Chroniques

Mieux vaut en rire : Et si la culture était mieux que l instruction…

© D.R

Comme probablement plusieurs millions de téléspectateurs et de téléspectatrices, je n’ai pas raté la dernière émission «Moubachara maakoum» et j’ai eu bien raison. Alors que j’ai plutôt l’habitude de taper sur mon copain Jamaa, je dois reconnaître que cette fois-ci il a été plus que bon.

Bon, ce n’était pas le débat du siècle, c’est vrai, mais, malgré tout ce que les mauvaises langues ont pu en dire, c’était… comment dire… très instructif. Pour ma part, je ne vous en dirai pas plus car, m’a-t-on dit, j’en ai déjà un peu trop dit. En fait, cette rencontre inédite et insolite est à mon avis révélatrice du vrai mal qui ronge notre société et abêtit de jour en jour nos fils et nos filles, à savoir l’inculture.

Rassurez-vous, je ne vais pas jouer au penseur que je ne suis pas et que, moi au moins, je n’ai jamais prétendu être, mais je pense sincèrement qu’il est temps de penser les choses autrement, du moins, si on a vraiment envie que nos concitoyens et concitoyennes sortent de l’ignorance dans laquelle ils baignent depuis déjà assez longtemps. Oui, bien sûr, l’école doit rester un passage obligé car l’instruction n’est pas seulement un droit constitutionnel, mais aussi et surtout un droit humain.

Mais, l’école, qu’elle soit privée ou publique, religieuse ou laïque, française ou ibérique, marocaine ou «missionnaire», elle ne sera jamais suffisante. En effet, nos enfants peuvent avoir toutes les bonnes notes qu’on veut, faire toutes les grandes écoles qu’on a choisies pour eux, et revenir bardés de tous les diplômes qui nous rendent très fiers en leur place et lieu, ça ne fera pas d’eux des êtres forcément intelligents, censés, civiques, éthiques, ni, encore moins, généreux. La culture vous manque, et tout le monde est ignorant. La seule chose dont on peut être un peu sûrs, c’est qu’ils auront de fortes chances – je devrais dire «de fortes malchances»–  d’être ambitieux.

Non, je ne suis pas contre les gens ambitieux, bien au contraire. Par exemple, puisqu’on parle de diplômes, j’aurais tant voulu que nos fameux malheureux et si peu ambitieux «chômeurs-et-pourtant- diplômés» bougent un peu et vont à la recherche d’un vrai boulot au lieu de rester pointés en face d’un bâtiment où on n’est pas toujours en train de bosser, mais là, c’est un autre débat. Au fond, si. Après tout, c’est là où on devrait débattre de tout ça, et nulle part ailleurs, car c’est là qu’on doit véritablement décider –puisqu’on en a les moyens juridiques et institutionnels pour le faire – quelle éducation, quelle instruction, quelle culture, bref, en un mot comme en un million, quel avenir voulons-nous donner à nos enfants et quel Maroc voulons-nous leur laisser? D’ailleurs, qu’on discute de tout ça en arabe, en amazigh, en français, en darija de Settat ou en patois d’Ouazzane, ça n’a, à mon humble avis de non-érudit qui ne le cache pas, aucune espèce d’importance.

Tenez ! Puisque j’y suis, et que je suis même probablement parti trop loin, je vais sortir un argument bateau mais sûrement irréfutable : à ce que je sache, notre prophète Mohamed – que la paix et le salut soient sur lui – n’a jamais mis les pieds à l’école et, pourtant, vous savez tout ce qu’il a fait pour l’humanité. Oui, bien entendu, n’est pas prophète qui veut… Et bien, justement, si nous voulons que nos enfants soient plus intelligents, et donc plus forts pour affronter tous ses ennemis à commencer par le plus vil et le plus sournois d’entre eux, l’obscurantisme, il faut lui donner la plus efficace et la plus belle des armes d’instruction massive : la culture. L’école, c’est bien, mais la culture, c’est mieux.  Mais la culture à l’école, c’est «encore plus mieux» car, avec ça, c’est sûr, on décolle. Vous avez compris, ou je vous fais un colloque ?

Très bon week-end à tous les amoureux et à toutes les amoureuses de la culture. Quant aux autres…
PS qui n’a rien à voir : les chiffres, c’est fait pour compter, pas pour argumenter. Par contre, les lettres…

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