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Nos compatriotes juifs à l’orée d’une nouvelle ère

© D.R

Sa Majesté le Roi l’avait annoncé. La communauté juive marocaine méritait un renouveau, un changement d’organisation à la hauteur des enjeux, des défis de l’époque actuelle, mais aussi des changements internes à la communauté elle-même qui sont grands : en termes de générations, de mentalités, de positionnement face à la situation internationale.

Parole tenue puisque lors du Conseil des ministres de ce mercredi 13 juillet, le ministre de l’intérieur a présenté devant Sa Majesté un exposé portant sur les mesures élaborées pour cette organisation..
Trois structures sont ainsi prévues :
– Le Conseil national de la communauté juive marocaine : qui sera chargé de la gestion des
Affaires de la communauté, la sauvegarde du patrimoine et du rayonnement culturel et cultuel du judaïsme et de ses valeurs marocaines authentiques.
– La Commission des juifs marocains de l’étranger qui œuvrera à consolider les liens des juifs marocains établis à l’étranger avec leur pays d’origine, à renforcer leur rayonnement cultuel et culturel et à défendre les intérêts suprêmes du Royaume.
Après nos «retrouvailles» avec nos compatriotes d’origine marocaine d’Israël, cette initiative est particulièrement bienvenue et d’ores et déjà nous voyons à quel point la soif de renouer les liens est profonde et porteuse de perspectives.
– La Fondation du judaïsme marocain afin de promouvoir et veiller au patrimoine immatériel judéo-marocain, de sauvegarder ses traditions et de préserver ses spécificités.
La société civile a un rôle particulièrement important à y jouer, tant l’enjeu est primordial afin de préserver l’authenticité mais de l’adapter aux nouvelles générations afin que ce patrimoine lui soit accessible.
La voie est tracée et nous devons tous nous en réjouir – juifs et non juifs-
Les rapports entre compatriotes marocains des deux confessions ont beaucoup changé, beaucoup évolué depuis quelques années: la fraternité, la collaboration, les initiatives menées en commun sont devenues naturelles, les ‘’barrières’’trop souvent dressées contre ce rapprochement – par des esprits dépassés ou sans vision- sont tombées et aujourd’hui la symbiose est totale.
Je pourrais citer des exemples par dizaines : en commençant par l’association Essaouira-Mogador, créée par André Azoulay, qui depuis des années est la locomotive, le moteur du réacteur de la valorisation et de la diffusion de cette diversité, aujourd’hui inscrite dans le préambule de notre Constitution.
Bayt Dakira en est le fruit éclatant, vecteur d’un patrimoine non pas nostalgique mais d’un ‘’patrimoine d’avenir’’.
Essaouira-Mogador a su -et sait- inspirer initiatives et acteurs !
Je peux aussi citer la création, il y a quelques mois, de l’Association ‘’ Salam Lekoulam’’ où les responsabilités sont vraiment réparties à parité de femmes et hommes des deux religions en son sein : une première !
Où les visages sont nouveaux, venus de différents horizons : la culture, l’associatif, l’entreprise, le sport… et vivant au Maroc, en Israël et en France. Ils ont d’ailleurs initié une vidéo à l’occasion de l’Aïd Al-Adha où l’arabe côtoie la darija, l’hébreu, l’espagnol, l’anglais…
L’exemple même du renouveau qui marque les décisions prises par SM Mohammed VI !
Je ne peux évidemment pas oublier le SOC -Stade Olympique Casablancais Simon Pinto- à la fois lieu identitaire, ouvert, pluriel et espace de rencontres -unique en son genre- de la diversité marocaine, où sont organisées tant et tant d’activités pour toutes les générations, et tant d’actions qui unissent, à l’image du Ftour Pluriel.
Sa notoriété a même dépassé les frontières puisque nombre de compatriotes juifs venant d’Israël, à peine descendus d’avion, se rendent directement au SOC, adresse que le bouche-à-oreille leur a transmise.
Sans bien sûr passer sous silence toutes les structures musicales : Diapason, Association marocaine de la musique andalouse, musique Orient et Occident, etc.
Renouveau, reconnaissance, ouverture, réponse aux nouvelles générations sont les marques des décisions royales et il faut reconnaître que tous nos compatriotes juifs -avec lesquels j’organise tant et tant d’initiatives- y trouvent les réponses à leurs attentes : dépasser les schémas obsolètes, faire souffler un vent nouveau et s’investir.
Nombre d’entre eux sont d’ores et déjà dans cette optique et présents, sans ostentation, dans tout ce qui fait notre société, leur donner de la visibilité est vraiment salutaire. Rabbins (dont certains ont su donner à leurs synagogues -lieux de prière, de recueillement, de piété- un rayonnement bienvenu), acteurs associatifs, chefs d’entreprises, médecins, acteurs culturels, artistes, acteurs du tourisme… hommes et femmes- avides de participation, d’engagement, de responsabilités, de nouvelle ère et emplis de savoir-faire et de compétences- n’attendaient que ce geste royal, ils sont comblés !

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