Chroniques

Mon ami le stress …

© D.R

Pour mieux t’identifier et ne plus te confondre car ça nous arrive fréquemment, il nous faut bien saisir que tu n’es pas une émotion, ni un sentiment mais une réaction biologique

Ô toi, grand stress !
Ô toi, petit ou grand stress !
Ô toi détenteur de toutes nos craintes, inquiétudes et appréhensions !
Ô toi qui nous accompagne depuis si longtemps ! Avant, on te nommait d’autres noms et depuis des dizaines d’années tu as gagné nos cœurs, oui car nous t’avons désigné notre mot préféré, puisque nous t’utilisons sans cesse, sans répit, sans même nous en rendre compte et sans même te comprendre vraiment…
Petits et grands t’ont adopté et t’annoncent à toutes les sauces…
Aucun échange, aucune discussion ne pourraient se passer de toi et de ta si indispensable compagnie…
Sache, que les mots inquiétude, précipitation, peur, appréhension, trac, frustration, toutes ces élocutions te jalousent, car plus personne ne veut d’elles…Plus personne ne les exprime…
C’est toi la vedette de nos discours !
La star des racontars !
Sache que même lorsque tu n’es pas là, on te raconte…
Certes pas toujours avec douceur, mais toujours avec ferveur…
On te fait souvent porter plusieurs casquettes, car pour nous tu es sur tous les terrains, présent et à l’heure !
On te fait aussi porter plusieurs chapeaux ! Ah çà oui ! Notre souffre-douleur favori !
Pour nous, tu es coupable, d’être coupable de tout ! Ah ben oui ! C’est beaucoup moins stressant pour nous comme ça ! Tu es officiellement élu sérial coupable de tous et de tout !
Certains sont persuadés que tu es notre pire ennemi !
D’autres ont bien compris que si on t’accueille, on t’installe et on apprend à mieux te recevoir, tu pourrais même être un ami !
Ce qui dérange avec toi, c’est que tu arrives souvent à l’improviste, sans prévenir et que tu prends beaucoup de place !
Envahissant, voilà !
Plus fréquemment chez quelques-uns et moins chez d’autres ! Pourquoi cette discrimination positive d’ailleurs ?!
Je dirais que comme généralement tu t’imposes avec force et à répétition, celles et ceux qui apprendront à te voir venir, se prépareront à toi intelligemment et efficacement et votre cohabitation se fera avec succès ou du moins avec moins de dégâts.
Je dirais, qu’à l’opposé celles et ceux qui refuseront cette collaboration, s’en verront incommodés et déstabilisés.
Tu dois certainement le savoir, on t’enseigne de plus en plus, ou plus exactement ta gestion, moi-même je le fais !
Tu es ce qu’on appelle un soft skill ! On est gentil, n’est-ce pas de t’appeler ainsi ! Toi le «hard» à cuire !
Ta gestion est aussi nommée un CPS, une compétence psychosociale, un lifeskill…
On a grave envie de te gérer !
On a un besoin fou de çà !
C’est normal ! Tu en fais trop !
Nos hormones tu les rends dingues !
Tu nous déséquilibre voilà !
Mais est-ce possible sans toi ?!
Mais est-ce motivant sans ta présence ?!
Mais est-ce vivant sans ton souffle !
Mais est-ce productif sans ta participation ?!
Non !!!!!
Tu es le signe que tout va bien ! Le «boost» qui nous pousse à y aller !
Il nous faut écouter notre corps, nos émotions et notre esprit, mieux les écouter et mieux communiquer avec eux pour faire de toi un ami nécessaire et non un ennemi à battre.
La solution est dans la qualité de nos liens !
Pour mieux te comprendre et mieux vivre avec toi, faisons un bref retour dans le passé pour connaitre tes origines, et de l’origine de ton arrivée dans notre monde. Toi le mot préféré de tous !
Tu serais donc de source latine, plus exactement de «stringere» qui voudrait dire raide et serré, une tension.
Au XVIIe siècle en Angleterre apparemment tu signifiais un état de détresse, né de l’oppression, de la dureté des conditions de vie et de la vie, des privations, de la fatigue et de l’adversité.
Ce n’est qu’après le XVIIIe siècle que tu prendras le sens classique de force ou pression, ou forte influence, qui agit sur un objet physique ou une personne.
Tu en as parcouru des siècles, des visions et des vies pour t’ancrer si férocement et si bien dans les nôtres de vies aujourd’hui !
Pour mieux t’identifier et ne plus te confondre car ça nous arrive fréquemment, il nous faut bien saisir que tu n’es pas une émotion, ni un sentiment mais une réaction biologique, psychique, spontanée, naturelle, de l’organisme face à son environnement.
Si on ne te reconnait pas ! Comment peut-on bien te recevoir ?!
Et pire ! Si on te prend pour ce que tu n’es pas, comment peut-on être ton ami, ou amie ?!
Lorsque tu es géré comme il le faut tu crées la motivation, l’envie de faire et de bien faire, le plaisir, puis la satisfaction, et on t’appellera alors, stress positif.
Si au contraire, tu n’aboutis pas à tout ceci, mais plutôt à l’abandon, à l’isolement, à la souffrance, on t’appellera stress chronique ou Stress négatif ou les deux.
Ô stress, sache que nous sommes différents, toi et nous !
Le déséquilibre que tu fais naître en nous peut nous faire mal comme il peut nous faire du bien !
Pour qu’il nous fasse du bien, nous allons mieux communiquer avec toi, pour mieux te voir arriver, puis mieux d’identifier, ensuite mieux t’accueillir, car nous aurons anticipé et préparé cet accueil, et au final nous pourrons mieux te gérer, ô toi le stress !
Et pour finir, moi l’expérimentée et la supposée experte en ta gestion, je dirais qu’il ne faut surtout jamais t’ignorer ! Car t’ignorer ne ferait que t’irriter !
Et ne fera pas de nous tes amis !

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