Chroniques

Métisse, métissons, métissez !

© D.R

Toute la diversité marocaine s’était donné rendez-vous ce mercredi 27 novembre sur l’esplanade de la Sqala à Casablanca, l’occasion de la 26ème édition du Café Politis. Le thème choisi en était «Maroc métisse, faisons vivre notre diversité», l’objectif était clair : faire vivre concrètement notre pluralité ! Si en effet nous avons l’habitude de la célébrer, les nouvelles générations – en particulier – n’ont que peu d’occasions de la «vivre», de la côtoyer, de la partager…

Plus qu’un débat, ce Café Politis de novembre se voulait être une vitrine vivante de ce qu’est notre pays, dans ses profondeurs, dans ses entrailles, dans son histoire afin d’en faire un tremplin pour l’avenir…

300 personnes, toutes classes, toutes générations, toutes religions, toutes «couleurs» confondues, avaient répondu à «l’appel», et chose rare pour de tels sujets, les jeunes étaient présents en masse ! Dès 20 heures les 3 tentes dressées sur l’esplanade étaient pleines et le Café Politis prenait même un petit air de «festival» car de très nombreuses personnalités du monde du spectacle, de la musique, de la presse, des arts en général s’y pressaient dans de joyeuses retrouvailles.

Un superbe panel avait répondu présent pour donner du sens, donner du corps, donner du cœur au concept de métissage : Faouzi Skali chantre de la diversité s’il en est qui donnait le «la» au débat, Fahd Yata qui porte le métissage en lui et sait par ses diatribes passionnées faire vibrer son auditoire, Zhor Rehihil Marocaine musulmane conservatrice du musée du judaïsme marocain – chose unique au monde, Paul de Senty conseiller culturel à l’ambassade de France venu avec les 11 directeurs des instituts français au Maroc, Yves Ka jeune étudiant congolais au Maroc témoignant de l’africanité de notre pays et les artistes Nour Eddine Lakhmari l’enfant métis de Safi, Oum la diva des sons et des rythmes pluriels et Maxime Karoutchi l’artiste au confluent des chants marocains interreligions…
Dans le public d’autres artistes tels le célèbre peintre André Elbaz, beaucoup d’adultes, «Marocains de sang ou Marocains de cœur» et une multitude de jeunes de Casa, de Settat, de Mohammedia et même de Marrakech et d’Oujda …certains d’entre eux qui ont tenu à témoigner, issus de mariages maroco-algériens, maroco-irakiens, maroco-tunisiens apportèrent beaucoup d’émotion à cette soirée, tout particulièrement le jeune Amir Salih qui «slama» avec talent un texte sur la diversité. Driss Jaydane, l’auteur, fit un vibrant plaidoyer pour la création d’un Institut marocain de la diversité.

Le «moment précieux» de ce Café Politis fut sans conteste le duo improvisé entre Oum et Maxime Karoutchi qui mêlèrent leurs voix et soulevèrent une standing ovation, en fait ce soir-là ce n’est pas un débat qui souleva les passions mais beaucoup plus un partage, partage de paroles, d’émotions, de sons… qui avait vocation à être entendu bien au-delà des murailles de la Sqala, bien au-delà de Casablanca, pour dire au Maroc et au monde que le métissage, que la diversité sont la voie pour combattre la haine, le rejet et enrichir encore et toujours les identités plurielles des nations et des peuples !

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