Un bonheur exprimé en vaut 10… Sauf… !

Mieux communiquer, mieux vivre… 

Cet état d’âme universel, qu’est le bonheur, peut se décliner de mille et une façons à travers le monde et à travers nous. Par mon idée qu’«un bonheur exprimé en vaut dix» je suggère que le simple fait de le partager multiplie son intensité.

Un bonheur exprimé en vaut 10, 100, 1.000, 1.000.000, plus, et des fois beaucoup moins…
Cette thématique m’a été inspirée d’un retour sur ma chronique d’avant, dans laquelle j’exprimais ouvertement et sans censure aucune mon bonheur de faire ce que j’aime et d’aimer ce que je fais… Il m’a été dit que le bonheur exprimé pourrait déranger… Et je vous avoue que lorsque ça m’a été dit, je n’ai pas d’un côté été très surprise car j’y avais pensé moi-même en écrivant la chronique en question. J’avais eu comme un pressentiment d’avoir trop étalé ce bonheur. D’un autre côté, j’ai été quelque peu surprise également car pour moi le choix au moment de mon écriture était clair, assumé et exprimé… À l’instant où je voulais lui donner vie à ce bonheur, si je l’avais gardé il n’aurait plus eu le même goût …
Puisque nous parlons d’exprimer et de communiquer pour mieux vivre, je me réjouis toujours de recevoir des retours sur mes écrits, ils me sont très précieux et je les prends au très sérieux… Car un écrit partagé a encore plus de valeur lorsqu’il déclenche une réflexion, une critique, une émotion, une interaction… Un quelque chose d’exprimé tout comme le bonheur…en vaut dix…
Cet état d’âme universel, qu’est le bonheur, peut se décliner de mille et une façons à travers le monde et à travers nous. Par mon idée qu’«un bonheur exprimé en vaut dix» je suggère que le simple fait de le partager multiplie son intensité. Tout comme le sourire qui est lui-même une expression de joie et de bonheur. Lorsque nous sourions, nous profitons de tous les bienfaits de ce sourire, en le partageant à autrui nous provoquons un sourire chez cet autrui qui lui-même bénéficiera ainsi des bienfaits de son propre sourire incité par le nôtre, et ainsi de suite, une espèce de va-et- vient de sourires, et de bonheurs et de bienfaits exprimés, échangés, partagés et multipliés …
Revenons à ce retour que j’ai eu, et qui est un rappel sur l’aspect dérangeant que pourrait avoir l’expression du bonheur sur l’autre ou sur quelques autres. En me penchant sur cet aspect lié à la communication du bonheur, j’ai atterri au lien indéniable à prendre en compte et qui n’est autre que le lien culturel.
À l’intersection de la culture et de la communication, cette notion de « bonheur partagé dérangeant » ouvre la voie sur les différentes manières dont les sociétés valorisent l’expression des émotions positives.
Comme nous le savons, chaque culture possède ses propres codes et rituels d’expression du bonheur. Dans certaines sociétés par exemple, les célébrations collectives, comme les fêtes nationales ou les mariages, constituent des moments privilégiés pour partager la joie et se feront entendre et connaître. Chaque nouveauté est prétexte à la célébration collective du bonheur. Au Brésil, le carnaval est non seulement une fête, mais également une façon d’unir les gens autour d’un bonheur commun, participant à renforcer les liens sociaux.
Alors que si nous allons vers d’autres cultures, telles que le Japon par exemple, nous constaterons qu’elles privilégient l’expression plus intime du bonheur. Au Japon, le concept de «Mono no aware» qui est un concept esthétique et spirituel japonais, pouvant être traduit comme «l’empathie envers les choses» ou «la sensibilité pour l’éphémère ». Il met en avant la beauté éphémère des moments de joie. Ce concept invite à une expression plus subtile des sentiments, mais pas moins significative. Dans ce contexte, le partage de la joie s’exprime par des gestes, des silences chargés de sens, ou même des œuvres artistiques, comme la calligraphie ou la peinture, qui glorifient la beauté du moment.
L’aspect personnalité est à ne pas négliger non plus, chacun de nous exprime son bonheur avec son propre langage. La diversité de l’expression du bonheur est également personnelle. Certains comme moi s’aiment à l’annoncer, la faire vivre aux autres et à travers les autres, d’autres vont se satisfaire de l’auto-apprécier et la conserver pour mieux la protéger… Dans cette signature de communication individuelle, nous trouvons également la part de contribution de notre éducation et de l’environnement social dans lequel nous évoluons … Tout est en fait lié…
Et d’ailleurs nous ne sommes pas non plus tous touchés par l’expression du bonheur de l’autre de la même manière. Pour les uns, assister à l’autre afficher sa joie peut susciter des sentiments d’envie ou d’inadéquation, surtout si ceci coïncide avec des périodes difficiles par lesquelles ils passent. Cette divergence émotionnelle peut entraîner des tensions, voire des malaises, au sein des relations interpersonnelles. Au lieu de raviver les liens relationnels et sociaux, l’expression ouverte du bonheur aura un effet opposé ! Ce partage de félicité sera perçu comme de l’insensibilité, voire de l’arrogance. Cela me fait penser au pouvoir de l’intelligence émotionnelle convenablement maniée et qui nous permettrait de nuancer dans notre manière d’exprimer notre joie, en tenant compte à la fois des contextes émotionnels des autres et des nôtres. Et donc le bonheur qui dérange serait un bonheur exprimé sans empathie pour l’autre…
Le challenge pour mieux communiquer mieux, vivre ensemble serait en quelque sorte de doser l’expression de notre bonheur de telle sorte à considérer l’autre…
Attention, ceci dit, à un trop de considération de cet autre qui nous ferait passer à côté du : Un bonheur exprimé en vaut 10 !!!!