprises, les stratégies qui seront incarnées par Macron au Maroc auront un impact majeur sur les grands équilibres de la région.

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