Chroniques

Mieux communiquer, mieux vivre… Combien j’estime coûter ?!

© D.R

N’allez pas croire ou penser que je vous parle ici de relations autres que celles d’humains comme vous et moi, d’ailleurs certaines et certains se reconnaîtront certainement ou reconnaîtront des personnes de leur entourage proche ou lointain, puisqu’ils ont été ou sont dans ce type de liaisons et de liens.

Ma valeur ne s’estime pas à ce que ce monde me donne mais plus à ce que moi je lui donne…
De là, je démarre cette nouvelle chronique qui j’espère m’éclairera autant que vous chers lectrices et lecteurs sur l’évaluation de nous-même par nous-même et par l’autre… et en particulier sur cette même évaluation de soi-même par certains d’entre nous…
J’entends et j’ai entendu des personnes estimer que pour les mériter ou mériter leur compagnie, amitié, amour, il fallait à ces heureux élus ou plutôt le contraire, nous y arriverons, débourser gros pour cela !
En d’autres termes, et textuellement parlant des :
«Je mérite qu’on me mérite, et je vaux tant et tant…», ce tant dont je vous parle et que je vous relate ici, vous l’aurez deviné, n’est autre que l’argent ! L’argent du restaurant où ils les emmènent, du concert qu’ils leur paient, des cadeaux qu’ils leur offrent et ainsi de suite…
Un barème en chiffres de l’être humain et de sa valeur quantifiée, non plafonnée ça c’est sûr et bien évidemment avec un seuil minimal à franchir pour espérer et prétendre à être candidat à ce jeu de l’évaluation de soi…
L’humain dans ces cas deviendrait un bien matériel, qui posséderait donc une valeur marchande et sur lequel on peut émettre et mettre un prix.
L’estime de soi pour ces personnes est totalement orientée tarif, offre et demande, marché et conjoncture…
Tarif, que ces mêmes personnes estiment être leur estimation de leur valeur personnelle pour exister sur le marché de l’autre et des autres…
Leur valeur dépend donc directement de l’argent des autres qu’ils mettront sur eux !
Une sorte de reconnaissance pécuniaire d’eux !
Inversement, ces autres qui répondent à cette demande d’estimation du soi, et qui y répondront par une ou des offres, s’estiment eux puissants par la possession de cet argent qui leur permettra d’offrir et de s’offrir le demandeur ou les demandeurs…
Pas trop rude j’espère, ou pas trop cash comme on dit puisqu’il s’agit de cela exactement…
Ces «autres» et les autres «autres» construisent ensemble leurs estimations de soi par l’argent, en liquide ou par carte ça dépend des circonstances, exigences et finalités…Un détail sans grande importance pour notre sujet ?!…Quoique peut-être pas si peu important que cela, car dans cette relation monétaire, l’élément confiance est souvent virevoltant et fragile, et le choix du mode de paiement en dépendra certainement et constituera ainsi un élément sérieux…
N’allez pas croire ou penser que je vous parle ici de relations autres que celles d’humains comme vous et moi, d’ailleurs certaines et certains se reconnaîtront certainement ou reconnaîtront des personnes de leur entourage proche ou lointain, puisqu’ils ont été ou sont dans ce type de liaisons et de liens. Je disais donc des gens comme vous et moi qui ont choisi ou pas de se construire et de construire leur valeur et la valeur de leur relationnel sur la base unique de l’argent ou sur une base essentielle et indispensable pour elles et eux de départ de cesdites relations qui est l’argent. Je disais aussi, «qui ont choisi ou pas» car ce type de comportements pourrait être inconscient et pourrait émaner de facteurs liés au passé, aux rapports antérieurs, aux craintes et aux traumatismes de la vie, aux pressions sociales, aux modèles sociétales actuels, à un mélange de ceci et de cela…
N’allez pas non plus imaginer que ce format de rapports «J’estime que je vaux tant…» et «Tu dois donc fournir tant…» existe uniquement entre mari et femme, en couple… Ce schéma existe entre amis, entre collègues, employeur/employé, parents/enfants…
Un rapport où rien ne compte à part ce qui se compte !
Dominant dominé ?!
Lequel l’est ?!
Manipulateur, pseudo manipulé ou vrai manipulé ?!
Lequel l’est vraiment ?!
Inconscient conscient ?!
Qui en a conscience réellement ?!
Parlons maintenant des dégâts collatéraux de ces estimations, souvent inestimables et souvent surestimés car comme dans les ventes aux enchères, c’est à qui donnera le plus !
Quand l’évaluation de l’estime de soi est construite sur l’argent, et principalement dessus, elle ne laisse ni chance ni place à l’affection, à l’effort, à la bienveillance, à l’amour tout court…
Quand notre valeur est estimée en dirham, dollar, euro, diamant, 5 étoiles, telle marque, telle voiture, tel quartier… Les plaisirs et bonheurs simples de la vie sont invisibles, sont fades et sont ignorés… pourtant leur valeur est, elle, pour sûr, INESTIMABLE !
Un énorme sacrifice de toutes ces belles choses de la vie. Car dans cette quête de l’estime de soi par l’argent, ces jolies et précieuses choses représentent un obstacle et un frein à l’offre de notre demande.
Cet argent supposé nous valoriser nous dévalorisera !
Ce que l’on croit nous estimer, nous sous-estimera !
Une surévaluation de nous-même dangereuse et peu chère !
Car la cherté de notre soi-même n’a pas de valeur que l’on peut comptabiliser, compter et quantifier…
Car dans ce monde, seul ce que l’on donne nous fera exister vraiment et nous donnera satisfaction, joie, acceptation de soi… reconnaissance saine de nous-même par nous-même et par l’autre…
Ce sentiment d’avoir fait quelque chose d’utile, de constructif, de durable, d’équitable et de profond… vaut tout l’or du monde !
Car c’est ce type de sentiments qui nous fait nous épanouir…
Rien ne nous empêche d’apprécier les bonnes choses, la qualité, les jolis gestes… qu’on peut accepter et se faire à soi-même aussi…
Le «Je coûte cher, trop cher pour elle, pour lui…» est une révélation qui en dit long sur notre estime de soi, et qui pourrait nous laisser penser que c’est une manière de nous valoriser alors que c’est l’opposé !
Je vous écris et je m’écris en même temps, d’une chronique deux coups !
J’apprends de moi, je me découvre et me dévoile… dans chaque ligne…
Les années, les expériences, le vécu m’ont démontré qu’il s’agit davantage de savoir être et de savoir partager et donner pour renforcer son estime de soi, et donc sa confiance en soi, son amour de soi, plutôt que de savoir prendre et reprendre…
Le prendre est à prendre avec des pincettes !
Et dans une ère où tout a un prix, moi je n’en ai pas !
Un genre de mieux communiquer avec nous-même, pour mieux nous estimer, mieux se faire estimer et pour mieux vivre ensemble…

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